Le sinistre entre le Front Eagle et L’Adalynn symptomatique du marché
Le Front Eagle et l’Adalynn sont entrés en collision en mer d’Oman le 17 juin. Deux navires pétroliers qui font craindre une pollution. Or, l’un des deux navires est soupçonné appartenir à la « flotte fantôme » russe.
Les deux pétroliers Front Eagle et Adalynn sont entrés en collision le 17 juin en mer d’Oman, au large de Fujairah. Le premier, un VLCC de 300 000 t construit en 2020, appartient au groupe Frontline. L’Adalynn est un navire appartenant à des intérêts russes. Âgé de 23 ans, il fait partie de ce que l’on appelle la « flotte fantôme » russe.
La flotte fantôme impliquée
Cette flotte de pétroliers s’avère « partiellement obsolètes. Elle opère en deçà des normes de sécurité de base », indique Greenpeace. Cette flotte transporte généralement du pétrole russe. Cependant, lors du sinistre, la cargaison du navire demeure d’origine inconnue. « L’analyse du tirant d’eau actuel de l’Adalynn à 9,3 m suggère qu’il pourrait transporter environ 70 000 t de pétrole brut. Cependant, il est indiqué comme étant sur ballast par le site de Marine Traffic », indique le Pdg de Frontline.
Sans contact possible
« Nous sommes face à un sinistre avec un navire dont nous ne savons pas à qui il appartient, qui le gère et qui l’assure », a indiqué Lars H. Barstad, le Pdg de Frontline, lors de Marine Money. Or, continue le Pdg de Frontline, « lorsqu’une telle situation se produit, le premier réflexe est de prendre contact avec le propriétaire de l’autre navire pour s’assurer que l’équipage est sain et sauf. Nous prenons ensuite toutes les mesures pour éviter un dommage écologique. Des contacts impossibles en l’état actuel en raison de l’absence de contact dans la partie adverse. Cet incident démontre de l’état du marché actuel. »
Les conséquences probables du conflit entre Israël et l’Iran
Selon l’UKTMO, une des causes de ce sinistre pourrait être les conséquences des interférences informatiques. En effet, selon la société britannique de conseil en sécurité, le conflit entre l’Iran et Israël a généré des perturbations d’ondes dans la région d’Ormuz. Il est probable que les deux navires n’aient pas été en mesure d’avoir une vision précise de la situation sur leurs radars.
L’Adalynn chargé ou en cours de dégazage ?
La situation est telle qu’elle devient « effrayante ». Dans un communiqué, Frontline indique que l’ensemble des équipages est sain et sauf. Le personnel à bord de l’Adalynn est désormais dans un hôtel de Fujairah. Lors de la publication de ce texte, quelques heures après le sinistre, l’armement note qu’aucune pollution apparaît. Une position que ne partage pas Greenpeace. En effet, selon le communiqué de l’organisation non gouvernementale, « l’imagerie satellitaire indique une large nappe d’hydrocarbures sur environ 1500 hectares dans le golfe d’Oman, à environ 22 miles à l’est de Khor Fakkan, près du détroit d’Ormuz. » Selon Sal Mercogliano, professeur d’université en Caroline du Nord, l’Aladynn n’est pas chargé. En raison de sa vitesse de sortie du détroit d’Ormuz, il considère que le navire devait nettoyer ses cuves. Cette opération pourrait expliquer la traînée de pétrole à proximité du lieu du sinistre.
Le temps de l’action contre la flotte fantôme
Derrière l’aspect humain et environnemental de ce sinistre se pose la question de laisser naviguer des navires de la flotte fantôme russe. Ils ne disposent pas d’assurances. Les équipages sont évacués dès que le sinistre survient mais sans pouvoir prévenir un gestionnaire du navire. Or, les observateurs peuvent identifier une grande partie de cette flotte opérant en dehors des normes. Selon Sal Mercogliano, « l’OMI doit agir rapidement contre cette flotte. » Hugo de Groot réveille-toi, tes enfants sont devenus fous.