Pétrole : le cap est pris sur la croissance
Le monde pétrolier vit des heures fastes. Au cours du premier semestre, les armateurs ont bénéficié d’une demande en croissance. Les résultats financiers des armateurs s’affichent en hausse.
Le marché pétrolier enregistre, en 2023, une hausse. La demande se maintient à un niveau élevé malgré un prix élevé. Selon le courtier Banchero Costa, les flux pétroliers ont augmenté de 8,9% à 1 080 Mt sur le premier semestre 2023. Ce chiffre reste le plus élevé depuis la pandémie. En effet, en 2019, sur le premier semestre, le trafic pétrolier a atteint 1051,3 Mt. Ainsi, en 2023, les flux pétroliers affichent une hausse de 2,8% par rapport à 2019.
Une hausse des flux de 11,1%
La première région exportatrice de pétrole brut demeure le golfe Persique avec 40,3% des origines. La Russie se place en seconde position, malgré les sanctions édictées par certains pays. Autrement dit, la Russie a exporté 119,7 Mt sur le premier semestre de l’année. Des flux en hausse de 11,1%, selon le courtier italien.
La demande revue à 2,2 Mb/j
Pour sa part, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) table sur une demande en croissance, même si la pression commence à se faire sentir. « L’environnement économique mondial et la politique monétaire de nombreux pays développés pèsent sur le marché. Pour la première fois, la croissance de la demande est revue à la baisse de 8,3% à 2,2 Mb/j. La Chine demeure le principal acheteur de pétrole. L’Empire du milieu devrait prendre 70% de ce marché », indique le dernier rapport mensuel de l’AIE. Cependant, les stocks pétroliers indiquent une baisse à fin juin de 17,3 M barils. Les stocks des pays de l’OCDE baissent de 14,7 M barils à 2,7 Md barils. La situation est comparable pour les produits pétroliers. Ils se situent à 115,4 M barils en dessous de la moyenne des cinq dernières années.
Des résultats en hausse
Dans ce contexte de marché, les résultats des armateurs s’en ressentent. Alors, les chiffres d’affaires des compagnies maritimes augmentent. Des taux de progression qui se mesurent généralement à deux chiffres. Dans notre panel, seul OSG (Overseas Shipholding Group) affiche une baisse de ses revenus. Une diminution qui tient d’abord à un nombre plus restreint de navires en opération. De plus, le nombre de jours en chantier pour maintenance des navires diminue les revenus. Ensuite, le manque de rotations pour les services de l’armée américaine a pesé sur les résultats. À la hausse des revenus des armateurs s’ajoute une progression des résultats opérationnels. Les coûts opérationnels diminuent sur le second trimestre de l’année.
Un carnet de commande faible
Et pour les prochains mois, la situation s’annonce plutôt sous de bons augures. Le carnet de commande de la flotte pétrolière n’a jamais été aussi bas, indiquent les rapports semestriels des armateurs. Globalement, il se situe à 5% de la flotte actuelle. Ainsi, la flotte de pétroliers pour le brut devrait progresser de 2,5% jusqu’en 2024. Cette hausse sera de 2% pour les transporteurs de produits pétroliers. De plus, en réduisant la vitesse des navires de 1% sur cette année, le monde pétrolier se donne les moyens de maintenir le marché à des niveaux élevés. Ces éléments laissent espérer une fin d’année dans la même veine que le premier semestre.