Anvers, Rotterdam et Hambourg progressent sur les conteneurs
Les trois ports d’Europe du Nord, Anvers, Rotterdam et Hambourg enregistrent des sorts différents sur les neuf premiers mois de l’année. Les trafics totaux des ports du Benelux reculent quand Hambourg progresse. Du côté des conteneurs, la progression des volumes est unanime.
Il peut y avoir quelques tours d’hélice entre deux ports sans que la situation ne soit équivalente. Ainsi, en Europe du Nord, Hambourg affiche un trafic global en progression. De leur côté, Anvers-Bruges et Rotterdam accusent le coup.
Hambourg progresse grâce aux diverses
Ainsi, avec 86,8 Mt, le port de l’Elbe affiche une progression de 3,4%. La tendance positive s’inscrit dans la durée. En effet, sur les six premiers mois de l’année, la hausse des volumes atteint 3,6%. Ainsi, les chiffres du troisième trimestre font perdre 0,2 points tout en restant positive. Une hausse des volumes qui tient principalement aux marchandises diverses. En effet, en tonnage, l’amélioration des trafics des diverses à Hambourg s’élève à 5,4%.
Rotterdam et Anvers-Bruges à la peine
A contrario, les deux ports d’Anvers-Bruges et de Rotterdam peinent au cours de ces neuf premiers mois. Le port belge affiche une diminution de 3,8% à 202,6 Mt. Cette contre-performance est à mettre au passif des trafics de vracs, indique l’autorité portuaire. Quant à Rotterdam, il s’inscrit dans la même tendance que son homologue belge. Il enregistre une diminution de 2,6% à 320,2 Mt. Tout comme à Anvers, Rotterdam souffre des baisses de trafics de vracs secs.
Vracs solides : le charbon et les minerais baissent à Rotterdam et Anvers et progressent à Hambourg
La situation des vracs se complique sur l’Europe du Nord. À Anvers et à Rotterdam, ce courant tire vers le côté négatif les volumes globaux. Pour le port scaldien, les trafic vracs secs pèsent 10,1 Mt. Un volume en retrait de 8,9%. Une baisse liée aux difficultés sur les flux de charbon, de sable et graviers et autres matériaux de construction. Quant aux engrais, qui composent une grande partie de ces vracs secs, ils reculent de 8,9% à l’export en raison d’une demande plus faible des marchés méditerranéens et africains.
Hambourg enregistre une hausse du charbon et des minerais
À Rotterdam, la baisse de 5,6% des vracs solides trouve ses origines dans les entrées de charbon et de minerais de fer. Au total, Rotterdam affiche un trafic de 49,3 Mt en neuf mois. Une diminution partiellement compensée par la bonne tenue des trafics agro-alimentaires. Ils progressent de 16,8% à 8,8 Mt. Dans le même temps, les trafics de vracs affichent une meilleure santé à Hambourg. Avec 24,6 Mt, ils régressent de 0,8%. Plus étonnant, le charbon et les minerais voient leurs volumes augmenter. De là à voir un effet de vase communiquant entre les trois ports d’Europe du Nord, il n’y a qu’un pas.
Vracs liquides : la chimie européenne ne retrouve pas son souffle
Les vracs liquides s’inscrivent dans la même veine que les solides. Anvers-Bruges et Rotterdam affichent des baisses de volume. Du côté d’Anvers, la diminution de 13,5% à 55,9 Mt de ce courant tient principalement aux dérivés de pétrole. Ils représentent les deux tiers de cette catégorie. Une diminution qui tient à une demande plus faible depuis l’Afrique de l’Ouest en raison de nouvelles règles européennes et à une baisse des approvisionnements britanniques. De plus, le GNL s’effrite en perdant 15,1%. Quant aux produits pour la chimie, ils demeurent toujours sous pression en raison des coûts énergétiques européens et de la concurrence chinoise.
Rotterdam subi les effets de la hausse des prix spots des produits pétroliers
Rotterdam subi les mêmes effets. Le port néerlandais perd 3,4% à 146,4 Mt. Deux phénomènes expliquent cette tendance. D’une part, les prix des produits pétroliers en spot sont supérieurs au marché à terme. Ainsi, le stockage devient non rentable. D’autre part, l’industrie chimique européenne ne montre pas encore de signes de reprise. Les flux pour cette industrie se tarissent.
Conteneurs: une hausse généralisée
Néanmoins, il est une catégorie qui met ces trois ports d’accord : les conteneurs. Ils affichent tous une progression en volume. Ainsi, à Hambourg, le trafic augmente de 8,4% à 6,3 MEVP. Une hausse qui tient principalement aux trafics depuis l’Asie et l’Europe. Ces deux origines enregistrent des hausses à deux chiffres (11% pour l’Asie et 14% pour l’Europe). Une progression ralentie par la contre-performance des liaisons avec l’Amérique du Nord. L’effet de la politique économique de l’administration de Donald Trump pèse sur la diminution de 23,9% des flux transatlantiques.
Rotterdam enregistre une hausse des vides
Du côté de Rotterdam, la progression de 3% à 10,7 MEVP ne doit pas cacher la diminution en tonnage de 0,6%. Une baisse liée aux transbordements de vides plus importants au cours de cette année. Néanmoins, Rotterdam affiche une augmentation de ses volumes sur l’Asie mais aussi sur les liaisons transatlantiques. L’autorité portuaire voit dans cette tendance une conséquence des nouvelles alliances déployées depuis le mois de février.
Conteneurs: Anvers-Bruges baisse au troisième trimestre
Enfin, à Anvers-Bruges, malgré un trafic en baisse au troisième trimestre, l’activité conteneurs demeure en progression sur les neuf premiers mois. Le port affiche une hausse de 1,6% à 10,3 MEVP à fin septembre. S’il reste à quelques longueurs de Rotterdam, Anvers « perd des parts de marché », souligne l’autorité portuaire. L’élément marquant de cette période est la diminution des exportations de conteneurs pleins de 2,8% quand les vides progressent de 15,6%. Cependant, tant à l’import qu’à l’export, le port d’Anvers-Bruges s’améliore sur les liaisons Europe-Asie avec une hausse de 4,1%.
Conventionnelles : une progression plus faible
Enfin, les marchandises conventionnelles affichent une bonne santé. À Rotterdam, ce secteur, qui englobe le breakbulk et le roulier, augmente de 0,2% à 24 Mt. Le roulier améliore son volume de 0,1%. Une faible progression en raison de la difficulté du marché britannique à retrouver son souffle économique. Quant aux autres diverses, elles s’améliorent de 1,1% à 4,6 Mt grâce aux trafics liés aux éoliennes. Anvers-Bruges reste plus modeste. Les volumes s’améliorent de 0,3% à 7,5 Mt. Une progression tirée par les importations d’acier depuis la Chine. Or, ces entrées sont aussi à mettre en parallèle avec les baisses des exportations de produits métallurgiques européens. Quant au roulier, il augmente de 3,3% à 15,6 Mt. En nombre de véhicules, le volume reste identique à l’année dernière grâce à des flux depuis la Chine. En revanche, les volumes avec la Grande-Bretagne s’amenuisent.

