Corridors et logistique

Comité interministériel de la logistique : mettre en place une logistique décarbonée

Le quatrième Cilog (Comité interministériel de la logistique) s’est tenu à Paris le 22 décembre. Il annonce plusieurs avancées vers la décarbonation de la filière. Le gouvernement souhaite axer la feuille de route de la logistique vers la décarbonation.

À quelques jours de Noël, le gouvernement a tenu le quatrième Cilog (Comité interministériel de la logistique). L’objectif de cette réunion vise à établir une gouvernance de la filière en associant pouvoirs publics et acteurs privés. Lors de cette réunion, le gouvernement a souhaité insister sur la décarbonation de la filière avec plusieurs mesures phares.

La décarbonation du transport routier

En premier lieu, le Cilog souhaite accélérer la décarbonation du transport routier. Face à l’importance de ce mode de transport en France, le gouvernement donne les moyens de la transition vers l’énergie électrique des motorisations des poids lourds. Pour y arriver, les transporteurs doivent investir lourdement dans de nouveaux moyens de transport. Déjà, en 2016, le gouvernement a posé les bases d’une aide au travers d’un suramortissement fiscal pour les véhicules de plus de 2,6 t. Le Cilog de 2023 a décidé de proroger ce dispositif jusqu’en 2030.

631 camions prévus au dispositif

De plus, l’État a lancé un appel à projets pour subventionner l’achat de poids lourds électrique à hauteur de 150 000€. Opéré par l’Ademe, ce dispositif retient 80 lauréats pour l’achat de 661 véhicules lourds, dont 631 camions. Le Cilog de 2023 a dévoilé les noms des 122 nouveaux lauréats. Ils prévoient d’investir dans 387 poids lourds. Et le gouvernement décide de reconduire l’appel à projets pour 2024. L’enveloppe sera augmentée à 130 M€.

Une stratégie fluviale nationale

Par ailleurs, le Cilog annonce la publication d’une stratégie fluviale nationale. Ce mode de transport s’intègre pleinement dans la politique de décarbonation des chaînes logistiques. Alors que les travaux du canal Seine-Escaut connaissent des avancées importantes, le gouvernement souhaite mettre sur pied une politique de développement de ce mode. Elle s’articule autour de quatre axes majeurs. Le premier doit permettre de faire passer la part modale du fluvial de 2% à 3% au niveau national. Le deuxième axe vise à améliorer la transition énergétique de ce mode en accélérant la décarbonation des bateaux. Le troisième point consiste à renforcer le rôle de la voie d’eau en « retrouvant l’esprit Freycinet » et en standardisant les unités fluviales. Le dernier volet de cette stratégie doit développer la logistique urbaine et le transport de voyageurs.

Intégrer la logistique dans les travaux des conseils de l’industrie et du commerce

Le Cilog de 2023 s’est attaché à mieux comprendre la demande de transport pour outiller la gouvernance. Déjà, en 2023, une étude montre que cette demande pourrait augmenter de 12% à l’horizon 2050. « Cette étude est une première étape. Le chiffrage a vocation à être affiné et territorialisé », indique le dossier de presse du gouvernement. Dans ce cadre, il est prévu d’intégrer les enjeux logistiques dans les travaux du conseil national de l’industrie et du conseil national du commerce. Il s’agit de mieux appréhender les évolutions des filières industrielles et commerciales et d’anticiper les besoins futurs dans le cadre de la décarbonation du transport. De plus, il est prévu d’étendre ce système de pilotage à la digitalisation et à la standardisation des données.

Le renforcement de l’axe Rhône-Saône

Enfin, pour ne pas oublier la logistique portuaire, le Cilog rappelle que le gouvernement a confié une mission au ministre chargé des Transports pour établir des propositions pour renforcer la gouvernance de l’axe Rhône-Saône. Il souhaite mettre en place un aménagement du corridor pour rendre plus efficace la fluidité du passage des marchandises vers Lyon, la Suisse et l’Italie, d’une part. D’autre part, il ambitionne de mettre en place un cluster industriel et logistique décarboné avec des conditions d’implantation et de fonctionnement optimales.

Structuré un nouvel axe sur le Grand Est

Ce développement sur l’axe Rhône-Saône doit se décliner sur le Grand Est par la structuration d’un axe dans la région. La préfète de la région Grand Est se voit confier une mission pour vérifier l’opportunité et définir les modalités de gouvernance de cet axe. Elle doit mettre en œuvre la feuille de route esquissée lors de la conférence régionale de la logistique.