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Port de Banana : un fonds d’investissement vient relancer la construction

Les travaux du port de Banana prennent du retard. Le fonds d’investissement britannique, Britsih International Investment a débloqué une enveloppe de 35 M$ pour donner un nouvel élan à ce projet.

British International Investment (BII) a annoncé investir à hauteur de 35 M$ dans le port de Banana, en République Démocratique du Congo. Cette enveloppe vise à financer la première phase des travaux.

Un partenariat entre BII et DP World déjà effectif en Afrique

British International Investment se présente comme un fonds de financement du développement et d’impact. L’engagement en faveur du port de Banana s’inscrit dans le prolongement du partenariat entre BII et l’opérateur portuaire et logistique DP World. « Comme pour les autres ports du partenariat, BII sera un investisseur minoritaire dans le nouveau port », indique un communiqué du fonds. Le partenariat entre BII et DP World n’en est pas à son coup d’essai. Déjà, le manutentionnaire et le fonds coopèrent sur d’autres projets en Afrique. Ainsi, les deux sociétés sont présentes sur le projet du port de Ndayane, à Dakar, de Sokhna, en Égypte et de Berbera, au Somaliland.

Des travaux en retard

Chris Chijiutomi, directeur general en charge de l’Afrique chez BII, rappelle le rôle du futur port de Banana. « Il jouera un rôle majeur dans le soutien des aspirations économiques de millions de personnes vivant en RDC. Cet investissement s’inscrit dans le cadre de l’engagement continu de notre fond à investir dans des secteurs clés en Afrique ». Or, les travaux du port de Banana enregistrent des retards. L’investissement du fonds britannique donne un nouvel élan au projet.

Une rallonge budgétaire par le gouvernement

Pour mémoire, ce projet est né dans l’esprit du président de la RDC depuis plusieurs années. En 2012, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pose la première pierre de ce futur port. À l’époque, il annonce la mise en opération de ce port pour la fin de l’année 2024. Cependant, des embûches ralentissent les travaux. Pour tenter de faire avancer ce dossier, le gouvernement de la RDC a débloqué, en décembre 2023, une enveloppe de 30 Md francs congolais, soit environ 12 Md$, rappelle Media Congo. De plus, en juillet, une réunion présidée par le ministère des Transports entre Onatra (Office national des transports) et DP World a permis de résoudre les différents juridiques et techniques de ce projet, rappelle Zoom-Eco. En entrant dans le tour de table financier, BII appuie de son poids ce projet.

Le projet doit combler le déficit de porte maritime du pays

Le projet du port de Banana est motivé par le besoin de la RDC à disposer d’un port en eau profonde sur l’Atlantique. En effet, le pays dispose déjà de ports à Matadi et Boma. Or, ces deux établissements se situent dans l’estuaire du fleuve Congo. Ils disposent d’un tirant d’eau faible, environ 5 m. C’est sur ce constat que le gouvernement de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a souhaité doter le pays d’un port en eau profonde. Pour mémoire, le port de Banana disposera d’une profondeur de 17,5 m pour recevoir les navires porte-conteneurs de dernière génération.

Augmenter le PIB de 0,65%

Ce projet se réalise en quatre phases. Au total, il nécessite un investissement de 1,2 Md$. La première phase de ce projet vise à construire un quai de 600 et une zone de stockage des conteneurs de 25 hectares. L’investissement pour cette phase est estimé à 350 M$. Elle offrira un potentiel de 320 000 EVP au port avec des navires de plus de 10 000 EVP. Elle est prévue de s’achever au premier semestre 2025. L’objectif est de faire de ce port la porte maritime pour le commerce international du pays. « Ces gains d’efficacité devraient permettre de réduire de 12 % le coût du commerce en RDC. Son développement permettra la création d’environ 85 000 emplois et environ 1,12 Md$ de commerce supplémentaire. Il apportera une augmentation de 0,65% du PIB », indique BII.