Ukraine : les exportations de céréales ralentissent en janvier
Avec un trafic de 2,9 Mt exportées depuis les trois ports ukrainiens dans le cadre de la Black Sea Initiative, le mois de janvier rompt la dynamique lancée en décembre.
Les exportations de céréales des trois ports ukrainiens de Yuzhni, Chornomorsk et Odessa ont ralenti en janvier, comparativement au mois de décembre. En effet, avec 2,9 Mt exportées, le premier mois de l’année ralenti la dynamique lancée en décembre. Des trafics en diminution de 20,8% d’un mois à l’autre.
Des acheteurs qui se tournent vers d’autres origines
Les explications de cette baisse peuvent provenir de plusieurs éléments. En premier lieu, les acheteurs internationaux ont pu se tourner vers des origines de pays de l’hémisphère sud dont les récoltes s’achèvent. Il faut rappeler que la Chine a été largement présente sur le marché brésilien ces dernières semaines après la récolte.
Une crise dans l’inspection des navires
D’autre part, de nombreuses critiques se font jour contre les inspecteurs. Rappelons que l’accord prévoit que chaque navire qui quitte les ports ukrainiens doit être inspecté par des personnels russes et ukrainiens dans le port d’Istanbul avant de pouvoir rejoindre leur destination finale. Or, les temps d’attente au port turc s’allongent en raison d’un afflux de navires.
Un temps d’attente de 10 jours
Les données fournies par les Nations Unies montrent qu’entre le jour de départ du port ukrainien et la fin de l’inspection, le navire a attendu, au mois de janvier, 10 jours. En effet, parmi les raisons évoquées par le Centre de coordination d’Istanbul, le mauvais temps du milieu du mois de janvier en Ukraine et dans la région d’Istanbul a retardé les inspections et les chargements. En décembre, ce temps d’attente était de 8 jours.
La tension demeure
Et du côté ukrainien et russe, les autorités se rejettent la responsabilité d’un excès de zèle dans ces inspections de navires. Kiev fait reposer la responsabilité sur les inspecteurs russes qui ne travaillent pas assez vite pour libérer les navires. De leur côté, les autorités de Moscou s’inquiètent de voir des navires chargés dans les ports ukrainiens sans autorisation. Un imbroglio qui pourrait faire exploser cet accord.
L’ammoniaque russe ne sort pas
Déjà en novembre, des menaces ont plané sur la prolongation de cet accord par les Russes si les céréales exportées ne partaient pas vers les pays les moins développés. Alors, l’extension dans le temps de l’accord a été accepté par la Russie à condition de pouvoir exporter son ammoniaque au travers du pipeline qui arrive au port de Yuzhny. Or, selon le gouvernement russe, les exportations de fertilisants et d’ammoniaque russe n’ont toujours pas démarré. Un élément qui créé de nouvelles tensions.
L’Europe de l’Ouest en tête des bénéficiaires
Ainsi, sur les six premiers mois de cette initiative, la principale région à avoir bénéficié des exportations céréalières ukrainiennes a été l’Europe de l’Ouest avec 8,2 Mt. Vient ensuite l’Asie avec 6,2 Mt puis l’Europe orientale avec 2,5 Mt et en dernière position l’Afrique. Avec 2,2 Mt, le continent regroupant le plus de pays en développement reste loin derrière.
Derrière la Chine, l’Espagne, la Turquie et l’Italie

Pour aller plus loin, l’analyse par pays démontre de cette réalité. En effet, dans le quinté de tête des destinations des produits ukrainiens, quatre pays sont en Europe. L’Espagne vient en deuxième position avec 3,3 Mt suivie par la Turquie avec 2,1 Mt puis l’Italie avec 1,5 Mt et enfin les Pays-Bas avec 1 Mt. Ce quinté est dominé par la Chine qui a réceptionné, au cours de ces six mois, 3,8 Mt. La France se place en 18è position avec 253 205 t importées depuis les ports de l’Ukraine.
Surtout du maïs et du blé
Au cours des six mois d’application de cet accord, quatre produits se détachent et emportent 86% des trafics. La première commodité chargée en Ukraine est le maïs. Avec 9 Mt, le maïs part principalement vers l’Europe de l’Ouest et l’Asie. Cela peut s’expliquer par les mauvaises récoltes liées aux chaleurs de l’été dans l’ouest du continent. Ensuite, le blé se place en seconde position avec 5,4 Mt. Si l’Europe de l’Ouest emporte encore la palme, l’Afrique a tiré son épingle du jeu avec 1,1 Mt, soit presque 50% de ses importations ukrainiennes. Enfin, les tourteaux de tournesol prennent la troisième place avec 1,06 Mt. La majorité de ces produits a pris la direction de l’Asie.