Corridors et logistique

Céréales : la hausse des stocks fait planer une menace logistique

Les céréales françaises, notamment le blé, enregistrent une progression vers les pays tiers. Cependant, les prévisions de stocks de fin de campagne font craindre des perturbations logistiques.

La production mondiale de blé s’établie, pour la campagne céréalière 2023/2024, à 785,7 Mt, en baisse de 0,4% par rapport à la campagne précédente, indique FranceAgriMer dans son bilan mensuel. Dans le même temps, les échanges mondiaux de blé perdent 4,3% à 207,2 Mt. La situation est plus favorable dans le maïs. En effet, avec 1,2 Mdt produites pour la campagne actuelle, le maïs enregistre une progression de 7%. Une hausse qui se décline sur les échanges estimés à 201 Mt, soit en hausse de 11%. Enfin, la production d’orges se contracte de 6% à 142,8 Mt. Parallèlement, les échanges perdent 8% à 28 Mt.

Des exportations de blé vers la Chine et le Maroc

Pour sa part, le marché français se stabilise. Ainsi, la production de blé reste stable à 35 Mt pour cette campagne. Les échanges suivent la même tendance à 16,6 Mt. D’un mois à l’autre, les exportations de blé français sont stables. Néanmoins, en février, FranceAgriMer note une augmentation des prévisions d’exportation de blés français vers les pays tiers. Ainsi, en un mois, ce sont 150 000 t supplémentaires qui sont attendues pour le grand export. Une hausse tirée par les perspectives de sortie vers la Chine et le Maroc.

Les blés ukrainiens en concurrence sur l’Europe

D’autre part, sur les sorties de blés français vers les pays de l’Union européenne, FranceAgriMer estime un trafic de 6,3 Mt. Un chiffre en baisse de 1% comparativement aux données de janvier. Effectivement, les exportations ukrainiennes sur l’Europe prennent des parts de marché aux céréales françaises. En effet, les exportateurs ukrainiens bénéficient de droits de douane à taux zéro. Ainsi, avec des coûts inférieurs de production aux européens, les Ukrainiens gagnent des parts de marché sur le marché intérieur européen.

Orges : baisse des expéditions vers les pays tiers

Du côté des orges, la situation reste identique à celle de janvier. Avec 6,05 Mt exportées, la France prévoit des expéditions vers les pays tiers à hauteur de 2,9 Mt. Un chiffre en baisse de 7% par rapport à la précédente campagne. Les trafics vers les pays de l’UE diminuent de 1% à 3,1 Mt. Les prévisions d’expéditions d’orges vers l’Espagne et le Portugal sont revues à la baisse. Les produits français font les frais de la concurrence ukrainienne sur le marché continental.

Le maïs gagne 4% à l’export

Enfin, le maïs voit ses exportations gagner 4% d’une campagne à l’autre à 3,9 Mt. Une augmentation tirée par les expéditions vers les pays de l’UE. En effet, FranceAgriMer prévoit 350 000 t vers les pays tiers, en baisse de 13%. A contrario, les envois de maïs vers les pays de l’Union européenne sont attendus à 3,5 Mt, en progression de 6% par rapport à la précédente campagne.

Des stocks d’orges en hausse de 107%

Ces estimations pour la campagne actuelle risquent d’avoir des conséquences logistiques importantes. En effet, les révisions à la baisse des exportations signifient une hausse des stocks de fin de campagne. Qu’il s’agisse de blé, d’orges ou de maïs, les stocks sont revus en progression 37% pour les blés, de 107% pour les orges et de 43% pour le maïs. Or, lors de la prochaine récolte si les stocks sont à des niveaux élevés, l’engorgement logistique menace.

Les perturbations liées aux attaques des Houthis

De plus, avec la sécheresse au Panama et les attentes de passage, un grand nombre de compagnies maritimes décident de dérouter leurs navires par le canal de Suez. Alors, les attaques des Houthis dans le détroit de Bab el Mandeb obligent à revoir toute la logistique maritime. Des allongements de route qui ont des répercussions directes sur les prix des céréales.