Corridors et logistique

Sénalia : une croissance de 14,1% de son activité sur la campagne 2021/2022

Sénalia a présenté ses résultats sur la campagne céréalière 2021/2022. Avec 14,1% de hausse de son trafic, le groupe rouennais confirme sa position dans les exportations céréalières françaises. Les exportations de céréales progressent et la logistique industrielle confirme sa bonne santé.

Au total, sur la campagne céréalière 2021/2022, le groupe Sénalia a traité 6,9 Mt. Ainsi, le groupe affiche une progression de 14,1% de ses volumes traités. Sur les cinq dernières campagnes céréalières, celle de 2021/2022 se place en troisième position derrière les campagnes de 2018/2019 et de 2019/2020. Cette dernière avait atteint un record avec 8,1 Mt.

La bonne performance du blé fourrager

Plus en détail, les volumes traités par Sénalia se décomposent en un trafic de 4,05 Mt de céréales exportées, dont 382 000 t depuis le site de Val-de-la-Haye. Des volumes en progression de 34,9% d’une campagne à l’autre. Cette progression des volumes a été tirée par le bon score réalisé par le blé fourrager avec 1,6 Mt contre un trafic nul lors de la campagne précédente. L’orge fourragère augmente de 81,8% avec un trafic de 938 000 t. Quant au blé meunier, il perd 50,6% de ses volumes sur la campagne 2021/2022 à 955 000 t.

La Chine toujours en tête des destinations

Au cours de la campagne passée, les trois principales destinations des céréales à l’export sont restées inchangées. Ainsi, la Chine garde sa première place avec un trafic total de 1,5 Mt dont 845 000 t de blé, 491 000 t d’orge fourragère et 236 000 t d’orge de brasserie. Une présence marquée de l’Empire du milieu en raison de la reconstitution de son cheptel porcin à la suite de la peste porcine survenue localement.  Au total, la Chine représente 39,5% des exportations céréalières.

Le Maroc pèse 31,7% des exportations

Le Maroc entre en deuxième place des exportations céréalières avec un trafic de 735 000 t sur la campagne. Des volumes qui donnent au royaume chérifien 18,3% de ces exportations. Les céréales destinées au Maroc se composent principalement de blé tendre, à hauteur de 440 000 t et d’orge fourragère pour 296 000 t. D’une campagne à l’autre, le Maroc a vu son trafic augmenter dans le portefeuille de Sénalia avec une progression de 31,7%.

L’Algérie a assoupli le gré à gré

Pour compléter ce tiercé de tête, l’Algérie ferme la marche avec 11,8% des exportations de céréales. Sur la campagne, Alger a importé 605 000 t de blé depuis les silos de Sénalia et 32 000 t d’orge fourragère. Selon Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia, l’assouplissement gré à gré de son cahier des charges a permis de replacer l’Algérie dans les principales destinations du manutentionnaire rouennais.

L’Afrique de l’Ouest entre pour 12%

Hormis le Maroc et l’Algérie, l’Afrique pèse dans les destinations des céréales de Sénalia. D’une part, le Cameroun représente 6,5% des exportations suivi par la Mauritanie avec 3,7% et le Gabon avec 2,6%. Ainsi, le range ouest africain pèse 12,8%. Enfin, le Mexique entre pour 4,1% des céréales exportées et les pays de l’Union européenne pèsent 9% des exportations.

Un hinterland resserré

Du côté des entrées de céréales, Sénalia voit son hinterland se resserrer sur la Normandie, l’Ile de France et le centre Val de Loire. Ces trois origines représentent 83% des approvisionnements de Sénalia. Lors de la campagne 202/2021, les Hauts de France représentaient 29,3%. Ils entrent pour 16,9% sur la campagne 2021/2022, soit une baisse de 17,4%. En outre, la Normandie a vu sa part dans les approvisionnements augmenter de 55% à 1,2 Mt et les céréales en provenance d’Ile de France gagnent 65% à 1,07 Mt.

Le fluvial baisse, le fer augmente

Sénalia a confirmé sa position dans les modes massifiés pour les approvisionnements. En effet, sur la campagne 2021/2022, le transport fluvial a représenté 28% contre 31% sur la campagne précédente. Quant au ferroviaire, il pèse désormais 11% contre 7% lors des précédentes campagnes.

Logistique industrielle : en hausse de 6,2%

Parallèlement à cette activité d’exportation de céréales Sénalia assure des prestations logistiques pour d’autres activités. Ainsi, l’agro-industrie a représenté 2,7 Mt, en hausse de 6,2%. Sur le site de Grand Couronne, Saipol a vu son trafic perdre 6,3% à 1,7 Mt. Une diminution liée aux entrées de colza (-12,1% à 839 000 t). Pour leur part, les sorties d’huile ont plus que doublé à 180 000 t, en hausse de 106%.

Le bio-éthanol progresse de 5%

De son côté, l’activité de bio-éthanol, sur le site de Lillebonne en partenariat avec Tereos, a été freiné en cours d’année en raison du contexte géopolitique, indique Sénalia. Pour finir, l’activité de ce site progresse de 5% à 872 000 t comprenant les entrées de blé et les sorties d’éthanol, de gluten et de drèches. Quant au cacao, traité sur la presqu’île Elie, il affiche une baisse de 2,5% à 115 000 t.

La reprise d’activité de Robust

Dans ce secteur de la logistique industrielle, l’activité de sucre, menée par Robust, sur le terminal de Rouen a repris après cinq mois d’arrêt. Au total sur la campagne sucrière, le site de Sénalia a traité 43 000 t. Ce sont principalement des entrées et des sorties de sucre par camion.

GQ Logistics : une nouvelle corde à l’arc de Sénalia

Enfin, Sénalia a repris en juillet 2021 GQ Logistics. Cette activité de logistique industrielle offre une superficie de 14 000 m2 d’entrepôts. Cette activité de logistique industrielle qui reste éloigné du cœur de métier de Sénalia va participer aux activités du groupe pour stocker des marchandises destinées aux producteurs. Ainsi, 60% de l’activité de GQ Logistics sont réalisés pour le compte de Cargill. Les 40% restants le sont pour des clients tiers. « Cela permettra aussi d’absorber les baisses d’activité que nous pouvons rencontrer dans nos silos », continue Gilles Kindelberger.

Campagne 2022/2023 : de bonnes perspectives

La campagne actuelle s’annonce sous de bons auspices avec une quantité importante de blé et d’orge. Les exportations d’orge ont repris depuis le mois janvier. Auparavant, elles se sont atténuées en raison de leur prix élevé en France qui les rendaient moins compétitives sur les marchés internationaux. De plus, pour le directeur général de Sénalia, l’Algérie devrait encore jouer un rôle important dans cette campagne.

Le manque d’entretien du chenal du port de Rouen

Si le potentiel exportable est disponible, il n’en est pas de même pour les capacités nautiques du port de Rouen. L’approfondissement du chenal d’accès à 11,30 m a été réalisé depuis plusieurs années. « Ces travaux nous ont aidé puisque la Chine est arrivée sur le marché français à ce moment. Or, depuis les travaux de d’entretien du chenal n’ont pas été réalisés. Nous ne pouvons pas charger à 11,30 m les navires du type Panamax. Cela nous oblige à compléter ce type de navires sur des ports comme Dunkerque ou La Rochelle », s’inquiète Gilles Kindelberger. Une anomalie qui devrait être réparée prochainement. La direction d’Haropa assure que le retour à un tirant d’eau de 11,30 m sera effectif dès l’été 2023.