Les navires GNL : une tendance qui se confirme
Dans son rapport hebdomadaire, le courtier de fret Intermodal analyse la situation des navires qui fonctionnent au GNL. Le recours à ce soutage semble se confirmer.
Les règlementations de l’OMI pour des navires plus « propres » a obligé les armateurs et les fournisseurs d’énergie à réfléchir à de nouvelles solutions. Plusieurs alternatives se présentent. Selon les dernières données, « le GNL s’est imposé comme une option aux carburants marins conventionnels. Elle est adoptée par un nombre croissant d’armements », indique le courtier de fret Intermodal dans sa dernière parution.
Une flotte active de 1 329 navires
Cette tendance se reflète dans le nombre croissant de navires capables de fonctionner au GNL. Ces unités emportent une part de plus en plus importante de la flotte mondiale. Plus précisément, en mars 2025, 1 329 navires avec une motorisation au GNL sont en activité. Ils représentaient une capacité de 110 Mtpl. L’analyse sur les derniers montre une augmentation de 24 % du tonnage en un an. À titre de comparaison, en 2020, ils étaient 558 navires de ce type, représentant 43,3 Mtpl.
Un carnet de commandes en hausse de 30%
Le carnet de commandes présente une dynamique similaire, comprenant actuellement 1 037 navires totalisant 106 Mtpl. Cela représente une augmentation de 30 % en un an. Le nombre de navires motorisé au GNL a augmenté régulièrement au cours des dernières années. Il représente actuellement 6,56 % de la flotte mondiale. Et le carnet de commandes s’inscrit dans la même tendance. Les nouvelles commandes représentent 37,79 % du volume mondial.
Une augmentation des navires de soutage
L’adoption croissante du GNL comme carburant a également stimulé la demande de navires souteur en GNL et d’infrastructures portuaires. La flotte d’unités de soutage au GNL s’est développée pour atteindre 32 navires en 2025. En 2022, soit trois ans auparavant, cette flotte totalisait 18 unités. La capacité combinée de ces navires de soutage s’élève à 263 201 m3. Ainsi, en trois ans, la flotte a doublé. De plus, les projections indiquent une nouvelle augmentation du tonnage de 6 % en 2025 et de 18 % en 2026.
Une flotte détenue par le Japon, la Corée du Sud et l’Espagne
L’âge moyen des navires de soutage s’élève à six ans. La Chine et la Corée du Sud ont construit la plupart de ces unités. Quant à leur propriété, elle est concentrée en Asie, Japon et Corée du Sud, et en Europe, Espagne. Le carnet de commandes des navires de soutage de GNL est plein. En effet, en février huit commandes de nouvelles constructions totalisant 137 900 m3 portent le carnet de commandes global à 28 navires. Les prévisions d’entrée en flotte attendues pour les prochaines années sont estimées à 481 400 m3. Le rapport entre le carnet de commandes et la flotte s’élève à 183 %, ce qui témoigne d’une forte dynamique de croissance. En outre, la taille moyenne des navires de soutage GNL nouvellement commandés est passée à 17 179 m3, contre une moyenne actuelle de 8 225 m3. L’évolution vers des unités plus grandes est indéniable.
201 ports équipés pour le soutage au GNL
Parallèlement à la croissance de la flotte de soutage de GNL, l’infrastructure portuaire de GNL s’est considérablement développée. Elle comprend des réservoirs de stockage, des pipelines de distribution de GNL et des systèmes de sécurité avancés. Aujourd’hui, 201 ports sont équipés dans le monde, soit 60 de plus qu’en 2021. En outre, 57 ports supplémentaires devraient être équipés d’installations de soutage de GNL d’ici à la fin de 2026. À l’instar du marché du GNL en général, le secteur du soutage du GNL reste soumis aux évolutions géopolitiques et aux fluctuations des prix. Toutefois, le principal moteur reste la pression réglementaire en faveur de la décarbonation. En Europe, l’application des ETS pousse pour des navires plus propres. Dans ce contexte, le marché de l’avitaillement en GNL devrait connaître une expansion substantielle dans les années à venir.
Faire des ports les nouvelles station-services
Dans son analyse, le courtier de fret ne prend pas en considération les autres alternatives comme l’ammoniaque ou des carburants bio. Deux solutions qui ont la propriété d’être plus écologique que le GNL qui demeure une énergie fossile. Cette pression règlementaire pousse les ports vers une fonction de « station-service » pour les armements. Or, le port doit conserver sa fonction d’origine qui est d’être un lieu de transit entre la terre et la mer.