Corridors et logistique

Handysize : le marché peine à se redresser

Dans son dernier rapport hebdomadaire, le courtier de fret International Seaborne Market analyse la situation du marché des navires de type Handysize. L’optimisme n’est pas de mise.

Dans son rapport pour la semaine du 19 juin, le courtier de fret ISM reste sur une note pessimiste. Le marché des navires de petite taille, de type Handysize, reste sous pression, indique le rapport hebdomadaire. « La situation demeure compliquée pour les navires de petite taille. Même si une légère augmentation d’une demande pour des minéraux et des engrais et au départ des ports du Danube se fait jour, le marché reste tendu. »

Des taux de fret en-dessous des coûts d’exploitation

Des signes d’une probable reprise rapidement effacés par le nombre important de navires en attente en mer de Marmara, mer Noire et Méditerranée. De plus, les armateurs disposant de navires de type Handysize se battent pour des lots de 8 000 t à 12 000 t. Et cette concurrence va jusque des lots entre 7 000 t et 10 000 t en sortie des ports du Danube. Alors, « les taux de fret continuent leur baisse. Selon ISM, les taux de fret ont perdu entre 1$ à 2$ par tonne pour descendre à des niveaux en-dessous des coûts d’exploitation », continue ISM.

Des taux de 22 $/t de Constanta vers l’Égypte

Dans ce contexte, des taux de fret au départ du port de Réni, en mer Noire, pour des chargements de 6 000 t de blé à destination de Bari, en Adriatique, ont atteint le niveau de 40$ à 41$. Un niveau plancher pour ces opérateurs. Dans le même temps, un lot de céréales depuis Constanta vers l’Égypte se négocie entre 21,5$ et 22$/tonne. Un niveau faible.

Stabilité des taux de fret en Méditerranée

Néanmoins, cette situation reste limitée. En Méditerranée, continue le courtier de fret, les taux demeurent stables. Des lots de profilés d’acier entre Séville et la mer de Marmara se négocient à 31 $/t. Un niveau qui reste acceptable pour ce marché. La situation dans le nord de l’Europe est tout aussi préoccupante. « Le manque de marchandises est encore plus criant. Ainsi, les taux de fret ont perdu entre 0,5 $/t à 1 $/t cette semaine en Baltique et mer du Nord. »

En attendant la prochaine campagne céréalière

En mer d’Azov, le marché se situe sur une autre dynamique. Les armateurs de navires de type fluvio-maritime tablent sur la reprise des exportations de céréales pour la prochaine campagne. « Le retour des exportations de céréales depuis la Volga et la mer Caspienne joue en faveur des armateurs », souligne ISM. Une anticipation qui n’a pas encore produit ses effets. Effectivement, la situation du marché reste encore compliquée avec peu de demande. Alors, les taux de fret se sont stabilisés cette semaine après avoir enregistré une légère progression la semaine précédente.

Pas de conditions d’un retournement du marché

Dans ces conditions de marché, l’avenir à court terme reste incertain. « Il n’y a pas de conditions pour un retournement du marché en Méditerranée et en mer Noire », avertit ISM. Pour le courtier, le retour des trafics de produits métallurgiques et de charbon ne se fera pas avant le mois de juillet. La prochaine campagne céréalière jouera un rôle de catalyseur pour ces navires. Néanmoins, continue ISM, tout dépendra des capacités d’exportation. En effet, les ports du Danube travaillent au maximum de leur capacité. La seule porte de sortie de cette spirale descendante sera une hausse des exportations depuis les ports de mer Noire et de la mer d’Azov. Les conditions géopolitiques locales jouent, pour ce marché, un rôle majeur pour son avenir.