GPM de Bordeaux : une mission prospective sur l’avenir du port
Le 12 mai, les collectivités territoriales de gironde ont lancé une mission prospective sur le GPM de Bordeaux. L’objectif est de prioriser les actions pour le développement du port.
Sous la tutelle de l’État, le GPM de Bordeaux est sous la loupe des élus régionaux et de l’État. Le préfet de Région, Étienne Guyot, le président de la Région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset et le vice-président du conseil départemental Stéphane Le Bot ont créé une mission prospective sur l’établissement.
Une feuille de route stratégique
Cette mission « sur l’avenir du port de Bordeaux à l’horizon 2040-2050 sera chargée d’élaborer une feuille de route stratégique. Elle doit permettre de mieux assurer l’ancrage du port dans son écosystème territorial, économique et portuaire », indique la préfecture. Le rapport final est attendu pour l’automne. Une mission qui sera composée de trois membres.
Un trio d’anciens havrais
En premier lieu, elle intègrera Claire Rivoallon, inspectrice générale de l’environnement et du développement durable. Précédente présidente du Port autonome de Paris et préfiguratrice de Haropa Port, Claire Rivoallon a travaillé sur la fusion des trois ports de Seine. À ses côtés se tiendra Jean-Marc Lacave. Ancien directeur général du Port autonome du Havre, Jean-Marc Lacave est actuellement président des ports de Saint Malo et Cancale. Enfin, Simon du Moulin de Labarthete complètera ce trio. Actuel directeur de l’Agence de l’urbanisme de Bordeaux Aquitaine, il a été directeur général de l’Agence d’urbanisme de la région du Havre. Le trio a un point commun : chacun a posé son sac à terre au Havre au cours de sa carrière professionnelle.
Faire un diagnostic
Leur mission vise à établir un diagnostic du GPM « en prenant appui sur le projet stratégique 2026-2030 et de proposer une vision prospective des axes d’activités en 2050. » Le texte de la Préfecture emprunte un verbatim proche du médical qui semble ignorer que le port girondin a encore un pouls. Les « fées » territoriales qui se penchent sur le port souhaitent « mobiliser les territoires et les acteurs économiques autour de problématiques essentielles : la réindustrialisation, le développement des énergies marines renouvelables, ou encore la décarbonation des transports en lien avec le ferroviaire et le fluvial. »
Amplifier l’activité portuaire
Le travail de cette mission doit identifier et prioriser les leviers et synergies à développer. Une action qui doit s’entreprendre avec les autres ports de la façade Sud-Atlantique. Il s’agit « d’amplifier l’activité portuaire, que ce soit en termes d’infrastructures, de flux maritimes et fluviaux, ou d’aménagement du territoire. » Dans sa déclaration, la préfecture de la Région soutien que le port « est un territoire pour de nombreuses politiques publiques. Cela est particulièrement important notamment dans un contexte de dérèglement climatique et de bouleversement géostratégique. »
Réaffirmer l’identité maritime de Bordeaux
La dynamique engagée par les sociétés privées pour « réaffirmer l’identité maritime de l’agglomération bordelaise » est soutenue par les initiateurs de cette mission. L’État, le Conseil régional, le Conseil départemental de la Gironde et Bordeaux Métropole accompagnent cette dynamique qui rejoint à la fois les objectifs :
- De la stratégie portuaire nationale et de la feuille de route de la planification écologique de l’État en région,
- Du soutien aux activités maritimes, de la politique portuaire et de l’engagement en faveur de la transition écologique et énergétique du Conseil régional avec sa feuille de route Néo Terra et sa feuille de route des industries nautiques et navales adoptée le 27 mars 2023,
- Et ceux du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) et du Schéma de développement économique de Bordeaux Métropole.
Le rapport de 2018
Pour rappel, en 2018, un rapport du CGEDD s’est interrogé sur les ports français. Intitulé, « La transformation du modèle économique des GPM », ce document pose les bases de réflexion. Il propose de faire évoluer les établissements vers « des ports entrepreneurs ». Dans sa version complète de 800 pages, ce document s’interroge sur l’avenir de tous les GPM. Il détaille en quelques pages ce que pourrait être l’avenir de Bordeaux. Il peut s’agir d’une base de réflexion de la mission.