Reefer : quand El Niño perturbe les flux des reefers
Dans sa dernière étude sur les flux des conteneurs reefers, le consultant britannique Drewry souligne l’importance des effets climatiques sur les trafics conteneurisés. Les flux de conteneurs reefers se contractent. Ajouté à cela, la sécheresse au Panama impacte ces flux.
Le trafic mondial des conteneurs reefers suit les effets climatiques. Dans sa dernière analyse, le consultant britannique Drewry constate une baisse de ce trafic pour la seconde année consécutive. Néanmoins, les taux de fret des conteneurs sous température dirigée continuent à faire preuve de résilience. Si le marché résiste plus que celui des conteneurs dry, les taux de fret continuent de perdre de leur volume.
Une baisse de 0,5%
Du côté des cultures, la sécheresse mondiale ambiante impacte les productions fruitières. De plus, la demande chinoise tend à se contracter. Enfin, les tensions géopolitiques mondiales finissent par dépeindre un tableau aux couleurs plutôt sombres. Alors, selon Drewry, le volume de conteneurs reefers est estimé avec une baisse de 0,5% en 2023. Pour mémoire, en 2022, la baisse de volume de conteneurs sous température dirigée a atteint 0,8%.
Viande : une baisse des exportations de bœuf
Pour aller plus en détail, le transport de viande demeure le flux majeur au troisième trimestre 2023. Les États-Unis et le Brésil ont porté une grande partie de ce trafic, notamment par les exportations de porcs. D’un autre côté, les trafics de viande de bœuf diminuent. Encore, si la demande de viande de porc augmente, il reste que les achats chinois restent en retrait par rapport aux années précédentes. En effet, après une demande élevée de la Chine pour la viande porcine en raison de la diminution du cheptel, l’Empire du milieu a reconstitué sa production. Il se retire ainsi des achats internationaux. Le Brésil et les États-Unis ont dû trouver de nouveaux débouchés pour leur production.
Produits de la mer : l’effet climatique
Quant aux produits de la mer, notamment le poisson et les fruits de mer, ils s’inscrivent aussi en baisse. La demande semble prendre l’eau. Les vagues de chaleur dans le nord de l’Atlantique pèsent sur les écosystèmes. Alors, les prises sont moindres depuis le début de l’année. Quant aux cultures fruitières, elles subissent les effets d’El Niño. Selon Drewry, la rareté des produits de qualité a entraîné une baisse des exportations de fruits à feuilles caduques, de fruits exotiques, de melons et de baies. Le commerce de la banane a également été confronté à des difficultés de fonctionnement.
Canal de Panama : la sécheresse détourne les flux vers le sud
Ajoutés à ce contexte économique et météorologique, la baisse des eaux du canal de Panama impacte aussi les trafics des produits sous température dirigée. La baisse des créneaux de transit par le canal oblige les armateurs à revoir leur logistique. Ceux qui ont anticipé les restrictions en réservant des créneaux empruntent le canal mais avec une capacité moindre. Ils sont alors contraints de laisser à quai une partie du fret. Les opérateurs qui ne disposent pas de réservations doivent emprunter la route par le cap Horn. Une décision qui signifie des coûts plus élevés pour les chargeurs et des temps de transit plus longs.
L’impact de l’entrée en vigueur de l’ETS
Alors pour les chargeurs, ces différents éléments vont se traduire par une hausse probable des taux de fret. Et cette hausse ne sera pas seule. L’entrée en vigueur du système ETS en Europe ajoute à la hausse des prix de transport. Et pour Drewry, « la volatilité attendue des prix des quotas de carbone devrait avoir un impact sur les surcharges. De plus, la transparence devrait être un problème car les transporteurs tentent de couvrir leurs coûts. »