En Afrique, gouvernement et institutionnel investissent dans la logistique portuaire
En fin d’année, la Banque africaine de développement a accordé deux prêts pour des développements du ferroviaire en Mauritanie et de la route au Cameroun. Dans le même temps, en Algérie, le dragage des ports s’achève.
La fin d’année s’accélère pour la logistique portuaire en Afrique. La Banque africaine de développement (BAD) a accordé deux prêts. Le premier est destiné à accroître la capacité du train de minerais de fer en Mauritanie. Le second vise à améliorer la performance du corridor Douala-Ndjamena.
Doubler la capacité ferroviaire de la SNIM
Ainsi, le 29 novembre, le conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé un prêt de 150 M$ à la Société nationale industrielle et minière (SNIM) pour accroître sa capacité logistique. Il permettra à la SNIM une expansion de sa capacité logistique afin de doubler la capacité de transport de son chemin de fer du minerai de fer d’ici à 2030. Le programme d’investissement ouvre la voie à la production de produits à plus forte valeur ajoutée, comme les boulettes de minerai de fer. Il prévoit la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 12 MW, car la société s’engage sur la voie de la décarbonation de ses activités.
Un prêt pour améliorer la performance du corridor Douala-Ndjamena
Dans le même temps, le conseil d’administration de la BAD a accepté, le 13 décembre, un prêt de 320 M$ au Cameroun pour la mise en œuvre de la quatrième phase du Programme d’appui au secteur des transports. Cette phase prévoit notamment la reconstruction du corridor économique Douala-N’Djamena. L’objectif de ce prêt vise à la réhabilitation de la section la plus dégradée, Ngaoundéré-Garoua, précise la BAD. Cette somme permettra « d’améliorer la performance du réseau routier camerounais. Il doit promouvoir la participation et l’investissement privé dans les secteurs agroindustriels, du transport et de la logistique portuaire, le long du corridor Douala-N’Djamena et facilitera en même temps, le commerce transfrontalier », indique Serge N’Guessan, directeur général de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale.
L’Algérie désensable ses ports
Enfin, au nord du continent, l’Algérie s’engage dans le développement de son système portuaire. Le directeur de l’ALDIPH (Entreprise algérienne de dragage des infrastructures portuaires hydrauliques), Tewfik Boukerroum, a assuré la fin du dragage de 12 ports au début du premier trimestre 2025. Ces travaux concernent notamment les ports comme Annaba, Mostaganem, Ghazaouet, Cap Djinet, Ténès et Dellys. Ils visent au désensablement des quais et des chenaux d’accès.
La création du Groupe des Travaux Maritimes
Ces travaux s’inscrivent dans la stratégie du président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, d’améliorer le système portuaire national. Pour ce faire, le gouvernement algérien a créé le Groupe de Travaux Maritimes (GTM). Cette structure, créée le 3 septembre, dispose de plusieurs filiales dont l’ALDIPH. En créant cette entité, le gouvernement algérien se « constitue un outil efficace pour la réalisation des investissements prévus dans le cadre du développement des infrastructures maritimes devant accompagner la dynamique que connait l’économie nationale. »
Moderniser le réseau ferroviaire
Parallèlement à ces travaux portuaires, le président de la République a « enjoint d’accélérer le plan de modernisation ferroviaire. Il souhaite une interconnexion et la création du réseau en adéquation avec les mégaprojets. » Il demande que la priorité soit mise sur la ligne ferroviaire entre Alger et Tamanrasset. Elle doit desservir le sud du pays et relier ce réseau « avec les pays du voisinage africain ». L’Algérie veut améliorer les réseaux de logistique portuaire du Nord vers les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest.