GPM de la Guyane : le trafic passe la barre du million de tonnes
Avec une progression de 10% de son trafic le GPM de la Guyane passe la barre du million de tonnes. Le port table sur un budget d’investissements de 85M€.
En 2024, le GPM de la Guyane a dépassé la barre symbolique du million de tonnes. Il termine l’année avec 1,01 Mt. Un trafic en hausse de 8,9% par rapport à 2023. Le tonnage net, à savoir sans la tare des conteneurs affiche une progression de 10%.
La météo dope les vracs liquides
Les vracs liquides ont dopé ce trafic. Ils s’établissent à 326 860 t, soit 67 000 t supplémentaires d’une année sur l’autre. Ces flux se composent en grande partie de gasoil pour les centrales électriques du département. Or, en 2024, les conditions climatiques sèches ont réduit considérablement la production hydroélectrique du barrage. Pour y faire face et assurer une distribution normale, EDF s’est approvisionnée plus largement en énergies fossiles. De plus, le barrage de Lariveau a subi des travaux de maintenance pendant plusieurs semaines, réduisant d’autant sa production.
Les vracs solides se stabilisent
De leur côté, les vracs solides baissent de 1,9% à 111 768 t. La direction du port analyse cette tendance comme une stabilité. « Il a suffi de l’arrivée d’un navire en janvier au lieu de décembre pour que les trafics de clinker et de gypse, principales composantes de ce courant, soient en diminution », explique Stéphane Tant, président du directoire du GPM de la Guyane.
La baisse du trafic roulier
Quant aux marchandises diverses, elles gagnent 3,4% à 563 772 t. Une catégorie qui regroupe le fret roulier et les conteneurs. Le roulier accuse le coup en 2024. Il perd 5,8% à 12 903 t. Cette filière se compose des engins de chantiers, bus et autres poids lourds pour l’industrie, d’une part, et de véhicules légers, d’autre part. La seconde composante l’emporte sur la première. L’année passée n’est pas à inscrire dans les annales du port. Le trafic de voitures de particulier se repli. Selon toute vraisemblance, les stocks de véhicules réalisés les années précédentes et la baisse de la demande pèsent. Les concessionnaires ont d’abord écoulé leurs véhicules présents localement avant de commander de nouvelles unités. Quant aux engins de chantier, l’absence de projets et la défection de la mine d’or a plombé ce trafic.
Conteneurs : une progression des pleins
Quant aux conteneurs, ils suivent le mouvement du roulier en nombre. En effet, ils perdent 0,8% à 75 193 EVP. À l’inverse, ils enregistrent une progression en volume de 4,7% à 559 205 t. Une différence qui tient à la progression des pleins. Ils augmentent de 6,1% à 42 253 EVP. Dans le même temps, les boîtes vides diminuent de 9,6% à 32 940 EVP. Ce dynamisme des conteneurs pleins est lié aux besoins des chantiers en cours. Les importations de produits par conteneurs pour les ménages ont moins progressé, indique la direction du port. Ces chantiers sont la centrale de Lariveau, le pont de la même commune et des logements.
Investissement : une enveloppe de 15 M€
En 2024, le GPM de la Guyane a adopté son projet stratégique 2024-2028. Le conseil de surveillance a validé ce projet lors de sa séance de septembre. Le document prévoit d’adapter le port dans une vision à long terme. Pour parvenir à accueillir de nouveaux flux, le GPM a budgété 15 M€ en 2025.
Un terminal roulier dédié
Parmi les opérations de développement du port, le GPM prévoit de créer un terminal roulier dédié. Il se déploiera à l’arrière du quai 3. Les années précédentes, le port a travaillé à la rénovation des quais 1 et 2. Ces deux espaces sont dédiés au trafic des conteneurs. « Ces adaptations de notre port nous permettent d’absorber des augmentations jusqu’en 2040 », assure Stéphane Tant Il faut désormais revoir le quai 3. Construit dans les années 80, il demeure opérationnel. Cependant, il doit faire l’objet d’une rénovation. Il deviendra un terminal roulier dédié.
Agrandir la zone de stockage des conteneurs
Le trafic conteneurs bénéficiera aussi d’une partie de l’enveloppe. En arrière du terminal pétrolier, le port prévoit de gagner un hectare de stockage. Le déplacement des pipe-line d’approvisionnement en vracs liquides permet de récupérer un espace. En outre, un bâtiment qui était utilisé comme atelier de maintenance sera démoli cet été. Il est situé entre les terre-plein 1 et 2. Après sa démolition, ce seront plusieurs milliers de m2 de disponibles pour stocker des conteneurs. Avec cette nouvelle configuration, le GPM investi aussi dans des engins de manutention. Les deux grues arrivées en 2023 ont été assemblées. Elles sont désormais opérationnelles.