Incendies dans les conteneurs : TT Club appelle à une concertation
TT Club, assureur maritime et terrestre, interpelle les acteurs de la chaîne logistique sur les causes des incendies de ces derniers mois.
Depuis le début de l’année, plusieurs incendies se sont déclarés dans des conteneurs. Les origines de ces feux ne sont pas encore clairement déterminées. Des enquêtes sont en cours. Face à la situation, le TT Club, assureur terrestre et maritime, en appelle à une concertation entre les différentes parties de la chaîne logistique.
Quatre incendies de porte-conteneurs
« Quatre incendies majeurs à bord de porte-conteneurs sont survenus depuis le mois d’avril. Nous appelons les acteurs de la chaîne logistique à être plus vigilants sur la classification des marchandises et leur emballage », indique l’assureur. L’explosion du YM Mobility dans le port de Ningbo, le MSC Cape Town à Colombo, le Mærsk Frankfurt dans l’océan Indien et le Northern Juvenile en mer de Chine sont toujours en cours d’enquête. « De fortes présomptions pèsent sur des explosions liées aux produits chimiques et notamment aux batteries lithium-ion », rappelle Peregrine Storrs-Fox, directrice en risk management de TT Club.
En moyenne, un incendie tous les 60 jours
Le retour de ce pic d’incendies graves dans des porte-conteneurs rappelle la vague de 2019. TT Club souligne malgré tout que la fréquence moyenne sur 30 ans reste d’un incendie tous les 60 jours. Sur les quatre incendies récents, deux ont eu lieu pendant que le navire était amarré et les services d’urgence à terre ont réagi rapidement pour minimiser les dommages et les pertes de vies humaines. Lorsque des incidents se produisent en mer, les conséquences peuvent être beaucoup plus graves, comme l’illustre le cas du Maersk Frankfurt, où un membre d’équipage a perdu la vie. Le feu a brûlé pendant plusieurs jours et le navire est toujours entre les mains de sauveteurs en mer.
Des erreurs de déclarations et de fausses déclarations
Le nombre exact de conteneurs transportant des marchandises dangereuses est difficile à estimer. Les erreurs de déclaration et la non-déclaration rendent le décompte difficile. Face aux déclarations inexactes, l’OMI a modifié les « Directives pour la mise en œuvre des programmes d’inspection des unités de transport de marchandises » en 2022. Ces textes incitent les gouvernements à inspecter tous les types de navires, quelle que soit la cargaison déclarée. Les résultats consolidés récemment publiés, provenant de huit pays seulement (soit 5 % des États signataires), pour 2023 témoignent de préoccupations persistantes en matière de sécurité.
Le marquage améliore la prévention
TT Club a réalisé une étude sur un échantillon de 0,03% du trafic conteneurisé. Le résultat de ce test montre que le marquage des marchandises améliore les conditions d’intervention des sauveteurs. En sens inverse, les déficiences d’arrimage et de sécurisation à l’intérieur d’un conteneur démontrent de l’aggravation des sinistres. De plus, indique le rapport, « la tendance montre une aggravation sur cinq ans des erreurs dans la documentation. Le soin apporté à chaque expédition nécessite une bonne communication tout au long de la chaîne logistique. »
La responsabilité des chargeurs engagées en Chine
Pour mémoire, l’administration chinoise de la sécurité maritime (MSA) a déclaré récemment son souhait d’engager les responsabilités des chargeurs. Elle vient s’ajouter à celle des transporteurs. « De tels avertissements et encouragements de la part des autorités réglementaires doivent être salués. Toutefois, TT Club rappelle que les réglementations ne font que fixer des critères de base », conclut Pérégrine Storrs-Fox.