Bétaillères maritimes : 2901 vaches en souffrance
Le Spiridon II, bétaillère maritime, patiente en quarantaine au large de Bandirma en Turquie depuis le 19 septembre. Il transporte 2901 génisses à bord. L’association Robin des Bois alerte sur la situation.
Le Spiridon II, âgé de 52 ans, est en quarantaine au large du port de Bandirma en mer de Marmara, en Turquie. Une vingtaine d’hommes et 2853 vaches sont « pris au piège d’un commerce international indigne et honteusement persistant », écrit Robin des Bois. Des pourparlers sont en cours pour transférer ces vaches en Ukraine, selon Robin des Bois.
Une controverse sur les étiquettes auriculaires
Parti du port de Montevideo (Uruguay) à destination de la Turquie le 19 septembre avec 2901 génisses dont certaines peuvent être gestantes, le navire est dans l’impossibilité de livrer ses « marchandises » vivantes. Les autorités vétérinaires refusent leur en raison d’une controverse sur les étiquettes auriculaires garantissant, entre autres, l’origine exacte et le suivi de la santé des animaux. AWF (Animal Welfare Foundation) et Animal Save Movement Türkiye montrent, dans des vidéos, que des fourrages supplémentaires ont été chargés sur le pont supérieur du Spiridon II le 9 novembre. Après cette opération, le navire est sorti du port. « Une attente qui se prolonge pour le bétail et pour l’équipage. D’ores et déjà, 48 vaches seraient mortes », continue Robin des Bois.
L’Uruguay, deuxième exportateur mondial de bétail
L’Uruguay est le deuxième exportateur de bétail d’Amérique du Sud après le Brésil. Dans les huit premiers mois de l’année, l’Uruguay a exporté 265 000 têtes de bétail. Il s’agit principalement de veaux, de génisses et de vaches des races Angus, Hereford et Holstein. Ce bétail part pour le marché turc, à hauteur de 77%, d’Israël pour 12% et du Maroc pour 11%. Depuis le 15 août, 45 000 têtes de bétail ont été exportées selon les données de l’ACG (Asociación de Consignatarios de Ganado, association des Consignataires de Bétail).
Un cargo polyvalent converti en bétaillère maritime en 2011
Le Spiridon II, ex-cargo polyvalent russe converti en 2011 en bétaillère maritime, est âgé de 52 ans. Il aurait dû partir à la casse depuis une bonne vingtaine d’années. Une société basée au Honduras gère le navire. Il bat pavillon du Togo, pavillon inscrit sur la liste noire établie par le Mémorandum d’entente de Paris sur le contrôle des navires par l’État du Port. Depuis 2009, le navire a fait l’objet de neuf détentions. De plus, depuis 2019, les inspections dans les ports révèlent 167 déficiences. Elles concernent les conditions de travail, la prévention des pollutions, les engins de sauvetage, la sécurité incendie, la sécurité de la navigation et l’état structurel du navire.
Un navire préalablement agréé par l’Union européenne
Le navire n’a pas toujours accumulé les défauts. Jusqu’en 2024, la Direction Générale « Santé et Sécurité Alimentaire » de l’Union européenne a agréé ce navire. Il a réalisé des transports de bétail d’Europe vers l’Afrique du Nord et la Méditerranée Orientale. Le manque de transparence de l’Union européenne ne permet pas de connaître avec certitude son statut actuel.
