Politique

Gouvernement : le transport oublié

La nomination du gouvernement de Gabriel Attal le 11 janvier se compose de 14 ministres. Aucun portefeuille n’est consacré aux transports.

Le gouvernement de Gabriel Attal, dont la composition a été dévoilée le 11 janvier, se compose de 14 ministres et ministres délégués. Une équipe resserrée qui consacre la parité hommes/femmes.

Des personnalités conservent leur poste

Ce gouvernement n’apporte pas de grands changements des personnalités des précédents gouvernements du quinquennat d’Emmanuel Macron. Bruno Lemaire conserve son poste de ministre de l’Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique. Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Il en est de même pour Éric Dupont-Moretti et Sébastien Lecornu.

L’absence d’un ministère des Transports

Néanmoins, si le premier Ministre a souhaité une équipe moins nombreuse, le grand absent de ce gouvernement demeure les transports. En effet, aucun ministre n’a, dans l’intitulé de son ministère les transports. Alors, les professionnels du secteur imaginent que cette filière revient dans le giron du ministère de Christophe Béchu. Pour mémoire, ce dernier conserve son poste de ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Dans le précédent gouvernement, dirigé par Elizabeth Borne, Hervé Berville, ministre délégué à la mer, et Clément Beaune, ministre chargé des Transports, étaient rattachés à ce ministère.

Une absence inquiétante

Au lendemain de la nomination de ce gouvernement deux thèses s’opposent en France. La première s’inquiète de cette absence. « Un portefeuille dédié aux transports permet d’orienter une politique pour cette filière. Il représente aussi le poids que joue ce secteur dans la politique économique du gouvernement. » Et pour reprendre une citation de Cyril Poirier-Coutançais lors de son intervention à l’assemblée générale de Sénalia : « la France a perdu le virage de la mondialisation sur la logistique ».

Les ports à Bercy ?

Et pour aller plus loin, la France doit-elle disposer d’un ministère de la logistique comme il en existe au Maroc ou dans d’autres pays ? Effectivement, pour une partie des professionnels, disposer d’un ministère dédié aux transports n’est pas nécessaire. « Les aéroports ont été privatisés à ADP, les autoroutes sont entre les mains de grands groupes, les routes sont gérées par les régions. Il reste les ports », souligne un responsable transport. Alors, si la création d’un ministère des transports doit avoir un champ d’application limité, « autant donner la gestion de ces établissements à la direction des entreprises du ministère de l’Économie. »

La régionalisation des ports

Un analyse partagée par plusieurs responsables économiques du transport. « Clément Beaune et Hervé Berville ne laissent pas un souvenir impérissable pour notre secteur. Autant réfléchir dès aujourd’hui à dupliquer un modèle où les ports reviendront dans la sphère des régions. Ces dernières sont, parfois, les principales sources d’investissement dans les ports », nous ont confié des responsables opérationnels.

Photo: l’Hôtel de Rauquelaure qui abrite aujourd’hui le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.