Ports

Port de Sète : un trafic en progression de 6% en 2023

Le port de Sète a clos l’année 2023 sur une note positive. En effet, il affiche une progression de 6% de son trafic à 5,6 Mt. Le port héraultais consolide ses activités traditionnelles et continue son développement par des investissements massifs.

L’année 2023 sera à marquer d’une pierre blanche. Lors de la présentation des résultats, le directeur général du port de Sète, Olivier Carmes, a rappelé les tenants de ce cru. « 2023 restera une grande année grâce à une croissance historique de notre chiffre d’affaires consolidé de 15 % et particulièrement pour le port de commerce qui connaît une évolution de son tonnage de 6 %. » En effet, avec 5,6 Mt, ce trafic s’impose comme le meilleur au cours des 15 dernières années. Depuis 2008, date de la reprise du port par la Région Occitanie, le trafic du port de Sète a progressé de 93,1%.

Le clinker continue sa progression

Au cours de l’année passée plusieurs filières affichent des volumes en progression. Dans ce chapitre, le clinker continue sa progression. Ce trafic, réalisé par Cem’In’Log, enregistre une croissance depuis son démarrage en 2019. Des 35 000 t réalisées la première année, le cimentier a traité 300 000 t en 2023. L’objectif visé est de franchir, à terme, le cap des 350 000 t. Le clinker est acheminé sur le port par voie maritime pour être ensuite dispatché entre les deux unités de broyage de Tonneins et de Porte Les Valence par voie ferroviaire et fluviale. Et pour accompagner son développement Cem’In’Log a investi dans un entrepôt de 12 000 m2. Le port a aussi mis la main à la poche en réceptionnant, fin 2023, une nouvelle trémie dépoussiérante pour traiter des navires de 40 000 t contre 20 000 t aujourd’hui.

Le doublement du trafic roulier

Autre secteur avec le vent en poupe, le trafic roulier depuis la Turquie continue sa croissance. Depuis 2020, date d’arrivée des premiers camions par DFDS, le trafic ne cesse de croître. Il est passé de 65 000 unités en 2020 à 130 000 unités en 2023, soit un doublement en trois ans. DFDS escale six fois par semaine dans le port héraultais. Et cette croissance ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. La plate-forme ferroviaire développée sur le port disposera, au cours de l’année, de la technologie de chargement horizontal. De plus, avec trois allers et retours par semaine vers Calais, une rotation hebdomadaire vers Paris et une sur Poznan, le port de Sète traite 15 000 camions sur ces autoroutes ferroviaires avec un objectif de passer à 40 000 unités par an.

100 000 véhicules neufs en 2023

Parallèlement à ces deux trafics, d’autres courants affichent des performances en 2023. Ainsi, l’activité de Saipol continue de croître. La société a confirmé son implantation dans le port pour l’importation de graines, la trituration et l’exportation de tourteaux, d’huiles et de diester. Au total, Saipol traite un trafic de 1 Mt par an, soit 18% du total. Des investissements sont attendus cette année pour une augmentation de 25% de ce courant. Par ailleurs, le trafic de véhicules neufs continue sa progression. En 2023, le port a traité 100 000 véhicules. Le port table sur une croissance supplémentaire de 40 000 voitures avec la mise en exploitation de la Zifmar dès le second semestre de l’année.

Le port de Sète en base arrière de Port La Nouvelle et Marseille-Fos

Parmi les autres secteurs en hausse se retrouvent les colis lourds, notamment ceux pour la filière de l’éolien. Au total, le port a reçu 403 colis en provenance d’Allemagne, du Portugal, de Turquie, d’Italie et d’Espagne. Ces opérations logistiques positionnent le port de Sète comme base logistique arrière de Port La Nouvelle et Marseille-Fos dans l’éolien. Encore, le terminal frigorifique a repris du service. En effet, le port a concédé au groupe Primever la gestion de cet outil. Il s’agit de faire de cet entrepôt un outil pour l’export et l’import.  La transition énergétique accompagne cette restructuration logistique, impliquant le transfert des flux de marchandises à destination du sud de l’Europe depuis les ports de Rotterdam et d’Anvers. Un premier navire a déchargé, le 11 décembre, 8 000 t de litchis depuis Madagascar.

Corsica Linea en plus de Balearia et GNV

Enfin, pour clore ce chapitre des progressions, il convient de mentionner les lignes ferry vers Tanger et Nador. Réalisées par GNV et Balearia, ces lignes ont vu arriver l’opérateur Corsica Linea avec une rotation sur l’Algérie depuis Sète. Ainsi, ce sont 220 000 passagers qui ont transité par le port de Sète en 2023, soit une progression de 30% par rapport à l’année passée. Et Corsica Linea confirme son intention de renouveler sa rotation sur l’Algérie de juin à septembre prochain.

Le bétail perd du volume

Du côté des baisses, apparaissent deux courants : le pétrole et le bétail. S’agissant des produits pétroliers, les travaux de maintenance réalisés par BP sur son site expliquent la baisse depuis trois ans de ces entrées. De plus, cette diminution s’inscrit aussi dans une stratégie de décarbonation des trafics du port. Néanmoins, la reprise du trafic est attendue pour l’été 2025, date de la fin des travaux. Enfin, le port voit son trafic de bétail vivant s’effondrer. Il perd 40% de son volume sur l’année. Une diminution qui s’explique par l’arrêt total des exportations en raison de la fièvre hémorragique qui touche les animaux. Pour la Sepab, en charge de la gestion de ce terminal, l’heure est actuellement à travailler sur son projet Exportwell qui vise à objectiver le bien-être des bovins durant les traversées et à donner aux opérateurs les moyens techniques d’évaluer et d’améliorer leurs pratiques.

Le branchement à quai opérationnel

Ainsi, les chiffres encourageants de cette année 2023 confortent la Région, le port et le secteur privé à continuer d’investir sur le site portuaire. Depuis 2008, le port de Sète totalise 570 M€ d’investissements. En 2023, plusieurs projets ont vu le jour. Ainsi, la réalisation des branchements électriques à quai s’est achevée en décembre. Le port dispose désormais de quatre points de connexion. Un ouvrage qui a nécessité un investissement de 7,9 M€. De plus, l’achat d’une grue Liebherr et d’une trémie dépoussiérante pour le trafic de clinker ont mobilisé environ 8 M€.

Les 7 premiers hectares de la Zifmar

Du côté de la Zifmar, le port a terminé les études règlementaires et réalisé les études d’aménagement. La première phase d’aménagement prévoit de réaliser un espace de sept hectares dont la livraison devrait se faire au premier semestre. Une zone qui a nécessité un investissement de 3 M€. Enfin, le port lance les études pour la mise en place d’ombrières photovoltaïques sur 1,6 hectares. Un projet qui mérite une enveloppe de 2,1 M€. Il doit permettre au port de continuer sa démarche de décarbonation en devenant autonome sur la production et la fourniture d’électricité verte.