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Ports de Toulon : en 2023, les trafics se redressent

En 2023, les ports de la rade de Toulon affichent une progression de 18,8% à 64 172 t. Un trafic porté par les vracs. La CCI du Var, propriétaire du port, investi dans les projets de la transition énergétique.

Dans le Var, les Ports de la Rade de Toulon continuent leur croissance. Après une année 2022 de forte croissance (+131%), l’année 2023 s’achève sur un résultat positif. En effet, les Ports de la rade de Toulon totalisent 64 272 t. Des volumes en progression de 18,8%. Ainsi, en pourcentage, le port varois affiche la plus forte progression des ports français.

Une progression de 30,8% du trafic conventionnel

Alors, selon la direction du port, « les premiers résultats des efforts de diversification des trafics et d’amélioration de la performance économique ont ouvert la voie de la sécurisation du modèle ». Ainsi, le trafic conventionnel, qui regroupe les vracs, le roulier et le conventionnel, progresse de 30,8% à 571 098 t. Plusieurs éléments expliquent cette augmentation.

Le développement des trafics de vracs

En effet, pour la direction du port, la performance de cette année tient en premier lieu au développement des trafics de vracs. Ainsi, à titre d’exemple, les entrées de copeaux de bois destinés à la centrale de Gardanne crèvent le plafond. En effet, ce trafic est passé de 14 500 t en 2022 à plus de 35 300 t. Au total, ce courant augmente de 143%.

Les voitures neuves affluent

Outre ces trafics de vracs, le roulier gagne. En 2023, 79 483 véhicules neufs ont transité dans le port. D’une année sur l’autre, ce trafic a plus que doublé. Il est le reflet de l’ancrage du groupe Stellantis dans le port ainsi que de celui de Tesla. En effet, ce dernier a élu domicile dans le port varois pour acheminer ses voitures de Barcelone sur le marché français par voie maritime. Le constructeur américain y voit une alternative pour le stockage de ces voitures dans le sud de la France. De plus, si Tesla confirme son intérêt pour les ports de la rade de Toulon, Stellantis fait son arrivée.

La reprise du trafic conteneurisé

Enfin, le trafic de conteneurs reprend des couleurs. Des 59 EVP traités en 2022, les ports de la rade de Toulon affichent une progression de plus de 1600% à 1026 EVP. Certes, ce trafic est encore loin de celui de 2019 (54 017) mais continue de croître. Ces flux sont réalisés, en grande partie, pour les services logistiques de la Défense. Effectivement, le port de Toulon constitue une base militaire importante en Méditerranée.

L’engagement en faveur de la transition énergétique

Fort de ces développements, le port varois s’engage dans la dynamique de la transition énergétique. Une stratégie qui s’intègre dans les accords de la COP 28 de 2023. Et la direction le répète à l’envi : « ancré dans le développement durable de notre territoire, les Ports de la rade de Toulon ambitionnent de devenir le port le plus propre de Méditerranée. » Une ambition qui se décline aussi bien sur les trafics passagers que sur le fret.

Devenir le « port propre de Méditerranée »

Alors pour parvenir à cet objectif de « port propre », plusieurs projets sont actuellement en déploiement. Parmi les différents projets, celui d’Hynomed et de StandbHy concernent la décarbonation des activités portuaires. Le premier vise à développer des stations de production et de distribution d’hydrogène. Il est porté par la société Hynomed, créée en 2020. Elle regroupe Engie, la CCIV et la Banque des Territoires. Il vise à créer une station de distribution d’hydrogène sur le terminal de Brégaillon, dédié au fret.

Une station d’hydrogène

« Cette station, explique Jean-Christophe Barbagelata, directeur général adjoint des ports de la rade de Toulon, aura la même fonction qu’une station-service traditionnelle. Elle fournira de l’hydrogène aux moyens de transport terrestre et maritime. » En effet, cette station assurera l’approvisionnement pour des bus et des poids-lourds d’une part. D’autre part, du côté maritime, l’hydrogène sera utilisée pour les navettes à passagers et les dessertes locales. Ce projet nécessite un investissement de 4 M€ dont 2 M€ subventionnés par la Région Sud et l’ADEME. Le projet doit voir le jour en fin d’année 2025.

StandBHy : développer le branchement électrique des navires

Un autre projet, StandBHY, vise à créer une pile à combustible pour permettre le branchement à quai des navires lors de leurs escales. L’objectif de ce projet est de connecter électriquement des navires à quai par un groupe électrogène mobile. Cette pile sera alimentée par de l’hydrogène vert. Ce système sera déployé sur le terminal de Brégaillon à la Seyne sur mer. Il nécessite un investissement de 1,1 M€ dont 800 000 € financés par la Région.

Les armateurs adaptent leur flotte

Ce système permet pour alimenter trois ferries simultanément ou un navire de croisière et un ferry. Actuellement, les Ports de la rade de Toulon accueillent les navires de Corsica Ferry et, à partir du mois d’avril, de La Méridionale. Les navires de cette dernière sont équipés de dispositif pour se brancher. Quant à ceux de Corsica Ferry, ils sont en cours d’équipement. « L’objectif de ce projet vise aussi à pouvoir accueillir des navires en centre-ville en proposant de décarboner les escales », continue le directeur général adjoint du port. Un atout pour le port mais aussi pour les armateurs qui verront leurs droits de port baisser en adoptant cette alternative.