Corridors et logistique

Céréales : une meilleure campagne céréalière 2025/2026

Les récoltes 2025 de céréales s’achèvent sur une note positive. Les rendements et la qualité renouent avec des niveaux plus habituels.

Après une campagne céréalière 2024/2025 compliquée, les récoltes de juillet 2025 s’annoncent sous de meilleurs auspices. Dans un communiqué, France AgriMer, Arvalis et Terre Inovia estiment la production céréalière à 33,1 Mt pour le blé tendre. Un chiffre encourageant puisqu’il est en hausse de 4% par rapport à la moyenne quinquennale 2020-2024.

Des blés français avec une bonne qualité

De plus, les qualités placent le blé tendre français à un bon niveau. Les organismes céréaliers français estiment la teneur en protéine entre 10,5% et 11,5%. Ce critère demeure déterminant pour l’exportation. Généralement, les acheteurs étrangers demandent un taux de 11,5% minimum dans les appels d’offres. Ainsi, certains blés français disposeront d’une qualité suffisante sur le marché international.

Une progression des orges d’hiver

Du côté du blé dur, la production 2025 progresse de 3% à 1,3 Mt. Cependant, ce volume ne suffit pas à retrouver les niveaux de la moyenne quinquennale. À noter, qu’en France, les surfaces dédiées au blé dur sont en diminution ces dernières années. Alors, c’est par des rendements plus élevés que la France voit sa production s’accroître. Enfin, les trois organismes céréaliers français notent une baisse des qualités techniques mais avec qui permettent de satisfaire les attentes des utilisateurs. Enfin, les orges d’hiver voient leur production augmenter de 6% à 8,4 Mt. Les qualités s’inscrivent dans les cahiers des charges des brasseurs. Quant aux orges de printemps, elles croissent de 13% à 3,5 Mt. Une récolte qui devrait satisfaire les acheteurs.

La France a su se placer pendant l’été

Des conditions de récolte qui donnent meilleure mine aux opérateurs logistiques. « Dès les premières semaines après la récolte, nous avons constaté une reprise de l’activité, nous a confié un responsable de Sénalia. La qualité est au rendez-vous. De plus, les moissons des pays de la mer Noire interviennent avec un temps de retard par rapport à l’Europe de l’Ouest. Cela nous a permis de nous placer dans certains marchés. » Un début de campagne satisfaisant qui ne doit pas oublier l’arrivée dès le mois de septembre des blés russes et ukrainiens. Les tendances pour les prochains mois dépendent de plusieurs facteurs : le prix du blé, les conditions logistiques en mer Noire et les appels d’offres des acheteurs.

Les inquiétudes des producteurs

De son côté Argus Media France reste mesuré. Selon Gautier Le Molgat, président-directeur général d’Argus Media France, le retour à la normale « ne dissipe pas les inquiétudes des producteurs. » Certes, la production française de blé tendre est en hausse. Pour équilibrer le bilan céréalier français, il estime à 9,5 Mt de blé à exporter vers les pays tiers. Or, le patron d’Argus Media France table sur un volume de 8 Mt.

Les débouchés de l’Algérie et de la Chine s’évaporent

Les opérateurs s’accordent sur un point : les débouchés traditionnels s’évaporent. L’Algérie, qui a longtemps constitué le premier marché français à l’export, souffre des relations diplomatiques. Quant à la Chine, elle dispose de stocks suffisants pour retarder son entrée sur les marchés internationaux. « De plus, la normalisation des relations sino-australiennes pourrait placer l’Australie dans une position de choix pour le marché chinois », s’inquiète un négociant français.

La concurrence reste rude

Par ailleurs, si la production française augmente, celle des voisins suit le même chemin. En Espagne mais aussi en Roumanie et en Bulgarie, les récoltes augmentent. Quant à l’Ukraine et la Russie, elles affichent des résultats élevés. La Russie a récolté 86,1 Mt, selon Argus Media. L’Ukraine, pour sa part, dispose d’un volume de 21,9 Mt. Et cette tendance se décline aussi dans les pays de l’hémisphère sud. Dans ces conditions, le blé français devra trouver ses débouchés pour s’imposer sur les marchés internationaux.