Paris – Bruyères : Une nouvelle plateforme multimodale à Bruyères-sur-Oise, au service de la décarbonation des chaînes logistiques.  

Le Medlog Inland Terminal (Paris Bruyères) a démarré ses opérations le 25 novembre. Une plateforme multimodale qui offre à la filiale de MSC une ouverture sur la région parisienne et bien au-delà.

A quelques tours d’hélice du versant sud du futur canal à grand gabarit Seine-Nord-Escaut, le port de Bruyères sur Oise a ouvert, en novembre, un terminal trimodal, fluvial, ferroviaire et routier avec Medlog. Il reliera directement le port de Havre. Ce terminal permettra de diviser par cinq l’empreinte carbone du fret sur cet axe par barge.

Dans le sillon du Havre et d’Anvers-Bruges

Concédé mi-2023 à Medlog, filiale du groupe MSC, il se situe stratégiquement dans le sillon des deux ports du Havre et d’Anvers-Bruges. Le terminal s’étend sur 11 hectares. Il était, au préalable, géré par une société qui traitait des trafics divers. « Lorsque nous avons eu la concession de ce terminal, nous avons entrepris plusieurs travaux pour adapter l’espace au trafic conteneurisé », explique Frédéric Rault, responsable des infrastructures et des projets pour Medlog France.

Une grue de 84 t de capacité

Ainsi, en l’espace d’un peu plus d’un an, Medlog Inland Terminal a réaménagé la zone. Il est prévu un espace de 15 000 m² pour la réparation et le stockage de conteneurs vides. Medlog a aussi investi dans des équipements de manutention. Pour le déchargement fluvial, le terminal dispose d’une grue permettant de lever 84 t. « Cela est est exceptionnel pour la région », nous a confié Frédéric Rault. Équipée d’un spreader, elle permet la manutention des conteneurs. « Par ailleurs, cet engin est suffisamment polyvalent pour manutentionner des colis lourds ou du trafic conventionnel », précise Frédéric Rault. De plus, le terminal a acheté deux reachstackers Kalmar pour la manutention de conteneurs pleins et un « empty loader » pour les boîtes vides.

Cinq barges hebdomadaires dès 2025

« Nous réalisons les dernières finitions du terminal », nous confiait le responsable lors de notre visite du 15 octobre. Le 25 novembre, la première barge commerciale est arrivée au terminal. Au démarrage de son activité, le terminal recevra trois barges par semaines import en provenance du terminal du Havre. De plus, trois barges hebdomadaires repartent à l’export. Ensuite, la montée en puissance se fera progressivement. Dans le courant de 2025, le rythme de croisière sera atteint avec cinq barges hebdomadaires depuis TN MSC Le Havre.

Un espace pour les chauffeurs routiers

Le terminal fluvial a été conçu dans une optique de réduction des émissions de CO2. En effet, le terminal de Bruyères sur Oise s’inscrit dans une démarche plus large du groupe en faveur de la décarbonation de la logistique puisqu’il est desservi également par la route et le fer. Ainsi, la flotte de camions au biocarburant B100 disposera d’un outil à émissions réduites pour la desserte de la région. Et pour faire les choses du mieux possible, Medlog prévoit un espace sanitaire dédié aux chauffeurs routiers sur le terminal.

Le ferroviaire comme atout supplémentaire

Quant au ferroviaire, il sera aussi un élément clé de cet outil. Medlog dispose sur ce terminal deux voies de 390 m de long. « Au démarrage, les trains complets seront réalisés en gare de Creil, à quelques kilomètres du site », continue Frédéric Rault. Chaque « coupon », à savoir 390 m de wagon, sera acheminé séparément dans la gare de triage pour être ensuite assemblé en un seul convoi. Dans un futur proche le réseau ferroviaire d’Haropa Port sera rénové et permettra de gagner en efficacité et en temps. « Il suffira de tracter les deux « coupons » vers le réseau attenant à notre terminal pour former les trains complets ».

Anvers-Bruges a des visées sur ce terminal

Pour le responsable du Projet Medlog Inland Terminal (Paris Bruyères), le ferroviaire est un mode de transport complémentaire du fluvial. Le terminal pourra réceptionner des trains complets depuis le terminal MSC du Havre. Interrogé, le port d’Anvers-Bruges voit aussi l’ouverture de ce terminal comme une opportunité. « Nous négocions avec MSC l’ouverture d’une ligne directe vers ce terminal », nous a confié un responsable du port belge. Pour mémoire, MSC opère, au port d’Anvers-Bruges, le MSC PSA European Terminal. Il s’impose comme l’un plus grand terminal à conteneurs d’Europe.

Une extension vers les colis lourds

Par ailleurs, la filiale de MSC ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. « Dans le cadre de notre concession, nous disposons de 14 000 m2 supplémentaires que nous réservons. » Un espace que le responsable infrastructures et projets imagine pour de nouveaux trafics. Disposant d’engins de manutention polyvalents, il ne cache pas son ambition d’ouvrir cet espace pour étendre ses capacités de flux de colis lourds, de caisses mobiles ou d’autres solutions logistiques.