Nord Céréales : une campagne 23/24 difficile
Nord Céréales a présenté son bilan annuel, calqué sur la campagne céréalière. L’année a été difficile mais réussie.
Nord Céréales calque son exercice financier sur la campagne céréalière qui s’étend de juillet à juin. Ainsi, le bilan 2023/2024 a été difficile mais l’opérateur du silo du GPM de Dunkerque affiche un résultat financier à 15,2 M€, en légère progression par rapport à l’exercice précédent. Une performance puisque la récolte 2023 s’est avérée compliquée.
Une récolte en deux temps
En effet, « elle s’est réalisée en deux temps », explique Joël Ratel, directeur de Nord Céréales. Le mois de juillet, ensoleillé, a permis de procéder à une partie de la récolte. Les pluies de fin du mois et celles sur août ont obligé à décaler la fin de la récolte. Malgré ces conditions météorologiques compliquées et une récolte de moindre volume, Nord Céréales a su maintenir des performances solides, tant en termes de quantité que de qualité.
Une baisse de 5,7% des exportations
Les exportations demeurent sur une tendance dynamique. Ainsi, la Chine, l’Égypte et le Maroc représentent une part importante des destinations des flux en sortie du silo du port de Dunkerque. Des pays qui ont « absorbé une partie importante du blé et de l’orge exportés, grâce à une qualité stable et une logistique performante », souligne Nord Céréales. Au global, le silo a traité 2,07 Mt, soit un trafic en baisse de 5,7% d’une campagne à l’autre. La direction souligne que la précédente campagne a subi la concurrence des pays de la mer Noire. Pour mémoire, la Russie a réalisé une campagne record en 2023 avec plus de 100 Mt à exporter.
Les importations compensent les pertes de volume
Cependant, la résilience de Nord Céréales tient à sa diversification. Entamée depuis plusieurs années, le silo s’est ouvert aux importations de maïs et de pellets de bois. Sur l’exercice fiscal précédent, Nord Céréales a traité 60 835 t de pellets et 74 846 t de maïs. Et la direction du silo souligne que « cette évolution s’inscrit dans une volonté de sécuriser les activités de l’entreprise face aux aléas des récoltes locales. »
Le projet du silo 9
De plus, la société concrétise cette diversification avec son projet de nouveau silo. L’achèvement est prévu pour le début de l’année 2025, durant le premier trimestre, assure Joël Ratel. Il augmentera la capacité totale de stockage de Nord Céréales pour la passer à 330 000 t. Un investissement qui aura coûté 23 M€.
Organiser le chômage partiel
Alors que s’approche la première moitié de la campagne 2024/2025, la direction du groupe envisage les prochains mois sous des auspices encore plus difficiles. Avec une baisse de la production d’environ 10 Mt, les conditions d’exportation vont devenir encore plus difficiles. Bien plus, le manque de qualité des blés français renforce la position des productions issues des pays de la mer Noire, notamment de la Russie. Pour faire face à cette situation Nord Céréales s’engage, depuis août, dans une stratégie de réduction des coûts. Cela se concrétise, in situ, par la mise en place de chômage partiel pour ses collaborateurs depuis le mois d’octobre. Une situation que le groupe veut passer au mieux. Ainsi, « Nord Céréales déploie des efforts et des moyens pour trouver de nouveaux marchés et compte bien accroître sa stratégie de diversification en s’ouvrant à de nouvelles opportunités », souligne le groupe.