Ports

Ports français : un trafic stable en 2024 à 311,3 Mt

Ports et Corridors et Mer et Marine publient le bilan annuel des ports français. Avec 311,3 Mt, ils enregistrent une nouvelle baisse de 0,1%. Les investissements se stabilisent à environ 700 M€.

Le trafic des ports français enregistre une baisse de 0,1% à 311,3 Mt. Un bilan mitigé puisqu’en 2024, le résultat s’est inscrit dans les mêmes tendances. Ainsi, sur les deux dernières années, de 2022 à 2024, les ports français perdent 3,5% de leur volume.

Le PIB de la France reste stable

Le dossier réalisé conjointement par Ports et Corridors et Mer et Marine note que ce résultat intervient dans une conjoncture économique internationale de faible croissance. La Cnuced estime à 3,2% le taux de croissance dans le monde. Une augmentation qui ne concerne pas la France dont le PIB se stabilise.

Les Hauts de France, première région portuaire française

La répartition des trafics par région montre une progression des Hauts de France. Avec 90,5 Mt, la région se hisse en première position devant la Normandie. Cette dernière a longtemps dominé le monde portuaire. Cependant, la progression de Dunkerque permet à la région de dominer le classement cette année. Il faut noter que la différence entre la région de Normandie et celle des Hauts de France reste faible avec moins d’un million de tonnes.

La façade Manche mer du Nord en haut du classement

L’analyse par façade montre que le centre de gravité portuaire français se situe résolument dans le nord du pays. Le range Manche mer du Nord pèse plus du double que celui de Méditerranée. Quant à l’Atlantique, Il se situe loin derrière.

Outre-mer : des trafics en baisse

Du côté de l’outre-mer, les ports totalisent un trafic de 18 Mt, en baisse de 1,8% par rapport à 2023. Les ports de Nouméa, Martinique et Guadeloupe tirent cette catégorie vers le bas. Dans le même temps, La Réunion, la Guyane et Papeete temporisent cette diminution. Depuis 2022, la baisse des ports ultramarins demeure constante. Elle est limitée à 2,3%. Ainsi, en trois ans, ils perdent 430 000 t. Dans cette catégorie, La Réunion conserve sa première place devant Nouméa et la Guadeloupe. Notre classement ne prend pas en compte l’activité de Saint Pierre et Miquelon. Malgré nos relances, les autorités portuaires locales n’ont pas répondu à nos sollicitations.

La stabilité des investissements

Cette stabilité de trafic va de pair avec une stabilité des investissements. Selon notre décompte, les ports français investiront environ 750 M€ en 2025. Une somme à peu près équivalente à celle de l’année dernière. Pour certains observateurs, ces investissements sont nécessaires pour maintenir le trafic. D’autres ont une approche plus négative. Ils considèrent que ces sommes sont démesurées par rapport aux résultats obtenus.

La réindustrialisation concerne aussi les ports

Néanmoins, le gouvernement s’engage dans une politique de reconquête des trafics. Elle passe par la réindustrialisation du territoire et des espaces portuaires. Déjà, des entreprises font le choix des ports français pour des produits d’avenir. Ainsi, dans le Nord, les usines de batteries au lithium pour les véhicules sortent de terre. Plus à l’ouest, des projets pour l’éolien offshore apparaissent. Au sud, dans le GPM de Marseille-Fos, la direction maintien ses efforts dans la décarbonation par le report modal et l’électrification.

Au nord, les ports français affichent 8,5% de parts de marché

Ce dossier présente aussi la part modale du trafic conteneurisé des ports français face à leurs concurrents. Les deux ports français du range nord, Haropa Port et Dunkerque, détiennent 8,5% du marché. Une part stable sur les dernières années. Dans cet espace, l’écart entre Rotterdam et Anvers-Bruges tend à se réduire.

Méditerranée : Marseille-Fos face aux ports espagnols

Au sud, le GPM de Marseille-Fos reste stable avec 9,3% du marché. Il est face aux deux ports espagnols de Valence et Barcelone qui englobent, à eux deux, 60% du marché. Sur les cinq dernières années, de 2020 à 2024, le GPM de Marseille-Fos voit ses trafics conteneurisés progresser de 10%. Pour le port phocéen, cette performance démontre de sa capacité à se défendre face à ses concurrents.