Corridors et logistique

Conflit Ukraine/Russie : les coûts pour la conteneurisation

Le consultant britannique Drewry s’interroge sur les effets du conflit entre l’Ukraine et la Russie sur le marché de la conteneurisation. Cette crise militaire aura des effets à long terme, indique le consultant britannique.

L’entré en Ukraine des troupes russes pèse déjà sur l’économie mondiale. Les marchés des matières premières s’affolent. Le port ukrainien de Mariupol est désormais entre les mains des troupes russes, leur donnant un accès exclusif à la mer d’Azov. Odessa, Chornomorsk, Yuzhni et Mikolaev sont la prochaine cible, semblent indiquer les experts militaires.

Suppression des liaisons vers la mer Noire

Dans ces conditions, les activités du transport maritime sont directement impactées. Dans la dernière édition de ses perspectives, Drewry constate que les liaisons vers la mer Noire sont supprimées « et les armateurs avertissent leurs clients que ces escales ne seront pas assurées dans les prochains temps », continue Drewry.

Des perturbations sans grands effets

Les perturbations logistiques vers les ports de mer Noire ne devraient pas être de grande ampleur. Des services que Drewry suit, seuls trois services intercontinentaux qui desservent la mer Noire, « les perturbations ne seront pas catastrophiques », continue le consultant néerlandais.

Même si d’un point de vue pratique, les perturbations devraient être minimes « le monde de la conteneurisation est intrinsèquement lié à l’économie mondiale. Il est certain que les tactiques de Vladimir Poutine entraîneront une volatilité de l’économie avec une inflation grandissante après l’ébranlement de la situation liée à la pandémie. »

Des conséquences si le conflit dégénère

Pour les économistes, l’heure est à l’évaluation de ces évènements sur le taux de croissance. Selon Oxford Economics, l’entrée des troupes russes en Ukraine ne devrait pas peser plus de 0,2 points sur la croissance. Une analyse que le consultant britannique ne partage pas. Les conséquences semblent plus importantes si le conflit devait dégénérer.

Toute la question réside dans la réaction des consommateurs face au conflit. Déjà, depuis quelques semaines, le volume portuaire manutentionné enregistre une baisse et « une hausse du coût de la vie aurait pour effet de maintenir cette baisse ». Et Drewry annonce que des heures sombres nous attende, notamment si la chine décide d’emboîter le pas de Poutine en entrant à Taïwan. « Une hypothèse qui aurait un impact fort pour le maritime ».

Une baisse des flux conteneurisés

Le scénario envisagé par Drewry, avec une probabilité de survenance faible précise le consultant, serait de voir une inflation grandissante qui mènerait à une baisse de la demande en transport conteneurisé. « Cela fait partie du domaine du possible qu’une baisse des flux conteneurisés survienne. Elle réduira les pressions actuelles sur la chaîne logistique et réduira la congestion portuaire. La guerre est un prix trop élevé à payer pour voir ce remède », conclut Drewry.

La décroissance probable

Pour être plus réaliste, le consultant britannique estime que les prochains jours seront difficiles pour le monde de la conteneurisation. De nouvelles perturbations logistiques, des incertitudes sur l’économie mondiale et les échanges sont probables sur un court terme. Le risque d’une décroissance reste le plus probable.