Le port de Bayonne se repli de 15,1% en 2022
En 2022, le port de Bayonne a subi de plein fouet les effets du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Ses trafics s’en ressentent avec une baisse de 15,1% à 2,05 Mt.
Dans le sud de l’Aquitaine, le port de Bayonne a particulièrement souffert. D’une part, le conflit entre l’Ukraine et la Russie a mis un terme au démarrage de nouveaux trafics en provenance de mer Noire. D’autre part, la crise énergétique a amené les industriels à réduire leur production.
Une hausse de trafic contrecarrée
Dans ce contexte économique, le port de Bayonne affiche une baisse de 15,1% de son trafic à 2,05 Mt. D’une année sur l’autre, le port du sud de l’Aquitaine a perdu 365 356 t. Cette baisse a été tirée par une diminution des billettes et des engrais. Une diminution d’autant plus regrettable, note le port, que « le début de l’année avait été marqué par l’arrivée à Bayonne de nouveaux trafics d’acier en provenance directe de la Russie. Le port s’est ainsi vu privé d’une perspective de croissance attendue de 150 000/an », continue la direction du port.
De nouvelles sources d’approvisionnement
Pour faire face à cet imprévu, les opérateurs bayonnais opérant sur l’acier, les engrais et les hydrocarbures ont dû se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement. Plus impactant encore, la diminution des quantités disponibles sur les marchés, la hausse massive des coûts d’achat et leur volatilité ont imposé une réduction des volumes d’échanges transitant par le port.
420 000 t en moins
Ainsi, le trafic de billettes a perdu 35,8% à 350 421 t en 2022, soit une perte de 195 203 t. En effet, l’aciérie Celsa, installée sur le port affiche un recul de 24 % de ses trafics, soit une baisse de 187 000 t en raison du coût important de l’énergie qui l’a amené à réduire sa production. Quant aux engrais, ils chutent de 29,6% à 311 373 t, soit une diminution de 131 087 t. Enfin, les hydrocarbures raffinés perdent 39,8% à 141 739 t, soit une réduction de 93 872 t d’une année sur l’autre. Une baisse liée à une consommation en berne. Au total, ces trois flux ont provoqué une baisse de plus de 420 000 t.
Du maïs à l’import
Les autres trafics réguliers du port de Bayonne se sont maintenus avec des variations à la marge. Ainsi, « dans ce climat anxiogène et peu propice aux nouveaux projets, le port a néanmoins réceptionné pour la première fois de son histoire du maïs d’importation à destination d’un industriel local. En effet, la sécheresse qui a frappé la France et le sud-ouest en 2022 explique ces changements de flux qui sont donc certainement conjoncturels », indique le port. Alors, le trafic de maïs s’inscrit en augmentation de 5,4% à 397 526 t.
Le port confiant dans l’avenir
Parmi les autres trafics à la hausse se retrouvent les brames et les tôles qui progressent de 3,7% à 143 726 t. De plus, le bitume continue sa progression entamée depuis trois ans avec une hausse de 4,5% à 130 412 t et le pétrole brut qui gagne 72% à 31 183 t. Des indicateurs qui permettent à la direction du port de rester confiant dans l’avenir. « Le port de Bayonne reste confiant dans l’avenir. Il œuvre à mettre en place les conditions d’une reprise dynamique des trafics dans les prochaines années en misant sur la consolidation des courants existants et le développement de nouveaux débouchés. »
Une enveloppe de 30 M€ d’investissements
Face à cette année difficile, l’autorité portuaire de Bayonne (la Région Nouvelle Aquitaine et la CCI de Bayonne – Pays basque), s’arme pour l’avenir en consacrant une enveloppe de 30 M€ d’investissements publics pour moderniser les outils et les infrastructures. Ainsi, sur le site de Blancpignon, le port concentre une grande partie de ses travaux. Il va procéder à la démolition de trois hangars pour y construire ensuite de nouvelles cellules d’entreposage pour une capacité de 5000 m2. D’autre part, le linéaire du quai Castel sera doublé et un terre-plein d’un hectare sera construit à côté du quai Gommes. Ensuite, des nouvelles voies ferroviaires seront ajoutées pour assurer la manutention de deux navires plus importants. Un projet qui s’inscrit aussi dans la stratégie de report modal vers le ferroviaire du port.
Silos de l’Adour prévoit plusieurs investissements
Le secteur privé n’est pas en reste. En effet, la société Bayonnaise de Manutention Portuaire doit mettre en service son nouvel entrepôt de 4000 m2 construit en 2022. Elle envisage d’accroître sa capacité de stockage des Silos de l’Adour en 2023 et d’ajouter un entrepôt additionnel de 3100 m2. Des outils qui permettront au port de Bayonne d’accroître son potentiel dans les trafics de vracs secs.