Corridors et logistique

Ferroviaire : la suspension du train des primeurs entre Perpignan et Rungis

La Fédération CGT des cheminots s’inquiète de la suspension de la ligne ferroviaire entre Perpignan et Rungis appelé le train des primeurs. Une décision qui pose des questions sur l’avenir du fret ferroviaire en France.

Le « train des primeurs » qui relie Perpignan à Rungis est suspendu, indique la Fédération CGT des cheminots. Pour la centrale syndicale, « cette décision est scandaleuse et nécessite une réponse revendicative à la hauteur des enjeux du développement du fret ferroviaire public et, plus généralement, du développement durable en faveur d’un report modal. » Cette liaison entre les deux principaux marchés d’intérêt national français vit en partie par des subventions. Pour le syndicat, les mouvements sociaux actuels, contre la réforme des retraites, « ne saurait servir de prétexte à la suspension de cette circulation ».

Un coup dur porté au fret ferroviaire

Après la décision de la suspension de ce service ferroviaire, le syndicat alerte sur « un nouveau coup porté à l’entreprise publique et donc au fret ». Le train des primeurs a repris du service  en octobre 2021. Effectivement, une première ligne avait déjà été effective mais avait cessé pour des raisons opérationnelles.

La remise en cause de la stratégie fret de la SNCF

Pour la Fédération des cheminots de la CGT, c’est la stratégie fret du groupe SNCF qui est remis en cause. Le syndicat estime que de 2022 à 2018 les volumes transportés par le ferroviaire sont passés de 50 Md tkm à 33 Md tkm. Plus globalement, la part modale du fret ferroviaire est passé de 14,6% en 2022 à 10,7% en 2021. Une diminution du trafic qui se décline sur la situation sociale de l’entreprise. Selon la fédération de la CGT, ce sont 10 000 emplois de perdus sur la même période.

La distorsion de concurrence entre ferroviaire et routier

Et la Fédération des cheminots de la CGT reprend à son actif le discours sur le transfert modal en vilipendant une distorsion de concurrence avec le transport routier. « Pour chaque tonne abandonnée ou perdue par la SNCF, la moitié est allée directement à la route. En effet, une distorsion de concurrence persiste avec le mode routier qui fait supporter ses coûts à la collectivité (infrastructures, pollution, etc.) et qui conduit les marchés à choisir le moins-disant social et environnemental. »

Les effets de la libéralisation de ce mode

Ce contexte est en partie liée à la libéralisation du fret ferroviaire. Après 15 ans de libéralisation de ce mode, « le verdict est sans appel : les marchés ont choisi le transport routier ». Et le syndicat demande un revirement de position. « Cette situation est inacceptable et les attaques contre l’opérateur public Fret SNCF doivent prendre fin immédiatement ! », indique le communiqué de la Fédération des cheminots de la CGT. Alors, le syndicat souhaite qu’une action publique soit menée pour une action publique forte afin de sortir de la « rentabilité immédiate ».

Reprendre la stratégie en faveur des wagons isolés

Le syndicat demande un engagement de l’entreprise publique pour protéger la SNCF « des aléas et du court-termisme de marché » et par des mesures pour la relance d’une politique commerciale des wagons isolés. Il appelle à « la prise en compte des territoires dans les arbitrages liés aux transports et notamment une impulsion de la puissance publique pour relier les infrastructures stratégiques comme les marchés d’intérêt national et les ports maritimes avec des solutions ferroviaires. »