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Durban : le président d’Ictsi réagit à l’action de Mærsk

Après la décision de justice de suspendre la privatisation du TC2 (Terminal à conteneurs 2) de Durban, le président du manutentionnaire philippin Ictsi, Enrique J. Razon, réagi.

Déjà, la décision de la société d’État Transnet de privatiser un terminal à conteneurs sur le port de Durban est un pas important. En effet, l’Afrique du Sud demeure le dernier pays africain à ne pas avoir concédé ses terminaux. Alors, quand en 2023 le gouvernement ordonne de concéder le TC2 de Durban, les plus grands manutentionnaires, dont Ictsi, ont candidaté.

L’attitude de Mærsk nuit au port

L’attribution de cette concession revient à une co-entreprise entre Ictsi, manutentionnaire philippin et le groupe sud-africain, Transnet. Candidat malheureux à cet appel d’offres, APM Terminals engage des poursuites judiciaires. Il remporte la bataille judiciaire. Pour le président d’Ictsi, l’attitude de Mærsk nuit surtout au port sud-africain. Dans ce contexte, il se dit « de plus en plus préoccupé par les retards de ce dossier. De plus, l’engagement de Transnet envers ce partenariat privé s’amenuise. »

La procédure est clair et transparente

Pour le manutentionnaire philippin, « la procédure a été claire et transparente ». Ainsi, l’argument de Mærsk de refuser que l’attribution de la concession se fasse par Transnet ne tient pas. Et Enrique J. Razon de rappeler que « Transnet peut évaluer les soumissionnaires de la manière la plus conforme à la loi et à l’intérêt public. » Alors, l’attitude de Mærsk de la remise en cause de la qualification par Transnet n’a pas lieu d’être. De plus, s’indigne le président d’Ictsi, le groupe danois a demandé à instruire sa demande en urgence « alors que ce groupe a attendu neuf mois avant de s’adresser à un tribunal. »

La position dominante de Mærsk en Afrique du Sud

Face à la bataille judiciaire de Mærsk, Ictsi répond en accusant son concurrent de vouloir contrôler l’ensemble de la logistique en Afrique du Sud. « Maersk domine le marché sud-africain depuis qu’elle a acquis Safmarine il y a plus de 20 ans. Il détient aujourd’hui une position dominante et un fort pouvoir de tarification sur le marché. Maersk est manifestement prêt à tout pour empêcher l’entrée d’un opérateur indépendant de terminaux. »

Transnet traîne des pieds

Cette situation nuit avant tout à l’industrie portuaire locale. Certes, Mærsk attaque la décision de Transnet d’attribution de la concession mais, l’armement semble avoir convaincu une partie des dirigeants de Transnet. « L’engagement de Transnet envers ce partenariat privé s’amenuise. Transnet n’a pas agi rapidement et a traîné les pieds au plus haut niveau. » Pour le président d’Ictsi, ces différents impactent la logistique portuaire et par voie de conséquence les entreprises sud-africaines. Alors, même si la situation se règle, « il faudra encore plus d’efforts pour ressusciter la valeur d’une entreprise qui a considérablement diminué depuis le lancement de l’appel d’offres. »

Un recul pour le programme du gouvernement

Et de nouveaux retards sont à prévoir, indique Ictsi. « La réputation de Transnet a été utilisée pour faire dérailler le processus. Ces retards vont freiner le redressement opérationnel et rendre de plus en plus difficile la réussite de tout partenaire privé. » Une situation qui profite au groupe Mærsk, analyse Enrique J. Razon. Si le processus échoue et que l’offre de Mærsk est acceptée, « même si elle est inférieure de 100 M$ à celle d’Ictsi, il s’agirait d’un recul pour le programme économique du gouvernement »