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GPM Marseille-Fos : la pollution des navires divisée par cinq

Une étude publiée par le Pôle Mer Méditerranée constate une baisse des émissions des navires dans le GPM de Marseille-Fos. L’autorité portuaire s’efforce de maintenir ses actions.

Lors du Blue Maritime Summit le 5 décembre, une étude réalisée par le Pôle Mer Méditerranée et son partenaire technique, le Citepa, porte sur l’évolution des émissions atmosphériques des navires à Fos-sur-Mer et à Marseille. Elle permet de constater l’impact du branchement électrique des navires à quai, des réglementations et autres leviers d’actions.

La mesure des actions

Portant sur les années 2015, 2022, 2025, 2026 et 2035, l’étude réalisée par le Pôle Mer Méditerranée et Citepa permet de mesurer l’efficacité de l’action des acteurs du secteur maritime sur les émissions des navires. Plus particulièrement, note le GPM de Marseille-Fos, ce document atteste des effets bénéfiques du dispositif de connexion électriques des navires à quai (Cenaq).

Des baisses importantes attendues en 2035

Les émissions de polluants ont été calculées en tenant compte des évolutions règlementaires et technologiques. L’étude calcule les émissions en 2022, celles prévues en 2026 et 2035. Ainsi, le dioxyde de soufre (SO2) doit se réduire de 80% entre 2022 et 2035. Les particules fines se réduiront de 75% à 77 ppm. Quant aux oxydes d’azote (Nox), elles perdront 60% à 8036 t.

Des impacts notables pour la croisière

Cette étude montre que la croissance du nombre d’escales prévues en 2026, la création d’une zone Seca et le déploiement de l’électricité de quai « auront d’importants effets sur la qualité de l’air dès l’année 2026, avec notamment une diminution de 60 % des émissions de dioxyde de souffre et de 48 % des émissions de particules fines », indique le GPM de Marseille-Fos. Ce constat est plus marquant s’agissant des croisières (+ 7,7 % d’escales et + 3, % de jours d’activité entre 2022 et 2026). En effet, l’impact de Cenaq sont également visibles dès 2026, avec des diminutions allant jusqu’à 83 % de émissions de dioxyde de soufre et 78 % des émissions de particules fines pour cette activité.

L’électricité de quai réduit la consommation de carburants fossiles

Dans le scénario à horizon 2035, les effets positifs de Cenaq sur la qualité de l’air sont encore plus accentués par rapport à 2022, avec notamment une baisse de 44 % de consommation de carburants fossiles, de 80 % d’émissions de SO2, de 75 % d’émissions de particules fines et de 60 % d’émissions de NOx. Un autre enseignement indique qu’en 2026, 6 463 térajoules de carburant seront consommés, soit une économie de 6,1 % par rapport à 2022 grâce à Cenaq.

Une économie de 44% en 2035

A contrario, sans l’électricité de quai, la consommation augmenterait, conséquence directe d’une augmentation du nombre d’escales et du nombre de jours d’activité sur la même période. En 2035, ce chiffre passe à 3 862 térajoules de carburant, soit une économie de 44 % par rapport à 2022. Néanmoins, des disparités de consommation existent entre les bassins Est et Ouest puisque cette augmentation globale constatée en 2022 est le résultat d’une augmentation de 47 % de la consommation dans les bassins Est et d’une diminution de 4 % dans le bassin Ouest. L’évolution de la consommation énergétique de carburant par type de trafic est présentée

D’autres facteurs montrent leur effet

L’étude montre également qu’en plus de l’électricité de quai, d’autres facteurs sont à l’œuvre pour améliorer la qualité de l’air. Il s’agit, notamment, de la baisse de consommation de carburants des navires, la capacité d’avitaillement en GNL du port de Marseille Fos, les évolutions réglementaires et la massification des trafics.

La méthodologie employée

La méthodologie mise en place a permis de calculer précisément les émissions atmosphériques de l’ensemble des navires, que ce soit lors de la phase de navigation, de manœuvre ou d’escale. Elle se base à la fois sur le nombre de jour d’escales réalisés selon la typologie des navires, le bassin d’accueil, la durée d’exploitation et la consommation spécifique de carburant. L’analyse porte exclusivement sur les émissions dites à bord des navires.