Corridors et logistique

Vracs secs: la démolition des navires attendue en hausse

Dans son dernier rapport hebdomadaire, le courtier de fret, Intermodal, table sur une hausse de l’activité de démolition des vraquiers en 2025.

Le marché des vracs secs connaît actuellement un ralentissement. La demande en retrait et les prévisions faibles pour les prochains mois ne laissent pas entrevoir de reprise. Dans ce contexte économique, le courtier de fret Intermodal prévoit une augmentation de l’activité de démolition.

Soulager la filière par la démolition

Outre le contexte économique, la flotte de vraquiers doit progresser. Les commandes de navires passées ces dernières années se concrétisent. Les navires entrent sur le marché alors qu’il est atone. Ainsi, le courtier estime que « les livraisons de navires anticipées conduiront à une croissance de la flotte supérieure à la croissance de la demande en tonnage estimée pour 2025. » La conclusion tombe d’elle-même. « Toute augmentation de l’activité de démolition pourrait soulager la filière. Toutefois, les facteurs sous-jacents qui influencent cette augmentation potentielle restent mitigés. »

Des navires avec une moyenne d’âge élevée

Et pour comprendre les orientations du marché, le courtier analyse la flotte actuelle. Les armateurs ont profité d’une bonne tenue du marché des vracs secs. Ils ont commandé pour palier l’âge vieillissant de la flotte. Ainsi, les Handysize ont atteint un âge moyen de 13,5 ans. De son côté les Supramax ont un âge moyen de 12,3 ans. « Il s’agit d’un record », souligne Intermodal. Pour leur part, les Panamax ont un âge moyen de 12,2 ans, et les Capesize de 11,3 ans. « Au total, 9 % de la flotte a plus de 20 ans. Les Handysize sont en tête avec 14 %, suivi par les Panamax et le Supramax avec 13 % et 11 %, respectivement. Les Capesize totalisent 4 % de leur flotte au-delà de 20 ans. »

Le poids des règlementations environnementales

Cette pyramide des âges de la flotte des vraquiers amène à se tourner vers la démolition. Depuis 2019, la démolition des vraquiers s’établi à 27 ans. Cependant, « en 2016, avec un marché bas, ce chiffre est tombé à 23,4 ans. » Pour Intermodal, la tendance à trouver dans la démolition un réalignement du marché n’est pas assuré. « Néanmoins, compte tenu des conditions actuelles du marché et de l’introduction de nouvelles réglementations environnementales, nous nous attendons à ce que certains propriétaires optent pour la démolition en tant que décision stratégique. »

La valeur de l’acier est à 400$/t

Pour voir un retour aux chantiers, les armateurs regardent le prix du navire et celui de la vente pour démolition. En 2016, quand le marché était au plus bas, un navire de plus de 20 ans valait moins cher que la cession à un chantier de démolition. Aujourd’hui, « le prix d’un navire Supramax de 20 ans est supérieur d’environ 3,8 M$ à sa valeur à la casse. Cet écart devrait se réduire. » Aujourd’hui, les prix de la ferraille proposés par les ferrailleurs bangladais se situent actuellement autour de 400 $/t. « Nous nous attendons à ce qu’ils continuent à baisser. » Plusieurs facteurs contribuent à cette baisse. Plusieurs raisons expliquent cette tendance comme les faibles marges sur l’acier ou encore l’afflux d’acier chinois importé à bas prix.

Le défi de la capacité des chantiers de démolition

Ces facteurs limitent toute augmentation potentielle des prix proposés pour la ferraille. « L’une des principales préoccupations est de savoir si les chantiers de démolition auront la capacité d’absorber un afflux de navires. » De plus, d’autres filières du transport maritime, notamment les conteneurs, pourraient également être confrontés à la nécessité de mettre au rebut des unités plus anciennes. Un phénomène qui intensifiera la concurrence et exercera une pression supplémentaire sur les prix de la ferraille. Cependant, les chantiers de démolition ont du mal à faire face à une augmentation significative de l’offre. Si de nouvelles installations se font jour, « cela pourrait entraîner une nouvelle baisse des prix proposés. »