Céréales : un début de campagne actif pour les ports français
Au cours des quatre premiers mois de la campagne céréalière, la France a tiré profit de sa production de qualité. Les ports en profitent.
La campagne céréalière démarre sur une note positive pour les céréales françaises. En effet, la France a exporté 9,9 Mt depuis le mois de juillet, début de la campagne 2025/2026. Un bon score, estiment les responsables de FranceAgriMer. « Les volumes exportés sur les quatre premiers mois de la campagne se place sur la troisième marche du podium des 10 dernières campagnes », précisent les responsables de FranceAgriMer lors de leur conférence de presse mensuelle du 16 décembre.
Des exportations vers les pays de l’Union européenne
La campagne actuelle se place derrière celle de 2022, qui a atteint 11,4 Mt exportées en quatre mois, et celle de 2019 à 10,4 Mt. Cette performance intervient après une campagne 2024/2025 catastrophique en raison de rendements faibles. Les exportations françaises partent en majorité vers les pays de l’Union européenne. Effectivement, ils entrent à hauteur de 5,1 Mt quand les trafics pour les pays tiers s’élèvent à 4,9 Mt.
Le GPM de La Rochelle progresse de 13,7%
Des chiffres qui se retrouvent aussi dans les trafics portuaires. Ainsi, à fin novembre, le GPM de La Rochelle voit son trafic de céréales progresser de 13,7% à 1,68 Mt. Une forte progression qui tient surtout à la comparaison avec une précédente campagne plus compliquée. Le blé reste majoritaire. Il entre à hauteur de 848 373 t, soit 61,3% de plus. Les orges suivent le mouvement avec une hausse de 140% à 700 678 t. Quant au maïs, il augmente de 52% à 124 538 t.
Le GPM de Rouen démarre plus lentement
Le GPM de Rouen s’inscrit dans la même veine malgré la baisse de ses volumes sur les quatre premiers mois. En effet, le port normand affiche une baisse de 11% de ses exportations à 6,6 Mt. Cependant, le mois de novembre a enregistré de nombreux chargements, nous ont confié des opérateurs portuaires. La tendance négative de Rouen devrait se gommer dès le mois de novembre pour devenir positive sur la première moitié de la campagne. Enfin, à Dunkerque, Nord Céréales table sur un volume entre 80 000 t et 900 000 t.
Un volume de 5,4 Mt de blé tendre exporté
Dans le détail des produits exportés, le blé tendre prend la pole position. Sur les quatre mois de campagne, la France a exporté 5,4 Mt. Comparativement à la campagne 2024/2025, le trafic a presque doublé. De plus, sur la moyenne quinquennale, ce volume s’affiche en progression de 12%. Des blés qui partent pour les pays tiers. Le Maroc prend la tête des destinations avec 1,3 Mt. L’Égypte vient en deuxième position avec un volume de 340 000 t. FranceAgriMer note aussi une présence des pays d’Afrique sub-saharienne qui regroupent 761 000 t. Des blés qui partent notamment vers la Côte d’Ivoire, le Mali et la Mauritanie.
Le blé entre dans la production de la production animale
De plus, l’organisme français indique une progression importante des volumes vers les pays de l’Union européenne. La Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne enregistrent une augmentation des importations de blés français. Selon FranceAgriMer, cette tendance tient à l’intégration de blé dans l’alimentation animale au détriment du maïs. Une orientation qui peut profiter aux ports régionaux dont les trafics céréaliers se réalisent plutôt vers les pays de l’Union européenne. Ces tendances amènent l’organisation française a tablé sur des exportations de 15 Mt au cours de cette campagne. Un volume en progression de 45% par rapport à la campagne précédente. Cependant, ce volume est inférieur de 9% à la campagne 2023/2024.
La Chine revient sur le marché français
Du côté des orges, les exportations françaises sur les marchés internationaux demeurent positives. La France a exporté 2,4 Mt à fin octobre. Un chiffre en progression de 50% par rapport à la précédente campagne. FranceAgriMer précise aussi que ces volumes surclassent de 9% la moyenne quinquennale. Dès les premières semaines de la campagne céréalière, la Chine est intervenue sur le marché français. Elle a acheté 871 000 t d’orges, soit 47,4% de plus que l’année dernière. La présence de l’Empire du milieu tient, en partie, aux relations diplomatiques et commerciales compliquées avec les États-Unis et l’Australie. En effet, ces deux pays alimentent en grande partie les approvisionnements chinois de céréales. Elle s’est alors tournée vers d’autres origines. Cependant, il semble que cet intérêt chinois pour les orges françaises se tassent. L’autre acheteur international des orges en France est l’Arabie Saoudite avec 312 000 t. Les orges partent aussi vers les pays de l’Union européenne comme la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne. Au total, FranceAgriMer table sur un volume exporté d’orges de 6,09 Mt, en progression de 19% par rapport à la précédente campagne. En revanche, comparativement à la campagne 2023/2024, ces volumes sont en retrait de 10,5%.
Les exportations de maïs progressent de 77%
Du côté du maïs, les exportations sur les quatre mois se montrent dynamiques. La France a exporté 1,7 Mt, soit 77% de plus que la précédente campagne. Les deux mois de juillet et d’octobre montrent une activité intense des exportations. Les deux autres mois s’inscrivent dans la moyenne des cinq dernières années. Des flux qui partent principalement sur l’Union européenne. Les Pays-Bas, l’Espagne, la Belgique et l’Italie constituent les principaux acheteurs de maïs en France. Les pays tiers interviennent dans une moindre mesure avec 181 000 t. Sur l’ensemble de la campagne, FranceAgriMer table sur un volume de 5,09 Mt. Un volume en retrait de 6% par rapport à la campagne précédente mais en progression de 20% par rapport à la campagne 2023/2024. Une progression qui s’explique par la production faible lors de la récolte de 2023.

