Iran : les ports fléchissent au premier semestre
Le trafic portuaire en Iran enregistre une diminution de 5,6% à 69 Mt au premier semestre de cette année. Deux ports, Imam Khomeini et Shahid Rajaee, englobent 80% de ce trafic.
Les ports iraniens souffrent toujours du blocus décidé par les États-Unis. Des diminutions de volume que l’inflation accentue. Au global, sur le premier semestre, l’ensemble des ports iraniens affichent une diminution de 5,6% de leur volume à 69, 06 Mt.
Le pétrole domine les trafics
Le principal trafic des ports demeure les produits pétroliers. Avec 21,9 Mt, ce courant se contracte de 16,9%. Pour l’Iran, la vente de pétrole brut et de produits pétroliers s’avère toujours difficile en raison des sanctions imposées par les États-Unis. Le pays a pu vendre une partie de sa production en Inde au cours des années passées. Cependant, depuis les sanctions prononcées contre la Russie, cette dernière a développé ses parts de marché de produits pétroliers en Inde. Une réorientation des approvisionnements qui se réalise au détriment des produits iraniens.
Une baisse de 13,9% des conteneurs
Parmi les autres courants en baisse, les trafics conteneurisés souffrent. Avec 9,3 Mt, ils perdent 21,9% en tonnes. En nombre de conteneurs, la baisse est moindre. Le pays a traité 977 284 EVP, soit 13,9% de moins. Ainsi, l’Iran passe sous la barre du million de conteneurs traités en six mois, une première depuis plusieurs années.
Une baisse des flux de biens essentiels
Dans le détail de son trafic, l’autorité nationale portuaire iranienne (Ports and Maritime Organization) sépare les biens essentiels. Cette catégorie regroupe le blé, le maïs, le soja, le riz, le sucre, l’huile alimentaire, les produits carnés et les produits alimentaires. Sur le premier semestre 2023, ces différents produits accusent un repli de 23,8% à 9,9 Mt. Après la baisse enregistrée en 2022, les biens essentiels pourraient encore se replier à un niveau encore plus faible qu’en 2020 lorsqu’ils affichaient 23 Mt.
Une hausse pour les matériaux de construction
L’industrie portuaire iranienne recouvre, malgré tout, des postes en progression. Ainsi, les matériaux de construction et les minéraux sont en hausse de 47,8% à 16,2 Mt. Le pays bénéficie de la bonne tenue de la demande pour le BTP, notamment dans la région du golfe Persique. Dans ce côté positif de la balance, le secteur automobile se porte bien avec une hausse de 30% de son trafic sur les six premiers mois. Un trafic qui reste marginal avec 358 537 t.
La croissance des produits métallurgiques
Autre secteur en progression, les produits métallurgiques sont sur une tendance de croissance. Avec 5,8 Mt, l’Iran confirme sa place parmi les principaux exportateurs de produits métallurgiques dans le monde. En effet, selon World Steel, l’Iran se place en dixième position des producteurs dans le monde. Il est, avec l’Inde, le seul pays de ce classement à avoir vu sa production croître en 2022 de 6,8%.
Deux ports se détachent
Le monde portuaire iranien s’étend sur toute la côte du Golfe persique et de la mer Caspienne. Des 22 ports maritimes iraniens, deux se détachent. Il s’agit de celui d’Imam Khomeini et de Shahid Rajaee. Sur les six premiers mois de l’année, ces deux ports ont traité 55,3 Mt, soit 80% du trafic total iranien. Le port d’Imam Khomeini a traité 18,2 Mt au premier semestre. Un trafic composé à 33% par des produits pétroliers. Le port situé au nord du pays regroupe 31% du trafic total des produits pétroliers iraniens. De plus ce port concentre plus de 50% des entrées de biens essentiels dans le pays.
Shahid Rajaee, premier port conteneurisé
L’autre grand port iranien est celui de Shahid Rajaee. Situé sur le détroit d’Ormuz, le port réalise la majorité de son trafic avec des produits pétroliers et des conteneurs. Ainsi, les produits pétroliers, représente 36% avec 13,3 Mt. Quant aux conteneurs, ils rassemblent 8,5 Mt. En nombre, Shahid Rajaee a traité au premier semestre 2023 795 800 EVP. Il perd 14,9%. Une diminution qui s’est surtout marquée au mois de mai quand le port a dévissé de 85%. Néanmoins, le port du détroit d’Ormuz conserve malgré tout sa pole position avec 81% du trafic conteneurisé total.