Corridors et logistique

Marchés : les tensions du détroit de Bab el Mandeb impactent les vracs

Les conséquences des attaques des Houthis contre des navires impactent aussi les armateurs opérant dans les vracs.

Les attaques des Houthis contre les navires présents dans le détroit de Bab el Mandeb touchent désormais tous les marchés. En effet, si les forces armées houthis ont concentré leurs tirs vers des porte-conteneurs, l’ensemble des navires sont concernés par les risques liés à ces attaques.

Des taux de fret qui ont doublé voire triplé

Dans ces conditions, le marché des navires pétroliers s’inscrit en progression sur les premiers jours de 2024. Ainsi, un affrètement pour un navire entre Basrah (Irak) à Lavéra (GPM de Marseille-Fos) se négocie actuellement aux environs de 30 958$/j, soit le double du prix de décembre, indique le courtier Xclusiv. Et les hausses de taux de fret s’additionnent. L’affrètement d’un LR2 entre la Méditerranée et l’Extrême-Orient ou depuis le Moyen-Orient vers le Royaume-Uni a triplé en un mois. En effet, il est passé de 8 129$/j à 25 996$/j.

Une demande en hausse

Cette tension sur les taux de fret s’est accentuée après l’échec de la visite du secrétaire d’État américain Anthony Blinken au Proche Orient. D’autre part, l’allongement des routes des navires par le cap de Bonne-Espérance entraîne une hausse de la demande en produits pétroliers. Finalement, le Baltic Dirty Tanker Index commence l’année avec une progression de 70 points à 1328 points, indique le courtier grec Intermodal. Cependant, pour le courtier grec, les tensions diplomatiques en mer Rouge pourraient s’atténuer.

Les tensions en mer Rouge bénéficient à l’Atlantique

Néanmoins, ces tensions en mer Rouge se répercutent sur les autres marchés. Ainsi, le marché pétrolier au départ d’Afrique de l’Ouest enregistre une augmentation de ses prix. Effectivement, indique le courtier Intermodal, l’activité prend de l’ampleur dans le bassin Atlantique. Alors, les taux augmentent de 90,6 points au cours de la première semaine de janvier.

Gérer les surcoûts logistiques

Outre ces tensions politiques, les analystes envisagent une hausse des coûts logistiques avec le changement des soutes par les navires. Pour le courtier Xclusiv, l’industrie maritime reste malgré tout optimiste. Des signes positifs d’une reprise de la demande en matière première pourrait compenser les surcoûts.

La bonne performance des Capesize

Du côté des vracs secs, les opérateurs laissent transparaître un sentiment optimiste, même si des variations existent entre les différentes catégories de navires. Alors, pour le courtier Intermodal, « remarquablement, les plus grands navires affichent une bonne performance en ce début d’année. Elle est attribuée à la restriction de la disponibilité des navires dans l’Atlantique Nord, soutenant ainsi les taux dans cette région ». Dans le bassin du Pacifique, les taux de fret s’étiolent, « tout en restant à des niveaux convenables », souligne Intermodal.

Panamax et Handysize peinent à démarrer

Du côté des Panamax, les fêtes de Noël ont eu raison des taux. Les taux d’affrètement retournent sous la barre des 15 000 $/j. Cette baisse reflète une offre excédentaire face à une demande insuffisante. Pour faire face à ces conditions de marché, les armateurs concèdent des taux plus bas. Une tendance similaire a été observée dans le segment des Handysize. Ce type de navire pâtit d’une réduction significative de l’offre de céréales.