Corridors et logistique

Céréales : la baisse des exportations de blé tendre se confirme

Dans son analyse de marché de décembre, le Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer confirme la baisse des exportations de blé pour cette campagne.

Le Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer confirme la situation céréalière française. Au cours de cette campagne, la France prévoit des exportations à hauteur de 9,7 Mt de blé. Un chiffre en baisse de 1,3% par rapport au mois de novembre. Comparativement à la précédente campagne, les exportations de blé tendre perdent 41%.

Moins d’exportations vers les pays tiers

La répartition de ce volume entre les pays tiers et l’Union européenne se modifie. Les exportations vers les pays tiers perdent 400 000 t à 3,5 Mt. Celles destinées à l’UE progressent de 265 000 t à 6,1 Mt. Cette réorientation entre les destinations impacte plus lourdement les exportations vers les pays tiers. D’une campagne à l’autre, les flux vers les pays tiers enregistrent une diminution 66%. Quant aux trafics vers les pays de l’UE, ils se réduisent de 2%. Cette tendance s’explique par la baisse de la récolte 2024. De plus, la qualité reste, pour une partie de la production, d’une qualité médiocre.

Les exportation d’orges en repli

Du côté des orges, la production accuse une diminution de 20% par rapport à la campagne précédente à 9,8 Mt. La consommation domestique va s’accroître, notamment pour la fabrication d’alimentation animale. Dans ce contexte, entre la baisse de la récolte et l’augmentation de la consommation domestique, les exportations se replient. Selon les estimations réalisées en décembre, les flux d’orges sont attendus en baisse de 27% par rapport à la précédente campagne à 4,9 Mt. Les pays tiers seront les plus touchés avec une diminution de 45% à 2,1 Mt. Quant aux pays de l’UE, ils se replient de 2% à 2,8 Mt. A contrario, FranceAgriMer prévoit une stabilité des exportations de malt à 1,3 Mt.

Le maïs compense la situation des autres céréales

Enfin, la situation du maïs s’annonce sous de meilleurs auspices. La production a atteint 14,06 Mt, en progression de 17%. Après deux récoltes 2022 et 2023 faibles, la production de 2024 revient à des niveaux équivalents à 2021. Comparativement à cette campagne, les exportations sont estimées à 4,6 Mt, en baisse de 16,5% par rapport à 2021 mais en progression de 11% par rapport à la précédente campagne. Des flux principalement dirigés vers l’Union européenne.

Ukraine : des incertitudes pour le corridor vers la Roumanie

Outre la situation du marché céréalier français, les responsables de FranceAgriMer ont rappelé la situation en mer Noire. Du côté de l’Ukraine, les récoltes accusent un nouveau repli en 2024. La production de blé recule de 600 000 t à 21,6 Mt. Celle de maïs perd 9,2 Mt à 26,3 Mt. Elle est la plus faible des cinq dernières années, précise FranceAgriMer. Pour soutenir les exportations, le gouvernement a mis en place un soutien aux exportations de maïs depuis le 1er décembre. Cependant, des incertitudes demeurent sur la capacité de l’Ukraine à emprunter le corridor par la Roumanie pour ses exportations.

La Russie négocie avec le Maroc

Pour sa part, la Russie voit aussi ses capacités de blé tendre, de maïs et d’orges se réduire. Cette baisse des récoltes signifie une diminution de ses capacités d’exportation. Ainsi, les flux de blé tendre perdent 19,2% à 42,5 Mt. Du côté du maïs, les expéditions devraient se réduire de 22,2% à 14 Mt. Quant aux orges, elles vont se replier de 50% à 4 Mt. Et FranceAgriMer de rappeler que la Russie a signé un accord avec le Maroc pour livrer 1 Mt. Pour le marché français, ce contrat est une incursion de la Russie sur un marché traditionnellement tourné vers la France. Néanmoins, en raison de la baisse de la récolte et de la qualité des produits français, le Maroc cherche de nouvelles origines. Une aubaine pour le marché russe.