Ports

Lignes régulières : Mærsk transfère un service d’Algésiras vers Tanger Med

Mærsk transfère son service entre l’Inde et l’Amérique du Nord, via la Méditerranée d’Algésiras à Tanger Med. Pour l’autorité portuaire du sud de l’Espagne, ce départ annonce des changements plus importants dans les prochains mois.

La règlementation européenne sur les émissions de CO2 pour les compagnies maritimes semble avoir fait sa première victime. Ainsi, le 9 janvier, Mærsk annonce une refonte de son service entre l’Inde, la Méditerranée et l’Amérique du Nord. L’escale dans le port d’Algésiras est annulée dans le sens eastbound. « Dans ce nouveau schéma, explique l’armement, le temps de transport entre l’Inde et l’Amérique du Nord s’améliorera en moyenne de cinq jours ».

Tanger Med, seul port méditerranéen

Ainsi, la nouvelle rotation de ce service se fera entre les ports de Jebel Ali, Mundra, Pipavav, Nhava Sheva, Salalah, Newark, Charleston, Savannah, Houston, Norfolk, Newark, Tanger Med et Salalah. Ainsi, seul le port de Tanger Med est desservi en Méditerranée dans le sens eastbound. L’armateur danois justifie cette décision pour des raisons commerciales. Du côté de l’autorité portuaire, l’annonce doit être prise avec le plus grand sérieux.

Le départ de Mærsk compensé par le renforcement d’Ocean Alliance

Gerardo Landaluce, président de l’autorité portuaire d’Algésiras, a souligné, lors d’une conférence de presse, que la perte de cette escale « entraîne une diminution de la connectivité du port pour les chargeurs andalous vers les États-Unis. » Dans le même temps, il a rappelé que les armements composant Ocean Alliance renforcent leur desserte localement. « Le service entre le Moyen-Orient et l’Amérique du Nord fait d’Algésiras le dernier port touché avant New York. Ce service consacre aussi Algésiras en premier port d’entrée en Méditerranée depuis les États-Unis ». Un perdu pour un gagné ? Pour le port andalou, le transfert de volumes d’un armement à l’autre éviterait toute perte de trafic. Cependant, avec une traversée de 45 minutes entre Algésiras et Tanger Med en ferry, cette perte d’escale peut aussi inciter des chargeurs espagnols à dérouter des trafics.

La faute à l’Europe

Selon le président du port d’Algésiras, cette décision est aussi liée à la règlementation européenne sur les émissions de carbone des navires escalant dans les ports européens. « Depuis 2020, nous demandons la même règle du jeu pour tous les ports. L’Union européenne réalisera une étude d’impact de cette règlementation en fin d’année. « Il faut avancer la réalisation de cette étude et changer de méthodologie d’analyse », plaide Gerardo Landaluce. De plus, il a repris les propos du ministre des Transports espagnol devant l’OMI. Celui-ci a demandé une règlementation globale sur ce sujet.