Corridors et logistique

Soget : en 40 ans, la société havraise s’est diversifiée à l’international

Le 15 juin, la Soget a fêté ses 40 ans. Au cours de ces quatre décennies, la société havraise a su se développer et répondre aux attentes des nouvelles règlementations. Elle a étendu son activité à l’international.

À la fin des années 70, le transport maritime connaît une croissance sans précédent avec le développement de la conteneurisation. Dans ces conditions, les formalités administratives ne suivent la tendance. Les services des douanes souhaitent alors entrer dans une phase d’informatisation pour les échanges des données.

La naissance d’Ademar

En 1983, le syndicat des transitaires et commissionnaires en douane décident alors de créer la Soget avec l’appui financier du Port autonome du Havre. Elle développe un système de traitement du passage de la marchandise au port du Havre. Le premier logiciel s’appelle Ademar. Il sert de version pilote à Ademar +, un logiciel lancé en 1986 pour couvrir la totalité des flux import et export du port normand. Outre cette nouveauté, Ademar + est interfacé avec le logiciel des douanes, Sofi.

Premiers pas hors du Havre

En 1991, soit cinq ans plus tard, la Soget met en place Hub Port Services afin de gérer les liaisons EDI avec les systèmes internationaux et français. Dix ans plus tard, en 2001, la Soget démarre la commercialisation de son logiciel hors des murs de la circonscription portuaire havraise. Dès cette année, le Port autonome de Nantes Saint-Nazaire se dote de ce système. L’année suivante, en 2022, le port de Pointe à Pitre suivra le mouvement.

La Soget agréée par les Douanes américaines

Les événements du 11 septembre 2001 à New York amènent des changements dans la sûreté de la chaîne logistique. Pour suivre le mouvement, la Soget réussi à devenir la première société non américaine à obtenir l’agrément AMS Provider délivré par les Douanes américaines. Un premier pas à l’international qui sera confirmé dans les années suivantes.

Une première à l’international

En effet, en 2007, la Soget conclu un contrat de partenariat avec le Bureau Veritas pour la prospection commerciale. Dans le même temps, le logiciel Ademar + devient AP+, système développé par la Soget du Havre et MGI de Marseille. En 2008, la Soget s’ouvre à l’international avec le déploiement du système AP+ sur l’île Maurice.

L’entrée au Bénin

Deux ans plus tard, la société havraise va encore plus loin en ouvrant, en 2010, un guichet unique du commerce extérieur au Bénin. Une opération qui se fait en coopération avec son partenaire Bureau Veritas. Une internationalisation des activités qui n’empêche pas la société havraise de continuer à s’implanter dans les ports français. Ainsi, dans les premiers mois de cette décennie, AP+ se déploie sur Caen, Calais, Fécamp, Honfleur, La Rochelle, Rochefort.

Le développement de S) One en Indonésie

L’année 2012 représente une étape importante pour la Soget. En effet, elle va déployer un système en Indonésie spécifique issu du développement engagé vers S) One. L’année suivante, elle déploiera un guichet unique au Togo et d’un Port operating System en Côte d’Ivoire. En 2014, le nouveau programme S) One est installé en République Démocratique du Congo. « Ce contrat a été le plus périlleux et représente une véritable gageure. Les équipes de la Soget ont prouvé leur professionnalisme », explique Jean-Louis Le Yondre, président du conseil de surveillance de la Soget. L’année suivante, en 2015, ce système sera installé en Jamaïque, puis en 2023 à Trinidad et Tobago.

2018 : les trois ports de l’axe Seine avec un seul PCS

Parmi les dates majeures de l’histoire de la Soget, 2018 apparaît comme un tournant. La Soget déploie S) One sur l’axe Seine. « Pour la première fois en Europe, un seul et unique Port Community System couvre trois ports : Le Havre, Rouen et Paris », rappelle Jean-Louis Le Yondre. Les années qui suivent permettent aux ports français de migrer de AP+ vers S) One.

Un tiers de confiance

Ce développement à l’international tient, selon Hervé Cornède, président du directoire de la Soget, a un élément essentiel de la société. « Nous sommes un tiers de confiance neutre. C’est inscrit dans notre ADN. Cela nous permet d’être indépendant. Même si des sociétés publiques ou privées ont souhaité devenir majoritaire, nous avons protéger notre neutralité. » Ces développements permettent, aujourd’hui, à la Soget d’afficher des chiffres qui la place parmi les meilleurs mondiaux. En effet, la société gère 200 millions de messages par an pour 25 000 utilisateurs dans neuf pays. Les 100 collaborateurs traitent chaque année 500 Mt de marchandises et 14 MEVP.

Une neutralité carbone

Pour la Soget, l’avenir doit aussi s’inscrire à l’aune de nouveaux défis. Ainsi, la société travaille actuellement sur sa certification ISO pour la sécurité et la sûreté de ses procédures. Ensuite, elle vise un objectif de réduction de son empreinte carbone. « Nous voulons produire des logiciels plus respectueux de l’environnement. Nous visons une réduction de 30% de notre empreinte carbone à l’horizon 2030, voire une neutralité carbone à un terme proche de cette date », indique Hervé Cornède.