Port de Cherbourg : le port réalise le premier essai de train de fret
Le 10 décembre, le port de Cherbourg a réalisé un premier test de son réseau ferroviaire pour relancer l’activité de fret ferroviaire.
Le fret ferroviaire fait son retour au port de Cherbourg, appartenant à Ports de Normandie. Le 10 décembre, un premier train a emprunté le réseau ferroviaire du port vers la gare de Cherbourg-Cotentin. L’objectif de cet essai vise à valider le bon fonctionnement des installations ferroviaires au sein du port avant la reprise du trafic fret.
Un projet mené par Brittany Ferries
Cet essai s’inscrit dans la logique de développement de la logistique décarbonée. En effet, à compter du printemps 2025, un train effectuera la liaison entre le port de la Manche et celui de Bayonne. Ce projet de ferroutage est mené par Brittany Ferries, Il est réalisé par Ports de Normandie, Cherbourg Port et SNCF Réseau avec le soutien de l’État et de l’Union Européenne.
Le retour de la ligne régulière ferroviaire
Ce test met fin à 16 ans d’absence du fret ferroviaire régulier au port de Cherbourg. En effet, jusqu’en 2008, un service régulier ferroviaire quittait le port de Cherbourg avec des voitures de Toyota. Depuis lors, le réseau ferré est utilisé occasionnellement. Alors, l’ouverture en 2025 d’une ligne de ferroutage entre Cherbourg et Bayonne arrive à point nommé.
De trois à cinq allers et retours hebdomadaires
Cette future ligne proposera, lors de son démarrage, trois allers et retours par semaine entre les deux sites. À terme, indique Brittany Ferries, cette fréquence passera à cinq rotations hebdomadaires. Le train quittera le terminal de ferroutage de Cherbourg à 19h10 pour rejoindre, 10 minutes plus tard, la gare de Cherbourg-Cotentin. Il suivra son itinéraire vers le port de Bayonne. Au retour, le train arrivera sur le terminal à 11h20.
Un convoi ferroviaire pour 42 semi-remorques
Le convoi ferroviaire sera composé de 21 wagons pour une longueur de 750 m. Il pourra charger jusqu’à 42 semi-remorques. Au total, les initiateurs du projet projettent le transport de 30 000 remorques par an. La mise en place de cette liaison se calque sur les arrivées des navires de Brittany Ferries. De plus, les horaires de chargement et déchargement prennent en compte la densité de la circulation routière dans la ville de Cherbourg. Ainsi, après une concertation entre Brittany Ferries et Ports de Normandie en 2022, il a été décidé de décaler le départ du train en fin de journée afin d’éviter l’heure de pointe.
Augmentation de la vitesse des trains
Par ailleurs, des travaux réalisés par SNCF Réseau sur la voie augmentent la vitesse de circulation des trains pour optimiser le temps de fermeture des passages à niveau. Outre ces ouvrages, SNCF Réseau a entrepris des améliorations sur toute la ligne (ponts routiers, tunnels, …). Des réalisations qui s’inscrivent dans la Stratégie Nationale pour le Développement du Fret Ferroviaire. Ce projet de desserte ferroviaire préfigure une autoroute atlantique plus vaste, ralliant Dourges à Vittoria, en Espagne.
Un financement de 17,5 M€
Le financement du projet s’est réparti en plusieurs enveloppes. D’une part, la construction du terminal de ferroutage sur le port de Cherbourg a demandé un financement de 17,5 M€. Une enveloppe de 13 M€ a réuni la région Normandie, le département de la Manche, la communauté d’agglomération du Cotentin, Ports de Normandie et l’Union européenne. La société Cherbourg Port a financé à hauteur de 4,5 M€ ce terminal. Par ailleurs, l’État a financé 3,4 M€ et Ports de Normandie 2,4 M€. Un montant destiné à la rénovation et la sécurisation de la voie reliant la gare au port.