Ports de la côte Est des États-Unis : la grève semble inéluctable
La menace de grève pour les ports de la côte est des États-Unis semble inéluctable. Les négociations entre le syndicat de dockers ILA et l’organisation des manutentionnaires USMX sont au point mort.
À moins de dix jours de la fin du contrat entre dockers et manutentionnaires, la situation dans les ports de la côte est des États-Unis paraît bloquée. D’un côté, le syndicat des dockers, International Longshoremen Association, refuse de retourner à la table des négociations. Il justifie sa position en raison des propositions « inacceptables » des manutentionnaires.
Des propositions insultantes
Dans un communiqué du 23 septembre, le syndicat de dockers rappelle que « US Maritime Alliance connaît nos exigences minimales pour revenir à la table des négociations », indique Harold J. Daggett, le président du syndicat des dockers. « Nous n’accepterons pas des salaires de base bas. Ces propositions sont insultantes pour la profession face au travail que fournissent les salariés et aux profits réalisés par les sociétés de manutention. » Alors, pour le syndicat le déclenchement d’un mouvement social à partir du 1er octobre est de la responsabilité des manutentionnaires.
L’USMX accuse le syndicat de ne pas vouloir négocier
De son côté, l’organisation des manutentionnaires, regroupée au sein de l’US Maritime Alliance (USMX) regrette la position du syndicat. « Malgré nos appels à revenir à la table des négociations, nous n’avons pas pu prévoir de nouvelles réunions », indique l’USMX dans un communiqué du 23 septembre. De plus, l’USMX accuse le syndicat de « ne pas être intéressé par la négociation. »
La FMCS tente une médiation
Il semble que la situation soit bloquée. De son côté, l’administration de Joe Biden cherche à éviter ce mouvement social. Ainsi, la Federal Mediation & Conciliation Service (FMCS), agence dépendante du ministère du travail, a contacté l’USMX. « Nous sommes ouverts à travailler avec cette agence, comme nous avons pu le faire dans le passé. Cependant, pour y parvenir, il est nécessaire que les deux parties acceptent cette médiation », souligne l’organisation des manutentionnaires. Dans son texte, l’USMX rappelle que son objectif vise avant tout à éviter un mouvement social.
Pas de mise en œuvre de la loi Taft-Hartley
Or, ce mouvement interviendrait à quelques jours de l’élection présidentielle aux États-Unis, prévue le 5 novembre. Le président dispose de la loi Taft-Hartley pour prévenir une grève. Cette loi donne le droit au gouvernement d’interdire ou d’arrêter une grève qui met en danger la sécurité nationale. Compte tenu du trafic des ports de la côte est et du golfe du Mexique, les conséquences sur l’économie américaine pourraient être désastreuses. Une dépêche de l’agence de presse Reuters souligne que le président Joe Biden se refuse de recourir à ce dispositif.
Hapag Lloyd prévoit une surcharge
Face à ce contexte, les distributeurs tentent de se prémunir. Selon des organisations professionnelles, environ 47% des approvisionnements pour les fêtes de fin d’année sont déjà assurés. Déjà, certains armateurs anticipent les désordres à venir. Hapag Lloyd a annoncé le 20 septembre, la mise en place d’une surcharge pour perturbation. Dans un courrier à ses clients, il indique qu’elle s’appliquera à tous les conteneurs au départ d’Europe, de Méditerranée, Afrique, Moyen-Orient et Amérique du Sud.