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Calais-Boulogne : en 2024 le port consolide ses trafics

Avec un trafic total de 44,5 Mt, le port de Boulogne Calais affiche une stabilité globale de ses trafics. Il budgète 16 M€ d’investissements en 2025.

En 2024, le port de Boulogne-Calais a su consolider ses trafics. Le trafic transmanche se maintient à 42 Mt. Les hausses sont plutôt à voir du côté des activités des deux ports de commerce.

Le fret transmanche se stabilise

Le Transmanche enregistre en 2024 un trafic fret de 1,8 million d’unités. Cette stabilité reste malgré tout un bon score dans le contexte économique. En effet, depuis 2018, le trafic fret sur le détroit du Pas-de-Calais enregistre une baisse de 20%. « Sur cette même période, le port de Calais perd 6,5% de son trafic fret. Nous avons bien résisté », indique Benoît Rocher, directeur général du port. À titre de comparaison, en 2024, le trafic fret par le Tunnel sous la Manche enregistre une baisse de 1% à 1,19 million de camions.

Le sucre et le coke de pétrole progressent

La bonne tenue du trafic global tient à la croissance des terminaux des deux ports de commerce. En effet, avec 2 Mt, les ports de commerce de Boulogne et de Calais enregistrent une progression de 5%. Une hausse qui est tirée par le site de Calais. Il progresse de 1% à 600 000 t. Sur ce site, les trafics de sucre gagnent 145% à 54 000 t. Ainsi, entre Calais et Dunkerque, la filière sucrière achève l’année sur une note positive. Concernant les vracs pour le secteur du BTP, ils s’établissent à 342 000 t. Elle est le reflet de la hausse des importations de sable et de la diminution des exportations de produits des carrières. Quant au coke de pétrole, utilisé majoritairement pour le chauffage, son trafic a doublé à 22 000 t. Le site de Calais a aussi dû faire face à une baisse du trafic de câbles sous-marins. Et pourtant, l’année 2024 a démarré sur les chapeaux de roues pour connaître un ralentissement sur la seconde partie. Au total, ce trafic perd 5% à 46 000 t.

Les voitures neuves multipliées par 2,5

Pour le port de Calais, 2024 est surtout celle de la confirmation de son trafic de voitures neuves. Après avoir initié ce courant en 2023, les opérateurs ont su conforter la place calaisienne. En 2024, le trafic est multiplié par 2,5 à 25 000 unités. Au cours des 12 mois précédents, ce courant se réalise principalement à l’importation depuis le Royaume-Uni et la Turquie. Au premier trimestre, Stellantis a cessé ses exportations sur l’Algérie en raison des tensions diplomatiques entre Paris et Alger. Cependant, l’arrivée du Groupe Charles André sur le port doit relancer ces trafics. En effet, il prévoit d’exporter des voitures de Stellantis vers la Turquie dès le premier trimestre 2025.

Le trafic progresse de 3% à Boulogne

De son côté, le port de Boulogne enregistre une augmentation de 3% de son trafic à 665 000 t. Les trafics traditionnels de la place, la pierre à chaux et la chaux vive, destinées principalement à la Suède, continuent de soutenir ce trafic. L’autorité portuaire note l’arrivée d’un nouveau flux de pellets de bois à hauteur de 34 000 t en provenance des Pays-Bas. Par ailleurs, un trafic de sel de déneigement depuis la Tunisie a permis de conforter le port de Boulogne.

Autoroutes ferroviaires : une hausse de 10,5%

Parallèlement aux trafics de vracs, le port de Calais connaît une activité soutenue de son terminal d’autoroute ferroviaire. L’opérateur du terminal, VIIA, a su courber le dos en 2023 dans un contexte économique et social tendu. En 2024, le nombre de remorques chargées dans ce terminal progresse de 10,5% à 46 000 unités. « Au niveau national un tiers des remorques transportées par le train a pour origine ou destination le port de Calais », souligne le directeur général. Et, il reste optimiste pour 2025. La mise en travaux du terminal ferroviaire de Sète par le même opérateur va entraîner des synergies. Il est prévu d’entrer en service au second semestre. « L’entrée en service du terminal du port de Sète en septembre pourrait permettre de passer de trois rotations actuellement à cinq en fin d’année », espère Benoît Rocher.

Une enveloppe globale de 16 M€

Du côté des investissements, l’autorité prévoit une enveloppe de 16 M€ répartie équitablement entre chaque port. Du côté de Boulogne sur Mer, l’enveloppe dédiée à toutes les activités (pêche et commerce) s’élève à 300 M€. Une partie est consacrée à la logistique. L’entrepôt actuel va changer de destination. En effet, cet outil est revenu à une co-entreprise entre Stef et Delanchy. Les deux sociétés envisagent de mettre 15 M€ sur la table pour des travaux d’aménagement. « Cet entrepôt conservera son rôle d’outil pour la filière aquacole », nous a confié Benoît Rocher. L’autorité portuaire continue ses travaux sur la voirie avec un budget de 3,8 M€. Parmi les projets prévus en 2025, le port continue son programme de démantèlement des friches et de la démolition du hangar D3.

L’électrification au cœur des investissements à Calais

Sur le site de Calais, les investissements visent principalement les opérations d’électrification du port. La signature, au début du mois de janvier, d’un accord avec RTE lance le chantier de la mise à disposition d’électricité pour les ferries. La première phase de relampage du port (changement des ampoules) vers des équipements LED est achevée. Elle a concerné le terminal Calais 1. En 2025, l’autorité portuaire table sur la même opération sur le terminal intermodal. Une opération évaluée à 1,6 M€. Au total le site de Calais verra une enveloppe de 8 M€. Plusieurs travaux comme la réfection de rampes, la mise en place d’un parking export, ou encore la réfection de l’entrée du port pour le trafic non accompagné sont prévus en 2025.