Juridique et social

Piraterie : des chiffres au plus bas depuis 30 ans

Le Bureau maritime international a publié les chiffres des actes de piraterie au cours des neuf premiers mois de l’année. Avec 79 incidents répertoriés, la période affiche des chiffres au plus bas depuis 30 ans.

La vigilance reste de mise, prévient le Bureau maritime international (IMB, International Maritime Bureau). En effet, les 79 incidents répertoriés au cours des neuf premiers mois de l’année sont encourageants. Les actes de piraterie n’ont pas été aussi bas depuis 1994. « La baisse des incidents de piraterie et de vols à main armée signalés est encourageante. Le moment est venu de réitérer notre message de ne pas se reposer sur ses lauriers. Il faut inciter les propriétaires et les exploitants de navires à respecter les lignes directrices du Bureau. Nous félicitons les gouvernements et les forces de l’ordre pour leur excellent travail, qui a rendu cette amélioration possible », a déclaré le directeur de l’IMB, Michael Howlett.

111 marins pris en otage

Néanmoins, la piraterie demeure un sujet pour le transport maritime. Ainsi sur la période de janvier à septembre, 62 navires ont été attaqués. Parmi ces actes, six navires ont fait l’objet d’une prise par les pirates, neuf ont subi une attaque avortée et deux ont essuyé des tirs. La baisse de ces actes de piraterie reste malgré tout un souci pour les équipages. Au cours des trois premiers trimestres de l’année, 111 membres d’équipage ont fait l’objet de prise d’otage, 11 ont été victimes d’enlèvement et trois marins menacés. Des attaques perpétrées avec des armes à feu et des armes blanches pour 45 incidents.

L’Asie du Sud-Est, principale zone à risques

Le rapport trimestriel de la piraterie met en lumière le décalage des incidents depuis l’Afrique vers l’Asie du Sud-Est. Avec 45 incidents reportés, cette région du monde remporte la palme sur ces trois trimestres. Dans cette région, l’IMB alerte sur l’escalade de violence dans l’archipel d’Indonésie. Ainsi, sur les neuf premiers mois de 2024, 17 incidents sont dénombrés contre 12 l’an passé et neuf l’année précédente. Des actes qui ont impliqué des armes à feux. De plus, 27 membres d’équipage ont fait l’objet d’une prise d’otage. Par ailleurs, le centre antipiraterie note que deux actes se sont produits dans la même zone, au sud de Tanjung Malatayur, entraînant le vol de cargaisons d’essence.

Le golfe de Guinée et la Somalie se calment

Du côté des notes positives, le Bureau maritime international constate une baisse des actes de piraterie dans le golfe de Guinée, en Somalie et dans le détroit de Singapour. Ainsi, dans le golfe de Guinée, les actes de pirateries reportés sont au nombre de 12, soit le niveau le plus bas depuis 1996. Une bonne nouvelle qui doit être tempérée avec de nombreux marins pris en otage et kidnappés. La tendance demeure la même en Somalie avec huit incidents. Un niveau bas qui tient à la présence militaire dans la région ainsi qu’aux moussons qui se sont déroulés de juillet à septembre. Enfin, dans le détroit de Singapour, la tendance générale à la baisse se confirme avec 23 actes dénombrés contre 33 l’année passée.

Des actes qui visent principalement les vraquiers

Enfin, ces actes de piraterie visent principalement les vraquiers. Sur els 79 actes répertoriés, 30 concernent ce type de navires. Les pétroliers représentent 21% des attaques avec 17 actes. Quant aux porte-conteneurs, ils sont 8 à avoir été visés par ces méfaits. Les 24 autres actes visent des navires comme les rouliers, les méthaniers et les autres catégories

Les attaques des Houthis n’entrent pas comme acte de piraterie

Le recensement des actes de piraterie par l’IMB ne prend pas en compte les actes commis par des forces navales d’État. Ainsi, les attaques menées par les Houthis ne sont pas inclus dans les 79 actes du rapport trimestriel. Néanmoins, le Bureau maritime international appelle à la plus grande prudence dans cette zone. En effet, les attaques menées par des engins volants (drones) et des missiles tirés depuis la terre « sont en croissance », indique le rapport.