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Port de Sète : un trafic de 5,3 Mt en 2022

Le port de Sète a terminé 2022 sur un record de trafic avec 5,3 Mt, soit une augmentation de 10,4%.

En 2022, le port de Sète a enregistré un nouveau record de trafic avec 5,3 Mt. La progression de plus de 10% de ces volumes a été tirée par le roulier, le clinker, le bétail, l’éolien terrestre et le bio-carburant. Dans le même temps, le port de la région Occitanie a vu ses flux de véhicules neufs et de pétrole se réduire.

Le clinker par voie ferroviaire et fluviale

Au chapitre des hausses de trafic apparaît le clinker. Commencé en 2019 avec 35 000 t, le clinker importé par le port de Sète n’a eu de cesse de progresser au cours des années pour atteindre 280 000 t en 2022, en progression de 47,4%. Réalisé pour le compte de Cem’In’Log, le clinker est chargé dans des conteneurs en vrac avant de rejoindre Sète pour être ensuite acheminé à l’usine de broyage de Tonneins, dans le Lot et Garonne. De plus, une partie de ce clinker est destiné à la seconde unité de broyage du groupe, situé dans la Drôme. Le clinker y est acheminé par voie fluviale. Face à cette croissance de trafic, Cem’In’Log a investi 4,2 M€ sur le port pour doubler sa surface de stockage.

Bientôt une sixième escale de DFDS

Autre flux à avoir connu une progression en 2022, le trafic roulier assuré par DFDS depuis la Turquie. Démarré en 2019, ce courant a enregistré une progression linéaire. Des 65 000 remorques traitées en 2020, Port de Sète Sud de France a réalisé en 2022 un trafic de 110 000 unités. En 2022, DFDS a ajouté deux nouvelles escales, l’une depuis le mois de mars, l’autre depuis octobre. Au total, DFDS touche le port occitan cinq fois par semaine. Et l’armateur danois ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Il prévoit d’ajouter une sixième escale au deuxième trimestre de cette année. Pour la direction du port, le développement de ce trafic est lié à la mise en place fin 2021 de la nouvelle plateforme multimodale pour le chargement de remorques sur les trains. Ainsi, le port de Sète est relié trois fois par semaine avec Calais et deux allers et retours hebdomadaire avec le site de Valenton, en région parisienne.

Saipol confirme sa position à Sète

Après des années difficiles, le groupe Saipol a confirmé son intention de se développer sur le port de Sète. Le groupe a investi 28 M€ et annoncé des développements dès 2024. En 2022, Saipol a repris les importations de graines pour la trituration. D’autre part, elle exporte des tourteaux, des huiles et du diester. Au global, cette activité représente, bon an mal an, un trafic d’environ 1 Mt.

Éolien terrestre : 348 colis réceptionnés

Enfin, pour clore ce chapitre des trafics en progression en 2022, le port de Sète a été porté par l’éolien terrestre et le trafic de bétail. Il reçoit à l’import des éoliennes pour les installer dans la région. En 2022, plus de 27 éoliennes ont été manutentionnées, représentant 348 colis et un total de 13 navires (quatre pour la société Vestas et neuf pour la société Enercon). Les colis proviennent d’Allemagne, du Portugal, de Turquie, d’Italie et d’Espagne, pour la société Enercon, et essentiellement du Portugal pour Vestas. « Le trafic d’import d’éoliennes est une activité à forte valeur ajoutée pour le Port de Sète, qui bénéficie à l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique (port, pilotage, remorquage, lamanage, agents, transitaires, manutentionnaires, levageurs, transporteurs, etc) », indique l’autorité portuaire. Un trafic qui devrait encore progresser en 2023 à 350 colis, estime le port.

Bétail : travailler sur le stress du transport maritime

Quant au trafic de bétail, il a retrouvé en 2022 une dynamique avec 115 000 têtes exportées contre 75 000 en 2021, soit une progression de 53%. En 2022, la Sepab a engagé un partenariat avec l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) afin de répondre de manière scientifique à la question du stress pendant le transport
maritime. Cette démarche innovante, appuyée par la Région Occitanie, permet d’anticiper la révision du règlement européen sur le transport maritime. Elle va donner lieu à une publication qui montre qu’il est possible de maintenir des conditions de bien-être optimal pendant la traversée maritime et qui permet d’établir des procédures pour anticiper et éviter toutes dérives dans la gestion de ce bien-être.

Produits pétroliers en baisse de 20%

Parallèlement à ces hausses de trafic, le port de Sète a connu des déconvenues. Ainsi, le trafic de produits pétroliers est en diminution de 20%. Si une décroissance de 10 % semblait « normale » dans le contexte général de décarbonation de nos activités, ce faible niveau d’import est lié aux lourds travaux de maintenance réalisés par BP sur son site, limitant depuis 3 ans
ses capacités de stockage. Un retour à la normale est espéré à compter de 2024.

Les voitures neuves en baisse

Autre secteur qui a souffert en 2022, les flux de voitures neuves. Les sites de production ont dû fermer en raison des difficultés d’approvisionnement de composants électroniques. Alors, au port de Sète, le trafic de voitures neuves a atteint 90 000 unités, soit une diminution de 21%.

Des investissements sur le multimodal

Dans ce contexte de hausse des trafics, Port de Sète Sud de France investi dans de nouveaux outils pour consolider sa place. Ainsi, la mise en exploitation de la nouvelle plateforme ferroviaire favorisera le développement du multimodal. Au cours de l’été, le port a signé avec VIIA un contrat pour cette installation. Les futurs systèmes de chargement et les bâtiments seront livrés dans le courant de l’été 2023. Par ailleurs, la réalisation de travaux d’extension du terre-plein en arrière du quai H et réaménagement des chaussées attenantes pour répondre au besoin d’espaces supplémentaires pour le stockage des remorques du trafic DFDS. Mise en service à l’été 2022 avec un investissement mixte Port Sud de France (400 000 €) et SPS (300 000 €).

Nouvelle grue et branchement électrique

De plus, le port a poursuivi la modernisation du terminal multivrac avec l’achat d’une grue sur rail Liebherr et sa trémie dépoussiérante en lieu et place de l’ancienne grue Delattre. Un investissement de 6,4 M€. La mise en exploitation de cette grue et sa trémie est prévue pour début 2023. Toujours dans ce catalogue d’investissements, le port a finalisé les études des branchements électriques à quai en juin et lancer les travaux en octobre. La livraison des travaux est planifiée pour décembre 2023.