Mer Rouge : Armateurs de France appelle au partage d’informations avec les compagnies
La situation en mer Rouge affecte lourdement le commerce maritime. Face aux menaces qui pèsent sur le secteur maritime, l’organisation professionnelle Armateurs de France prend position pour exposer ses demandes.
Le conflit entre Israël et le Hamas entraîne une montée des tensions. Ainsi, note Armateurs de France, « dans ce contexte sécuritaire dégradé, les navires de commerce sont la cible privilégiée d’attaques. Le nombre et la diversité des attaques augmentent dans le sud de la mer Rouge depuis mi-novembre 2023. »
Un impact humain, organisationnel et économique
La situation actuelle génère des impacts humains , organisationnels et économiques. Pour faire face à l’évolution de la situation, « les armateurs accordent une importance toute particulière à communiquer de façon journalière auprès de leurs marins sur l’évolution de la situation en mer. Ils informent sur les mesures de sécurité mises en place pour effectuer les traversées dans les meilleures conditions possibles. » Les marins embarqués sur les navires qui empruntent cette route sont tous volontaires, assure l’organisation professionnelle. « Ces derniers sont informés de la possibilité qui leur est donnée d’exercer leur droit retrait. »
La garantie des marins par les États riverains
Pour faire face à la situation « Armateurs de France coopère étroitement avec l’ensemble des parties prenantes, militaires (notamment la Marine nationale) et institutionnelles pour continuer de tenir informées les compagnies sur la situation sécuritaire, leur diffuser les recommandations pour renforcer la sûreté de la navigation et pour adapter leurs opérations. » Cependant l’organisation professionnelle demande que la sécurité des marins et « la liberté de la navigation et du commerce maritime soient garantis par les États riverains, et l’ensemble de la communauté internationale, en particulier l’Union européenne. »
Éviter le risque d’escalade
De plus, elle salue les opérations européennes Aspides dans la région. Menées par la Marine nationale et les flottes alliées, ces actions permettent de garantir la liberté de navigation. Néanmoins, « l’aggravation des menaces place en effet les navires de commerce dans des situations de vulnérabilité accrue. Les drones sont une menace bien différente de celle que représente la piraterie. Les moyens de protection face à ces nouvelles menaces sont d’autant plus limités. » Alors Armateurs de France souhaite que la réponse s’inscrive dans le respect du droit international afin de prévenir tout risque d’escalade des tensions dans la région. Par ailleurs, l’organisation professionnelle demande que les accompagnements réalisés par les forces européennes « bénéficient prioritairement aux armateurs français et européens. »
Sélectionner les navires à accompagner
Quant aux convois, Armateurs de France souhaite que la sélection des navires accompagnés s’appuie « sur des éléments pertinents d’analyse des risques. Les navires présentant un risque élevé de ciblage ne devraient pas être intégrés à des convois pour ne pas mettre à danger les autres navires à proximité. » Quant à la lutte contre la piraterie, elle doit étendre l’intervention de navires étrangers dans les eaux somaliennes. En effet, Armateurs de France rappelle qu’il « est nécessaire que le Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) autorise l’intervention d’États étrangers dans les eaux territoriales somaliennes dans le contexte de la lutte contre la piraterie. L’Organisation Maritime Internationale (OMI) doit soutenir et porter cette demande. »
Privilégier le partage d’informations
Enfin, dans le cadre des interventions, l’organisation professionnelle appelle à une coordination approfondie des opérations et des moyens navals déployés. « Elle s’avère nécessaire pour offrir la meilleure protection au shipping. Les différentes forces navales impliquées doivent partager leurs informations et s’appuient sur un système d’alerte. Ce partage d’information doit soutenir l’effort de réassurance déjà engagé par celle-ci en protection du shipping. » Pour Armateurs de France, les compagnies veulent des informations sécuritaires ainsi que des recommandations fiables et actualisées. « Les orientations publiées (MICA Center, industrie maritime) doivent être mises à jour en tenant compte de l’évolution de la menace. Des clarifications concernant les conditions de mise en citadelle de l’équipage, de coupure de l’AIS et la doctrine d’emploi des gardes armés devraient également être proposées aux armateurs. »