L’International Dockworkers Council s’oppose à l’automatisation
Le 6 novembre, l’International Dockworkers Council (IDC) a publié une tribune sur l’automatisation des terminaux. L’organisation syndicale s’oppose à ce mouvement.
L’International Dockworkers Council (IDC) a franchi un cap le 6 novembre en faisant de la lutte contre l’automatisation des terminaux un axe de son action mondiale.
Un sommet qui change d’échelle
Réuni à Lisbonne dans le cadre du sommet « People Over Profits – Anti‑Automation », l’IDC, et l’International Labour Association (ILA), a adopté une résolution commune. Ce texte érige une position mondiale coordonnée face aux projets de terminaux automatisés. Ils sont perçus non comme une simple évolution technologique mais comme un tournant pour l’organisation du travail portuaire.
Automatisation : ligne rouge sur l’emploi
La résolution affirme un rejet explicite de tout projet d’automatisation des terminaux. l’IDC craint des pertes d’emplois ou une remise en cause des droits collectifs. L’organisation syndicale ne se positionne pas « contre » l’innovation, mais contre son utilisation. Le syndicat refuse de substituer le capital au travail sans garanties sociales ni partage des gains de productivité. Pour les autorités portuaires et les opérateurs, cela signifie que l’automatisation ne pourra plus ignorer les coûts sociaux, le risque de conflit et les impacts sur les communautés portuaires. Les investisseurs sont avertis. Le syndicat prévient. En effet, le consentement syndical et un cadre négocié, les projets d’automatisation s’exposent à une insécurité opérationnelle.
Vers une Alliance Maritime Mondiale
Le sommet acte la création d’une Alliance Maritime Mondiale des travailleurs, pensée comme une structure permanente de coordination syndicale internationale. Cette alliance vise une capacité de riposte coordonnée. Elle peut aller de l’action politique à la grève internationale, face à tout terminal automatisé imposé unilatéralement. Pour les chaînes logistiques, cette structuration renforce la dimension systémique du risque social. Une perturbation locale liée à un projet d’automatisation pourra désormais trouver un relais rapide sur d’autres façades maritimes. Ainsi, l’IDC prévient que ces projets augmentent l’exposition des armateurs et chargeurs.
Une nouvelle approche du dialogue social
Le document de Lisbonne consacre la négociation collective comme outil central de gouvernance technologique dans les ports. L’IDC et l’ILA rappellent que les ports du futur devront être modernes, verts et efficaces, mais conçus « avec » les travailleurs et non « contre » eux. Pour les professionnels de la logistique portuaire, cette prise de position invite à repenser les projets de modernisation. L’IDC appelle à intégrer dès l’amont les organisations de dockers, documenter finement les impacts emploi/compétences et coconstruire des trajectoires d’automatisation partielle, réversible et socialement encadrée. À défaut, l’automatisation risque de devenir moins un levier de compétitivité qu’un multiplicateur de risques sociaux.

