Céréales : Haropa Port et La Rochelle terminent la campagne en positif
Les deux principaux ports céréaliers français, Haropa Port et Le GPM de La Rochelle dressent un bilan positif de la campagne. Celle qui s’est ouverte le 1er juillet semble moins engageante pour les exportations.
Alors, que la campagne 2023/2024 s’achève, les deux principaux ports français, Haropa Port et le GPM de La Rochelle, dressent un bilan de la campagne céréalière achevée le 30 juin. Le port séquanien de Rouen conserve sa première place nationale. Sur les six premiers mois de l’année, le site de Rouen de Haropa Port a traité 4,89 Mt, soit une progression de 38%.
Un trafic de 8,7 Mt sur la campagne
Sur l’ensemble de la campagne, le trafic s’établi à 8,72 Mt. Un volume en hausse de 1,8%. Ainsi, selon la direction de Haropa Port, sa part de marché dans les exportations françaises de céréales sont estimées à 52%. Le cluster portuaire séquanien traite principalement du blé meunier, à hauteur de 5,9 Mt et des orges (2,6 Mt). Quant aux destinations, les produits français partent principalement vers la Chine (2,5 Mt), les autres pays d’Asie (2,5 Mt) et l’Afrique de l’Ouest 1,4 Mt). D’autres destinations comme la Mauritanie, le Mexique, la Thaïlande, l’Inde et la Colombie sont venues compléter le tableau.
GPM de La Rochelle : 3,9 Mt à l’export
L’autre pôle céréalier français est le GPM de La Rochelle. La campagne passée affiche un bon score avec 3,9 Mt, en progression de 16%. Le port charentais rassemble environ 23% des exportations céréalières françaises. Les deux opérateurs du port n’ont pas connu la même campagne. Du côté de la Sica Atlantique, les mois d’été ont démarré lentement. En automne, les exportations ont enregistré une baisse brutale, indique Vincent Poudevigne, directeur général. La campagne s’est achevée avec une demande tirée par les exportations d’orges vers la Chine. Au global, Sica Atlantique a réalisé 2,15 Mt sur le GPM de La Rochelle.
La Chine et l’Afrique de l’Ouest, principale destination
Concessionnaire sur le site de Tonnay Charente d’un silo, le groupe y a réalisé environ 100 000 t. Pour le directeur général, cette campagne s’est principalement orientée vers les pays tiers avec pour principal client la Chine. Quant à la Socomac, filiale du groupe Soufflet Négoce, elle a traité 1,75 Mt. Pour sa part, Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet Négoce, estime que la campagne 2023/2024 normale. La Chine, d’une part, et un mix entre Afrique de l’Ouest et Europe, d’autre part, ont animé l’année.
Une baisse mondiales de la production
Les premières estimations pour la campagne 2024/2025 s’annoncent sous de mauvais auspices. Dans leur présentation après le conseil spécialisé Grandes cultures, les responsables de FranceAgriMer ont dressé un premier tableau de la campagne céréalière à venir. Au niveau mondial, la production est attendue en baisse de 0,5% à 758 Mt. Une récolte « la plus basse de ces trois dernières années », précise FranceAgriMer. Et cela intervient alors que la production chinoise progresse tout comme au Canada, aux États-Unis et en Argentine.
Des échanges mondiaux de blé tendre en baisse de 0,7%
Du côté des échanges de blé tendre, FranceAgriMer annonce un volume de 765 Mt, soit 0,7% de moins que la précédente campagne. Ce chiffre prend en compte le stock de début de campagne, la production et les utilisations humaines, animales et industrielles. Alors, en fin de campagne 2024/2025, le stock ne devrait pas dépasser 256 Mt. Il s’agit du niveau le plus bas depuis la campagne 2018/2019.
L’Ukraine perdra 29%
Cette baisse des échanges touche l’UE et les pays de mer Noire. Ainsi, dans les prévisions annoncées, la Russie réduit ses expéditions de 21% à 40 Mt. L’UE suit le mouvement avec une baisse de 4% de ses exportations à 30 Mt. L’Ukraine reste la grande perdante de cette campagne avec une diminution de 29% à 12 Mt. Pour leur part, l’Australie table sur une hausse de ses volumes à l’export de 3% à 20 Mt. Les États-Unis sont attendus au même niveau, soit une progression de 13%. Quant à l’Argentine, elle doit voir ses flux augmenter de 33% à environ 11 Mt.
Orges : une baisse mondiale des échanges
Du côté des orges, la situation demeure plus confortable. La production est attendue en hausse de 3,5% à 149,5 Mt. Les choses se compliquent pour les échanges. Les prévisions tablent sur 30,6 Mt sur la campagne, soit 3,6% de moins qu’en 2023/2024. Une baisse qui tient principalement à la hausse de la production chinoise. L’Empire du milieu demeure un des premiers importateurs d’orges. Malgré tout, cette baisse globale des échanges affectera surtout l’Ukraine, la Russie et l’Argentine. La première perd 46% sur la prochaine campagne. Du côté de l’UE, les exportations d’orge sont attendues en progression de 8% à environ 11 Mt.