Juridique et social

Les ports menacés de mouvements sociaux en France et aux États-Unis

DHL publie la situation attendue des ports dans le monde. Elle met en évidence les difficultés que rencontrent les ports.

DHL publie une étude sur la situation dans les principaux ports mondiaux pour le mois de novembre. Elle détaille les temps d’attente et les perturbations logistiques et sociales. Entre les délais pour accoster, la congestion et les prochains mouvements sociaux, la situation portuaire mondiale reste tendue.

Le GPM du Havre le moins perturbé

En Europe, la situation reste tendue. Dans le nord du continent, les délais d’attente s’étalent entre un et cinq jours. Les ports de Rotterdam, Hambourg et Southampton affichent des temps d’attente qui s’étendent jusqu’à cinq jours. Le port du Havre reste le moins perturbé avec un à deux jours d’attente. De plus, dans les ports allemands de Hambourg et Bremerhaven, des troubles perdurent sur les opérations ferroviaires.

Marseille-Fos : pas d’attente

Dans le sud du continent, en Méditerranée, les temps d’attente sont réduits. Hormis Gênes, les autres ports n’affichent pas de délais. Le port italien, pour sa part, annonce entre deux et cinq jours d’attente. La palme revient au GPM de Marseille-Fos. Aucune attente n’est prévue pour l’entrée des navires. Sur la rive sud de la Méditerranée, la congestion impacte les terminaux du port d’Ashdod.

Pas de perturbations majeures en Afrique

En Afrique, les ports ne souffrent pas de perturbations importantes. Les temps d’attente tant sur la façade occidentale qu’orientale, n’excèdent pas deux jours. Seule l’Afrique du Sud reste embourbée dans une congestion qui ne dit pas son nom. De Durban à Port Elizabeth en passant par Le Cap, l’attente dépasse parfois les cinq jours. En Asie, la situation portuaire est claire. Les temps d’attente sont dans la moyenne des autres ports du monde. Seul le port de Chittagong, Bengladesh, annonce une congestion de ses installations.

Le report du mouvement de la CGT FNPD

Outre ces perturbations liées aux trafics, l’étude de DHL met en évidence les mouvements sociaux à venir. Ainsi, en France, un mouvement social est annoncé pour les 9 et 10 décembre. Dans un communiqué du 6 décembre, la CGT FNPD renvoi son mouvement aux 3 et 4 février. Un report que le syndicat des ouvriers dockers justifie par le remaniement ministériel. « Une fois de plus, nous subissons un nouveau remaniement qui ne permet pas une continuité des échanges avec le ministère des Transports sur les sujets sociaux et d’investissement. (…) La période d’instabilité politique entraîne un nouveau vide d’interlocuteurs », indique le texte du syndicat.

La suppression des heures supplémentaires reportée

Dans ces conditions, le syndicat revoit les modalités du  mouvement. Les heures supplémentaires et les shifts exceptionnels sont supprimés à compter du 1er janvier. Les quatre heures d’arrêt de travail se réaliseront les 7, 9, 13, 15, 17, 21, 23, 27, 29 et 31 janvier entre 10h et 16h.

Aux États-Unis, l’automatisation ne passe pas

Enfin, la situation outre-Atlantique préoccupe. Après les trois jours de grève dans les ports de la côte Est des États-Unis en octobre, les deux parties continuent les négociations jusqu’au 15 janvier. De son côté, le syndicat des dockers, l’International Longshoremen Association (ILA) qualifie le moment à un croisement. Selon le syndicat, les employeurs “poussent en avant” pour l’utilisation de cavaliers de parc automatiques. « Nous ne pouvons pas accepter une technologie qui met en péril les emplois. » De son côté, l’organisation patronale, US Maritime Alliance, adopte une autre approche. « Les évolutions technologiques permettent plus d’emplois et une hausse des salaires, assurent les employeurs. Notre ambition n’est pas de supprimer des emplois. »

Les menaces de grève persistent

Des discussions qui semblent s’envenimer entre les deux partenaires sociaux. Certains imaginent déjà de nouveaux mouvements à partir du 15 janvier. Or, l’investiture du nouveau président des États-Unis, Donald Trump, est prévue le 20 janvier. Quelle attitude adoptera le futur locataire de la Maison blanche face à un conflit dans les ports le jour de son investiture. En tout état de cause, même si le président de l’ILA s’est affiché avec Donald Trump, il déclare ne rien vouloir lâcher. « L’automatisation dans les ports n’est pas le seul combat des dockers mais le combat de tous », indique le syndicat.