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GPM Nantes Saint-Nazaire : le port accuse un repli de 10% en 2024

Avec un trafic de 25,7 Mt, le GPM de Nantes Saint-Nazaire accuse une baisse de 10%. Hormis le pétrole et l’alimentation animale, tous les courants affichent des résultats négatifs.

Les années se suivent et peuvent parfois se ressembler. Après une baisse de 4% en 2023, le GPM de Nantes Saint-Nazaire enregistre une baisse de 10% de son trafic en 2024. Une diminution qui touche presque l’ensemble des différentes catégories. « Des arrêts techniques sur les installations industrielles ont ralenti les trafics énergétiques », indique le GPM dans un communiqué de presse.

Le GNL diminue par un arrêt du terminal d’Elengy

Dans ce contexte de baisse, les vracs liquides terminent 2024 avec une baisse de 10,8% à 17,4 Mt. Principal acteur de cette tendance, le gaz naturel liquéfié qui se contracte de 38% à 5 Mt. L’activité du terminal méthanier Elengy a été pénalisée par un arrêt technique de plusieurs mois, en pleine période de réalimentation des stocks français avant l’automne. D’un autre côté, l’activité soutenue de la raffinerie de Donges compense en partie le sort du GNL. En effet, les importations de pétrole brut ont progressé de 7 % à 7,3 Mt. Cette bonne tenue du pétrole brut tient au retour à une activité « normale » de la raffinerie durant l’été après un arrêt complet du processus de raffinage entre février et avril.

Une hausse des produits pétroliers

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les sorties de produits raffinés augmentent de 16% à 3,9 Mt. Pour compenser les arrêtes du site de Donges, des importations plus conséquentes de produits raffinés ont aussi dynamiser ce secteur. Ces entrées progressent de 1 % à 1,2 Mt. En 2025, TotalEnergies lance son programme Horizon. Il vise à la création d’une unité de désulfuration des carburants.

Les céréales et les matériaux de construction se contractent

Pour leur part, les vracs solides s’inscrivent dans la même tendance. Ils perdent 2,2% à 4,5 Mt. La situation des quais ligériens reste contrastée. D’un côté, les céréales et les matériaux liées à la construction se replient. D’un autre, les entrées de produits pour l’alimentation animale augmentent. Pour aller plus en détail, le trafic céréalier suit le mouvement national. Il enregistre une diminution de 20% à 500 000 t. Il fait les frais d’une mauvaise récolte 2023 et d’un environnement concurrentiel exacerbé. Quant aux vracs liés au secteur du BTP, ils traduisent le recul des projets immobiliers. Ainsi, le clinker et le ciment se tassent. Du côté des ferrailles, elles subissent l’effet de cours défavorables.

L’alimentation animale en progression

Face à ces baisses, les importations de produits destinés à l’alimentation animale (tourteaux et graines) poursuivent leur progression. Ils augmentent de 10 % à 2,3 Mt. « Des investissements de l’opérateur MBT ont par ailleurs permis de fiabiliser et d’améliorer la performance opérationnelle du terminal », rappelle la direction du GPM. Malgré un contexte international sous tension, les activités de trituration des usines Cargill demeurent soutenues.

Automobiles : le marché français recule

Enfin, le trafic des marchandises diverses suit le mouvement. Tant le trafic automobile que les conteneurs reculent. Ainsi, les flux de véhicules en provenance du Maroc et d’Espagne déclinent de 15 %. Le marché français se contracte en raison des conditions de financement moins favorables à l’achat. Cependant, le GPM de Nantes Saint-Nazaire attire. En effet, le groupe Volkswagen a décidé d’utiliser les installations ligériennes. Malgré des problématiques d’approvisionnement ayant freiné la croissance de l’activité du constructeur Airbus, les flux de composants aéronautiques progressent de 3 %.

Conteneurs : un projet de ligne vers Tanger

Enfin, les conteneurs sont en retrait de 13% à 133 000 EVP. Cette baisse est plus particulièrement marquée sur les lignes à destination des Antilles et de l’Afrique de l’Ouest. Face au recul de ces activités, la place portuaire engage plusieurs projets de développement. Elle tente d’amarrer une connexion directe depuis la Turquie, proposée par CMA CGM. Cette ligne offre aussi une solution de feedering pour les flux à l’importation en transbordement à Tanger.