Commerce international : la Cnuced table sur un tassement de la croissance
Le 16 avril, la Cnuced a publié un rapport prospectif sur le commerce international en 2025. Elle table sur une progression de 2,3% contre 3,7% en 2024. Aux États-Unis, la National Retail Federation prévoit une baisse de la consommation.
Les annonces de l’administration de Donald Trump début avril sur les tarifs douaniers ont eu un effet presqu’immédiat sur le commerce international. Un rapport de la Cnuced, publié le 16 avril, estime que la croissance mondiale est appelée à ralentir en 2025.
L’économie sur la voie de la récession
Le document table sur une croissance de 2,3% cette année contre 3,7% en 2024. Par conséquent, « l’économie mondiale s’acheminerait sur la voie de la récession. » Il cite des menaces croissantes, notamment des chocs de politique commerciale, la volatilité financière et une montée de l’incertitude qui risquent de faire dérailler les perspectives mondiales. La cause de ce malaise économique tient à l’incertitude née des mesures tarifaires. Elles « perturbent les chaînes d’approvisionnement et sapent la prévisibilité », abonde le rapport. « L’incertitude en matière de politique commerciale atteint un niveau historique. Cela se traduit déjà par des décisions d’investissement retardées et une réduction des embauches ».
La Cnuced appelle à la négociation
Des perspectives moroses. Pour enrayer une probable récession, l’organisation internationale appelle au dialogue et à la négociation. De plus, le rapport encourage à « une coordination politique régionale et mondiale plus forte, en s’appuyant sur les liens commerciaux et économiques existants. » Cette action coordonnée est vue comme essentielle pour rétablir la confiance et maintenir le développement sur la bonne voie. » La récession n’épargnera personne, indique la Cnuced. Cependant, les effets sur les pays en voie de développement pourraient être plus importants. « De nombreux pays à faible revenu sont confrontés à des conditions financières extérieures désastreuses qui se dégradent. » Ces économies sont menacées et notamment sur les projets d’investissement dans ces pays. Alors, pour résister, la Cnuced propose le renforcement des relations commerciales Sud-Sud. « Le potentiel de l’intégration économique Sud-Sud offre des opportunités à de nombreux pays en développement », note le rapport.
La NRF rapporte les craintes des consommateurs
Déjà, la National Retail Federation (NRF) publie un document, le 16 avril, sur la perte de confiance des consommateurs américains. Dans son analyse, la NRF note que « les ventes au détail ont augmenté en mars. Néanmoins, les consommateurs continuent de s’inquiéter de l’impact de la hausse des tarifs douaniers », a déclaré Jack Kleinhenz, économiste en chef de la NRF. Ainsi, la hausse des ventes en mars s’apparente à un rayon de soleil avant l’orage.
Le sentiment date d’avant les annonces du « Jour de la libération »
La progression des ventes est soutenue par une croissance solide et continue des revenus, des remboursements d’impôts plus importants que prévus. « Toutefois, il ne fait aucun doute que les consommateurs ne se sentent pas très bien, compte tenu de la confusion des annonces politiques de Washington. » Cependant, les résultats de mars reflètent les dépenses de consommation effectuées après que les annonces du président Donald Trump sur les droits de douane sur la Chine, le Canada et le Mexique en février. Néanmoins, elles interviennent avant qu’il n’annonce des droits de douane minimums de 10 % sur tous les partenaires commerciaux des États-Unis le 2 avril, qu’il a appelé le « Jour de la libération ». Une enquête réalisée pour la NRF en mars a révélé que 46 % des consommateurs mènent des réserves d’appareils électroménagers, de vêtements et d’autres articles parce qu’ils craignent une hausse des prix avec les futurs droits de douane.