Campagne céréalière 24/25 : une lumière au bout du tunnel
Après neuf mois de campagne céréalière, France AgriMer revoit ses prévisions avec une légère hausse des exportations.
À neuf mois de campagne, de juillet 2024 à mars 2025, les exportations de céréales sont revues à la hausse par France AgriMer. Une bouffée d’air dans une campagne qui demeure parmi les plus faibles de ces dernières décennies.
Une prévision des exportations de blé tendre en hausse
Les exportations de blé tendre sont estimées à 6,9 Mt pour cette campagne, selon France AgriMer. Un chiffre en progression par rapport aux estimations du mois de février. Cependant, comparativement à la précédente campagne, 2024/2025 reste loin derrière. D’une année sur l’autre, les exportations de blé tendre perdent 41%. Une hausse qui tient au retour de l’Égypte sur le marché français. À l’inverse, l’appel d’offres de l’Algérie pour 700 000 t a choisi les blés de mer Noire. Pour des observateurs, ce choix tient à des considérations géopolitiques. Les tensions entre l’Algérie et la France se répercutent dans la filière.
Pays tiers : un léger mieux attendu
Les flux vers les pays tiers est réévalué de 100 000 t par rapport à février à 3,2 Mt. Un léger mieux qui reste malgré tout inférieur de 69% par rapport à la précédente campagne. De leur côté, les trafics vers les pays de l’UE gagnent 127 000 t des estimations. Ces améliorations portent le volume des expéditions vers l’UE à 6,5 Mt, en progression de 4% par rapport à la précédente campagne.
Les trafics des orges se redressent
Le bilan des orges s’inscrit dans la même tendance. Les exportations sont réévaluées de 86 000 t. Les sorties vers les pays tiers gagnent 86 000 t à 5,1 Mt. Cette augmentation reste malgré tout en retrait de 25% par rapport à la campagne précédente. Les exportations vers les pays tiers progressent de 50 000 t à 2,3 Mt. Les expéditions vers l’UE reprennent 36 000 t. Finalement, les flux vers les pays de l’UE s’établissent à 2,7 Mt. Des livraisons vers le Portugal et la Belgique permettent ce redressement. La tendance générale des exportations d’orges tient à la baisse de la demande de la Chine. Avec 600 000 t expédiées vers l’Empire du milieu, ce flux perd 78%. Une diminution partiellement compensée par la progression des trafics vers le Maroc qui progressent de 762% à 338 500 t.
Le maïs continue sa progression
Ensuite, les flux de maïs continuent d’augmenter. Ces céréales sont les seules à avoir enregistré une hausse de la production d’une campagne à l’autre. Ainsi, sur les 13,9 Mt produites en France, France AgriMer prévoit 4,7 Mt d’exportation. Un volume en progression de 12% par rapport à l’année précédente. Les flux vers les pays tiers se stabilisent à 500 000 t, soit 9% de plus qu’en 2023/2024. Les livraisons vers l’UE sont prévues à 4,1 Mt. Comparativement à la précédente campagne, ces flux augmentent de 12%. Une croissance qui s’inscrit dans la même ligne que celle de la production.
La stabilité des flux de blé dur
Enfin, les exportations de blé dur sont prévues stable par rapport aux précédentes prévisions. France AgriMer prévoit 630 000 t d’exportations. Il s’agit de 70 000 t vers les pays tiers et de 560 000 t vers l’UE. Au total, les sorties de blé dur affichent une baisse de 37% par rapport à la campagne précédente.
Des prévisions « bonnes »
Alors, dans ce contexte plus optimiste que lors de la première moitié de la campagne, les yeux se tournent vers l’état des semis. Les données jugent les récoltes à venir entre « bonne » et « très bonne » pour le blé tendre. Les conditions météorologiques n’affectent pas l’état des cultures. Cependant, il est encore trop tôt pour savoir si le bilan de la campagne 2025/2026 égalera ou dépassera celle de 2023/2024.