Corridors et logistique

Commissionnaires : en 2021, volumes et résultats financiers sont en hausse

Les résultats financiers de 2021 des principaux commissionnaires en transport montrent que la croissance économique leur a profité. Les perspectives pour 2022 étaient dans la même veine, avec, aujourd’hui une retenue en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie.

En 2020, les commissionnaires ont subi la pandémie comme les autres secteurs d’activité du transport mais avec un meilleur sort. Le développement du e-commerce leur a permis d’afficher des résultats positifs. L’année 2021 a été encore meilleure. Globalement, les principaux groupes mondiaux enregistrent des hausses de leur chiffre d’affaires. Des augmentations qui s’échelonnent entre 15% et 61%, selon les chiffres des divisions supply chain et fret de ces opérateurs. Bien plus, l’Ebitda a connu une hausse plus forte. Il affiche des taux de croissance allant de 33% à 120%.

Jamais autant de fret transporté

Ces chiffres reflètent une situation économique sans précédent. Dans sa présentation des résultats, Franck Appel, président de Deutsche Post DHL Group a rappelé qu’en 2021 « jamais le groupe Deutsche Post DHL n’a transporté autant de fret, de petits colis et de messagerie dans le monde ». Ainsi, les volumes transportés par le groupe ont progressé de 25,7% pour l’aérien, de 8,7% pour le maritime et de 7,8% pour la route.

Les perturbations logistiques maritimes…

Cette progression des différents modes de transport se retrouve chez les principaux commissionnaires internationaux. Elle prend un autre visage dans le maritime. Les difficultés liées à la congestion portuaire dans certaines parties de la planète et le manque d’équipements, et notamment de conteneurs, ont mis à rude épreuve les commissionnaires. Alors, si les chiffres d’affaires augmentent, les volumes restent sur des taux de croissance parfois plus faibles.

… n’empêchent pas une croissance des volumes

Cette situation apparaît dans les comptes de Kuehne & Nagel. Le groupe affiche une hausse de son chiffre d’affaires dédié aux opérations maritimes de 93% à 13,5 Md€. Dans le même temps, le volume en nombre d’EVP traité par le groupe a augmenté de 2% à 4,6 MEVP. Pour faire face à la situation d’engorgement du transport maritime, le groupe suisse a développé, sur sa plate-forme digitale, « un indicateur de perturbations » pour mesurer l’efficacité du transport maritime et alerter des clients pour prendre des décisions.

De commissionnaire à armateur

Pour la filiale commissionnaire en transport de la SNCF, Geodis, les tensions sur le marché maritime ont amené le groupe a joué un nouveau rôle : il est devenu armateur. La société française a affrété des navires pour assurer le transport de marchandises depuis l’Asie sur l’Europe. Une façon « de sécuriser les capacités maritimes sur le long terme entre l’Asie et l’Europe », indique la direction du groupe.

Plus de volume et plus de temps par conteneur

Ces perturbations des chaînes logistiques maritimes ont eu des effets positifs sur les résultats mais ont aussi pesé sur l’activité quotidienne des opérateurs. Le groupe DSV/Panalpina a enregistré une croissance de 13% de son volume maritime en 2021 à 2,4 MEVP. Chaque conteneur traité a permis de faire croître le résultat opérationnel du groupe. « Dans le même temps, indique le groupe DSV, les perturbations ont augmenté le temps passé pour gérer chaque transport ». Et le groupe a profité, en 2021, de l’acquisition de GIL pour augmenter son poids dans des secteurs comme la pharmacie.

En 2022, la croissance devrait se maintenir

La publication de ces résultats intervient dans une période particulière. Chaque opérateur indique dans ses perspectives pour 2022 que le secteur de la logistique va rester sur une tendance de croissance. Cette croissance de l’activité devra se faire avec une normalisation des échanges, notamment sur le maritime. Les perspectives ont été réalisées avant le déclenchement des activités militaires en Ukraine. Les sanctions demandées contre la Russie et la Biélorussie vont peser à plusieurs niveaux sur le monde logistique.

En effet, en premier lieu, les opérateurs s’inquiètent des coûts opérationnels de la logistique avec la hausse du prix de l’énergie. Ensuite, l’arrêt des échanges commerciaux avec la Russie et l’Ukraine pèsera sur les volumes. Enfin, cette crise en Ukraine pourrait freiner la croissance engagée depuis 2021.