Juridique et social

ENSM: une rentrée avec 1276 étudiants

Un mois après sa rentrée, l’ENSM continue sa marche vers le renouveau. Pour le directeur général de l’école, l’année s’annonce sous de bons auspices.

L’ENSM (École nationale supérieure maritime) ne déroge pas aux traditions de septembre. Comme les autres établissements universitaires, l’ENSM a fait sa rentrée en septembre. Une rentrée sous le signe de la continuité. « En 2022, nous avons entrepris le renouveau de l’école. La rentrée 2023 s’inscrit dans la continuité », explique François Lambert, le directeur général de l’établissement. « Nous sommes dans une phase de montée en charge. »

Une promotion avec 1276 étudiants

Une continuité avec 1276 étudiants inscrits à l’école. Ils se répartissent dans trois formations initiales : deux filières monovalentes et une filière polyvalente. « Pour cette rentrée, nous avons un peu plus d’inscrits que les années précédentes », confie François Lambert. Ainsi, une bonne rentrée du côté des élèves mais la situation reste plus tendue du côté des enseignants.

Recherche professeurs désespérément

En effet, l’ENSM souffre d’un manque de professeurs. « Nous recherchons des enseignants mais la tâche est parfois difficile pour trouver d’anciens navigants qui acceptent de venir enseigner », constate François Lambert. Mais, cela n’empêche pas le directeur général d’être optimiste. « C’est la vie normale d’une école. »

Entre travaux et déménagements

Alors, si la rentrée de l’ENSM se déroule « plutôt bien », elle n’en demeure pas moins tributaire de son lot de dossiers à régler. Et ils restent de taille. L’ENSM disposant de plusieurs sites sur le territoire français (Le Havre, Marseille, Nantes et Saint-Malo) il faut savoir jongler avec les aléas. Ainsi, sur les deux sites de Nantes et de Saint-Malo, les déménagements ont quelque peu réduit l’espace réservé à l’ENSM. Ainsi, sur le site de Nantes, l’école partage des locaux avec l’école Centrale. « Nous avons réussi à délimiter les espaces pour chaque formation et partager les locaux », souligne le directeur général. Quant au site de Marseille, il est actuellement partiellement en travaux. Le directeur et les équipes pédagogiques doivent s’adapter.

Le doublement des diplômés

Dans ce contexte, l’ENSM garde son cap. Elle prévoit le doublement de diplômés en 2027.

« Un objectif fixé par le gouvernement qui prévoit de passer de 222 diplômés en 2021 à 426 en 2027 », François Lambert, directeur général de l’ENSM.

Pour y parvenir, la direction de l’école a entrepris la rédaction d’un document sous forme d’un contrat d’objectif. La direction a souhaité une participation large. « Nous avons regroupé tous les volontaires pour participer à ce projet. Qu’il s’agisse de professeurs, d’élèves ou de toutes personnes concernées par l’avenir de l’ENSM. Nous réunissons le plus grand nombre. »

Un contrat d’objectif

Après la réflexion est venu le temps de la consultation. Il est prévu que ce contrat d’objectif soit présenté lors du conseil d’administration du 23 novembre. Il fera ensuite l’objet d’un contrat entre le gouvernement et l’école. François Lambert a voulu faire de ce contrat d’objectif un document qui présente des objectifs financiers, des projets cadencés dans le temps. Il s’agit de se placer dans le futur pour l’école.

L’affaire « P&O Ferries »

L’ENSM reste, malgré tout, confrontée aux changements. L’affaire de « P&O Ferries » sur le transmanche a sérieusement interrogé les élèves. Pour rappel, l’armateur britannique a décidé de licencier 800 marins le 17 mars 2022 pour les remplacer par des équipages asiatiques. Il a ensuite transféré ses navires sous des pavillons dont les conditions sociales sont moins intéressantes que celui de Grande-Bretagne.

Un texte de loi contre le dumping social

Pour les armements opérants entre la Grande-Bretagne et le continent, l’affaire a rapidement pris une tournure politique et syndicale. Face à cet événement, le gouvernement français a présenté un texte pour défendre le pavillon français et les marins français. Le 19 juillet, la loi a été adoptée. Elle prévoit notamment un salaire minimum obligatoire et un temps de repos minimal exigé. Un texte qui contrecarre les tentatives de dumping social pour les opérateurs en transmanche.

Plus d’informations sur le social

Néanmoins, l’affaire a pu perturber les élèves de l’ENSM. Face aux intentions de certains armateurs de vouloir employer des marins dans des conditions sociales moins attrayantes que le pavillon national, la formation de l’ENSM aurait pu être indirectement touchée. « Nous n’avons pas subi d’effets directs », nous a confié François Lambert. Cependant, il reconnaît que cette opération a interpelé les élèves. Alors, ceux-ci demandent à être plus informés sur l’aspect social du métier. « Avec cette affaire, les élèves ont pris conscience de ce sujet. Ils veulent en connaître plus sur le régime social, le rôle de l’État. »

Une sensibilisation par le corps enseignant

Du côté de l’école, cette « crise » a nécessité d’adapter les cours pour répondre aux interrogations. « Nous dispensons des cours de droit maritime et de droit social. Ils sont encore plus demandeurs de ce sujet depuis l’affaire de P&O Ferries. » Une sensibilisation par le corps enseignant qui s’étend jusqu’aux compagnies maritimes. Ainsi, Brittany Ferries et DFDS, les principaux concurrents sur le transmanche, font du social un argument pour attirer des candidats chez eux.