Corridors et logistique

Conteneurs : les armateurs améliorent leur rentabilité

Les principaux armements conteneurs ont publié leurs résultats financiers. Ils sont le reflet de la hausse des taux de fret.

En 2024, les armements conteneurs ont profité d’une hausse des taux de fret. La crise dans le détroit de Bab el Mandeb oblige les armateurs à se dérouter par le sud de l’Afrique en raison des menaces des Houthis. Un temps de transport allongé de 15 jours qui s’est automatique répercuté sur les taux de fret.

Hausse des chiffres d’affaires

Dans ce contexte, les armements ont vu leur chiffre d’affaires évoluer positivement en 2024. Cette situation économique tient au double effet de la hausse des taux de fret des conteneurs et des volumes transportés. Ainsi, en 2024, Container Trade Statistics estime qu’il s’est transporté 183,1 MEVP en 2024, soit 6,2% de plus que l’année précédente.

 

Armements Chiffre d’affaires Évolution Ebitda Évolution Volumes Évolution
Mærsk 37 388 11,1% 9 186 32,4% 24 676 3,6%
CMA CGM 23 570 7,9% 36 490 16,2% 23 600 8,0%
Hapag Lloyd 20 277 5,6% 4 876 2,2% 12 467 4,7%
ZIM 8 427 63,3% 3 692 252,0% 3 751 14,3%
Huyndai Merchant Marine 6 881 28,0% 2 293 649,3% 3 823 1,0%

Source: Rapports annuels des compagnies maritimes

Chiffres financiers en 1000$. Volumes en 1000 EVP

Des hausses des taux de fret moyens

L’allongement de certaines routes, notamment depuis l’Asie vers l’Europe et la côte Est des États-Unis, a eu pour conséquence d’augmenter les taux de fret. Ainsi, le taux moyen de Mærsk progresse de 16,6% à 2698 $/FFE (EQP, Équivalent 40 pieds). ZIM s’inscrit dans la même veine. Le taux de fret moyen au cours de l’année progresse de 57% à 1 888 $/EVP. Le groupe CMA CGM affiche, pour sa part, une progression de 7,7% à 1 549$/EVP. Parce qu’il faut une exception à chaque règle, Hapag Lloyd voit son revenu moyen par EVP perdre de la teneur. Avec un taux de fret moyen de 1 492 $/EVP, il diminue de 0,5%.

La progression des résultats opérationnels malgré des coûts plus élevés

Avec la hausse des volumes et des taux de fret, les résultats opérationnels des armements maintiennent leur progression. Cependant, cette augmentation a été plus faible que celle du chiffre d’affaires pour les premières compagnies maritimes. Mærsk voit son Ebitda progresser de 32%. Une conséquence de la progression du chiffre d’affaires partiellement gommé par des coûts opérationnels en hausse. En effet, le déroutement par le cap de Bonne-Espérance a nécessité une consommation plus importante de soutes. De plus, les coûts de manutention ont progressé, précise le rapport annuel de Hapag Lloyd. « L’augmentation des coûts de manutention est particulièrement élevée pour les transbordements et les détentions dans les terminaux en raison des nouveaux circuits logistiques liés à la crise de la mer Rouge. »

La première année de l’application de l’ETS

Enfin, en 2024, les armateurs opérant en Europe ont dû faire face à de nouvelles dépenses. Effectivement, 2024 constitue la première année de mise en place de l’ETS (Emission Trade System). Il oblige les armateurs à acheter des certificats pour la consommation d’énergie fossile. Pour le groupe Mærsk, ce surcoût sur les soutes s’élève à 161 M$ en 2024. Pour sa part, Hapag Lloyd annonce une hausse de 84,4 M€. Une somme qui a servi à acquérir des certificats. De plus, l’allongement des routes maritimes entraîne une croissance de la consommation de soutes. Cette hausse se répercute automatiquement sur l’acquisition de certificats. Ajoutée à ces éléments, une hausse sensible du coût des soutes, et les résultats opérationnels progressent moins vite que les chiffres d’affaires.